Tendances monde

L’ancien PDG d’EDF, Henri Proglio, aurait-il eu recours à toute une série de consultants sans passer par les règles normales d’appels d’offres et de mise en concurrence ? C’est ce qu’un signalement de la Cour des comptes au Parquet national financier, rapporté par Capital.fr et par Le Point depuis le début de l’année, laisserait entendre.

Et en octobre dernier, La Lettre A estimait à une cinquantaine le nombre des sociétés possiblement visées par l’enquête de la justice française. Il y a des prestataires réguliers tels que Havas (communication), Adit (intelligence stratégique) ou ESL (stratégie, communication, relations publiques).

Mais aussi beaucoup de consultants individuels à l’instar des consultants hors catégorie dont Consultor parlait déjà par le passé.

Selon les informations de La Lettre A, on trouve dans les prestataires, dont les relations contractuelles avec EDF pourraient ne pas avoir été parfaitement régulières, l’ancien directeur général de l’environnement de la Commission européenne, Mogens Peter Carl, Jean-Marie Messier, Gilles Ménage, l’ex-directeur de cabinet de François Mitterrand décédé en juillet, André Merlin, qui fut président du conseil de surveillance de Réseau de transport d’électricité (RTE), et des anciens de Veolia, Christian Dapilly, l’ancien DRH adjoint et Stéphane Buffetaut, l’ex-directeur chargé des relations avec les institutions européennes.

C’est à un épineux exercice de prospective que deux associés de Kea & Partners, Christine Durroux et Jérôme Julia, se sont livrés : imaginer les évolutions des métiers et fonctions de la stratégie à l’horizon 2025. Dans le cadre d’un cercle de réflexion d’une année, appelé « Quart d’heure d’avance stratégie », les deux associés ont publié mi-novembre La Stratégie réincarnée.

Ce livre blanc entend donner les clés de l’évolution du métier de la stratégie d’entreprise en s’appuyant sur des cas concrets (Ubisoft, PMU, Air Liquide, Lagardère Travel Retail, Nexity, etc.).

Quasi le même jour, c’est Ibrahima Fall, docteur en management et directeur au sein d’Eurogroup Consulting, qui s’interrogeait sur l’avenir du conseil en management dans les colonnes de La Tribune. « A-t-il encore une place dans un monde d’algorithme ? » s’interrogeait-il. Décidément…

J’ai nommé le Myanmar, selon les chiffres de Source Global Research, institut britannique de mesure du secteur du conseil en management, dont le conseil en stratégie. Selon lui, le marché de Myanmar passera de 4,6 millions de dollars en 2016 à 16 millions de dollars en 2019, soit un bond de 252 %. De quoi faire pâlir les + 8,5 % comptabilisés sur le marché français en 2016.

Recrutement, évaluation des compétences, staffing, facturation… Telles sont quelques-unes des fonctionnalités du service de gestion BestConsultant. Ce dernier s’adresse spécifiquement au conseil et entend rendre la gestion des entreprises du secteur plus souple.

Qui d’autre qu’un ancien consultant pour mener à bien pareil projet ? C’est Florian Leloup, passé par AT Kearney et Roland Berger, qui en a eu l’idée.

Trois ans après son lancement, BestConsultant compte quelques références probantes et son fondateur a été rejoint par une équipe technique plus étoffée. Roland Berger, Archery Consulting, Theano Advisors, One Man Support ou Spirit Advisors comptent parmi les premiers clients.

Antoine Loron est un ancien consultant de Roland Berger, spécialiste du secteur de la santé. Après quatre années au bureau parisien, et une première vie de quelques mois chez AT Kearney, il a fondé medGo.fr, une plateforme 100 % en ligne permettant à chaque établissement de santé de gérer et solliciter son réseau de remplaçants (heures sup. + vacataires). Celle-ci vient de réaliser une levée de fonds d’un million d’euros auprès de Kima Ventures, le fonds d’investissement de Xavier Niel, et de plusieurs business angels.

Homayoun Hatami (Centrale Paris et MIT), directeur associé senior et l'un des chefs de file du pôle de compétences mondial dédié à la gestion des forces commerciales et des canaux de vente, succède à Jean-Christophe Mieszala comme directeur général (office manager) du bureau français de McKinsey, a appris Consultor mercredi 13 décembre.

Si, toujours selon les informations de Consultor, sa prise de fonction n'interviendra administrativement qu'en janvier 2018, elle a été arrêtée en interne en octobre au terme du processus normal de sélection. Cette sélection est faite par les directeurs associés seniors du bureau et un directeur associé du shareholder council (conseil d'administration mondial qui regroupe 30 directeurs associés élus par l'ensemble des partners de McKinsey).

Homayoun Hatami n'était pas nécessairement le profil le mieux identifié à Paris où des noms tels que ceux de Pierre-Ignace Bernard, qui co-dirige le pôle d’activité Institutions Financières en Europe, ou Matthieu Pélissié du Rausas (directeur associé senior depuis 2007, parti du cabinet en juillet 2017) ont circulé. La piste d'un directeur général venu d'un autre bureau de McKinsey avait également été évoquée.

Jean-Christophe Mieszala avait pris la suite de Éric Labaye en 2010.

Danielle Attias, une ancienne consultante de Greenwich Consulting puis d’EY Advisory, a pris la direction des services de vidéo à la demande de France Télévisions. EY avait réalisé l’acquisition de Greenwich Consulting à l’été 2013, s’offrant le cabinet fondé en 2001 à Paris, qui s’était spécialisé dans le conseil en management sur des questions marketing et IT pour les télécoms et les médias. En octobre, une autre ancienne associée de Greenwich, Solenne Blanc, avait été nommée directrice générale déléguée chargée des développements et de la stratégie du groupe Beaux Arts & Cie (Beaux-Arts Magazine, Beaux-Arts Éditions, Grande Galerie…).

C’est le 2 octobre que le cabinet parisien aux 130 consultants a embauché le premier salarié de ce nouveau bureau lillois : Claire Emblanc, 36 ans, ESSCA, est depuis cette date chargée de coordonner les opérations du cabinet de conseil dans le Nord.

Sa présence formalise les activités de Vertone dans le nord de la France. « Les équipes Vertone conduisent en réalité depuis longtemps des missions auprès d’entreprises du nord. Avec l’équivalent, depuis plus de dix ans, de trois personnes à plein temps, essentiellement pour accompagner les projets de transformation digitale, en particulier dans la distribution, les transports et les services financiers », explique le cabinet dans un communiqué.

Mi-novembre, rapporte l’AFP, après onze heures d’audience, le parquet de Créteil a réclamé dans la nuit de jeudi à vendredi dix-huit mois de prison avec sursis et 40 000 euros d’amende à l’encontre de Mathieu Gallet pour sa gestion de l’Ina, qu’il a dirigé entre 2010 et 2014 (ce dont Consultor parlait déjà ici).

Qu’est-ce que le secteur privé peut faire pour favoriser l’intégration des réfugiés en Europe ? Leur donner des opportunités d’emplois, défend le cabinet de conseil Oliver Wyman dont l’initiative d’embauche de réfugiés est ouverte depuis deux ans. Si elle a effectivement conduit au salariat de plusieurs personnes réfugiées en Europe dans différents bureaux d’Oliver Wyman, l’initiative a été beaucoup plus réduite que prévu et se heurte à des difficultés inattendues.

Les échéances sur le réseau historique sont certes encore lointaines : le monopole de la RATP ne se terminera que fin 2024 pour les bus, fin 2029 pour les tramways et fin... 2039 pour les métros et les RER. Mais la régie autonome les anticipe et fait appel à des consultants en stratégie. C’est le sens de l’avis de marché diffusé par la RATP dans le Journal officiel de l’Union européenne qui prévoit une « mission de conseil stratégique destinée à préparer l’ouverture à la concurrence du marché historique de la RATP ».

Catherine Guillouard, une ancienne directrice financière d’Air France, d’Eutelsat Communications et de Rexel, a été nommée en août 2017 PDG de la RATP. Lors de ses auditions devant le Parlement en préalable à cette nomination, elle expliquait que l’ouverture à la concurrence serait l’un de ses principaux chantiers.

Charles-Édouard Bouée, patron mondial de Roland Berger, a fait la tournée des podiums et des estrades parisiens en cette fin de mois de novembre. D’abord, lundi 20 novembre, il a reçu le grand prix Fondation ManpowerGroup-HEC Paris « Agir pour demain » pour son ouvrage La chute de l’empire humain. Puis mercredi 22 novembre, il était décoré de l’ordre national de la Légion d’honneur. Ce n’est pas une surprise, sa nomination ayant été officialisée lors de la promotion du 1er janvier dernier. La remise officielle a donc eu lieu et la médaille a été épinglée à sa veste par Louis Schweitzer.

Roland Berger a officialisé deux informations. La première : Thierry Duvette a rejoint ses équipes « mi-2017 » en qualité de senior partner. La seconde : ce dernier devient co-responsable au niveau mondial de la practice Aéronautique & Défense.

Thierry Duvette, diplômé de l’ESNTA ParisTech (1986) et du MBA d’HEC (1997), est un ancien de Dassault Aviation où il a passé vingt ans. En 2007, il avait rejoint le conseil pour intégrer AlixPartners, dont il était devenu partner en 2012 (managing director dans le langage d’AlixPartners). Désormais chez Roland Berger, il va, en plus de sa mission de co-responsable monde de la practice Aéronautique & Défense, être en charge pour la France des practices « Industrial Products & Services » et « Amélioration de la performance & restructuring ».

Exton Consulting élargit ses équipes parisiennes en intégrant une nouvelle associée, Marie Garnier. Elle rejoint le cabinet pour développer la practice Corporate and Investment Banking & Asset Management.

Marie Garnier, 48 ans, est diplômée de l’ENSAE (1992) et de Sciences Po Paris (1994). Elle a commencé sa carrière dans le conseil chez Arthur Andersen entre 1994 et 1998 avant de travailler pour différentes banques et asset managers. En 2010, elle retourne à ses premières amours et devient directrice chez Kurt Salmon. En 2014, elle rejoint Capgemini où elle est nommée principal avant finalement d’intégrer cette année Exton Consulting. Elle est désormais l’un des neuf associés du cabinet, en plus des six associés seniors.

AlixPartners< a annoncé début novembre avoir reçu la note parfaite de 100 % au Corporate Equality Index (CEI) décerné par l’organisme Human Rights Campaign (HRC), important groupe et lobby de défense américain des personnes LGBT. Pour sa première candidature au CEI, AlixPartners a donc répondu à l’ensemble des critères et a été désigné l’une des « Best Place to Work for LGBTQ Equality ».

Bain & Company a annoncé vendredi 17 novembre la création du Bain Alliance Ecosystem afin de faire face aux besoins nouveaux de ses clients nés de la révolution digitale. Selon le cabinet, le digital impose aux entreprises de changer de stratégie de plus en plus rapidement et le Bain Alliance Ecosystem est créé pour réagir à ce besoin. Ainsi, Bain s’associe à une vingtaine de partenaires qui viennent compléter ses compétences et expertises. Il s’agit essentiellement de spécialistes du data management, des développeurs d’outils ou technologies spécifiques ou encore de prestataires de service spécialisés dans le digital. Selon le site internet de Bain, le Bain Alliance Ecosystem intervient déjà auprès de plus de 175 clients. Cette nouvelle alliance sera dirigée par l’Américain Tom Springer, partner du bureau de Boston et leader de la practice Advanced Analytics.

D’après des informations non confirmées officiellement, Roland Berger aurait été désigné par la Confédération africaine de football (CAF) en vue de réaliser les audits des installations camerounaises pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations en 2019. Initialement, PwC avait été désigné pour cette mission. Le cabinet s’est toutefois retiré et la CAF a lancé un nouvel appel d’offres qui, selon des sources officieuses recueillies par Cameroon-info, aurait été remporté par Roland Berger. Le cabinet devra auditer six sites différents, tous devant inclure un stade et des terrains d’entraînement.

Manny Maceda, 54 ans, sera le nouveau managing partner global de Bain & Company à compter de mars prochain. Il remplacera Bob Bechek à l’issue de son mandat et après six ans passés à la tête du cabinet.

Manny Maceda est né aux États-Unis, il a ensuite grandi aux Philippines avant de revenir en Amérique du Nord. Diplômé d’un bachelor of sciences de l’Illinois Institute of Technology (1984), il a débuté sa carrière aux USA chez DuPont. Il a rapidement suivi un master en management du MIT (1989) et intégré Bain dans le même temps. Entre autres rôles, il a notamment été le leader global de la practice Full Potential Transformation, a dirigé la zone Asie-Pacifique ou encore a été en charge des équipes de recrutement au niveau mondial. Manny Maceda est principalement basé à San Francisco.

Les cabinets de conseil aiment la discrétion. Si vous leur demandez, ils diront tous qu’ils préfèrent que leur nom n’apparaisse pas dans un article du Monde lié à un scandale de boîte noire à l’ambassade d’Allemagne. Et pourtant, à leur grand désarroi peut-être, ils ne sont pas toujours maîtres de ce que disent les journalistes et cette mésaventure est arrivée à Roland Berger.

Dans un article sur les caisses noires de l’ambassade d’Allemagne à Paris, Le Monde a illustré ses propos avec une soirée organisée sur place par Roland Berger. La facture payée par le cabinet a en effet servi à alimenter en partie la caisse noire mise en place pour le personnel. Cette facture, mais bien d’autres également, émises par d’autres clients qui comme Roland Berger n’avait sans doute aucune idée du système occulte. Pourtant, c’est bien le nom de Roland Berger qui apparaît dans l’article. Pas de chance pour le cabinet ni pour son service communication, qui a dû se faire quelques cheveux blancs.

Le Wall Street Journal accuse McKinsey de népostime en Arabie Saoudite. Lors des dernières années, le cabinet a embauché au moins huit enfants de personnalités importantes en Arabie Saoudite, des personnalités liées directement aux secteurs dans lesquels intervient le cabinet. Ainsi, McKinsey aurait par exemple recruté deux fils du ministre de l’Énergie, également CEO de Aramco, la société publique de gestion du pétrole. Au moment du recrutement des deux fils, McKinsey travaillait avec la société pour préparer une IPO de 5 % de ses parts, prévue pour 2018. Le WSJ avance également les exemples de six autres enfants de personnalités liées à la famille royale qui auraient été recrutés par McKinsey.

Ces accusations, si elles étaient avérées, pourraient coûter cher à McKinsey. La loi américaine interdit expressément aux entreprises états-uniennes de recruter des enfants « non qualifiés » de personnalités politiques étrangères et considère ces faits comme de la corruption. Toutefois, rien ne dit à ce stade que les candidats recrutés n’étaient pas qualifiés.

Du côté de McKinsey, on répond qu’il s’agit d’une coïncidence et que le cabinet applique en Arabie Saoudite comme ailleurs sa stricte politique de méritocratie. La société assure que dans le même temps au Moyen-Orient, elle a rejeté plus d’une centaine de candidatures d’enfants de personnalités influentes.