McKinsey écarte sa filiale chinoise de toute mission liée à l’IA générative
Alors que les tensions entre Washington et Pékin restent vives, McKinsey demande à sa branche chinoise de ne pas s’impliquer dans des projets faisant appel à la GenAI.
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Il s’agit pourtant de l’un des marchés à plus fort potentiel pour les consultants œuvrant dans le pays.
Selon le Financial Times, le cabinet américain a récemment enjoint ses équipes basées en Chine continentale à ne pas s’engager dans ce type de projets, y compris quand ceux-ci sont menés pour des clients multinationaux opérant localement.
McKinsey opte ainsi pour la prudence, alors qu’aucune interdiction formelle n’a été édictée par l’administration Trump à ce stade. Les entreprises actives dans les secteurs jugés sensibles, comme l’IA ou l’informatique quantique, seraient toutefois de plus en plus « surveillées » par Washington.
Comme Consultor s’en était fait l’écho, le géant du conseil US a déjà été dans le viseur du Congrès pour avoir conseillé à la fois des entités publiques chinoises et le Pentagone. Son managing partner Monde, Bob Sternfels, a même été entendu en 2023 dans le cadre d’une enquête sur d’éventuelles interactions problématiques avec des clients liés à l’État chinois.
Un découplage entre les entités chinoises et les maisons-mères des grands cabinets anglo-saxons
Comme le BCG et Bain – le premier ayant créé une « franchise » locale et le second séparant les données entre les serveurs chinois (localisés en Chine) et le reste du groupe –, McKinsey a discrètement réorganisé ses activités chinoises pour en isoler les opérations. Objectif : éviter que les équipes actives dans le pays ne soient impliquées dans des sujets pouvant exposer le cabinet à des représailles réglementaires ou politiques, côté américain comme chinois.
En pratique, cette « déconnexion » opérationnelle permet aux cabinets de préserver leur position sur le marché chinois – en travaillant notamment avec des clients du secteur privé local – tout en continuant à répondre aux exigences croissantes imposées par les États-Unis.
Selon le Financial Times, certains concurrents de McKinsey continueraient à travailler sur des sujets d’IA en Chine, en évitant soigneusement les clients blacklistés par Washington.
Un mouvement de repli plus large dans le pays
Chez McKinsey, les effectifs combinés des bureaux de Chine continentale, Hong Kong et Taïwan sont passés de 1 500 à environ 1 000 personnes entre 2023 et 2024. De nombreux grands groupes occidentaux réduisent également la voilure en Chine sous l’effet conjugué des tensions géopolitiques et du ralentissement économique.
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500 emplois environ seraient concernés. Le géant du conseil US a opéré une réduction significative du nombre de ses clients liés au gouvernement chinois.
« L’empêchement » chinois de McKinsey en matière de GenAI ne remettrait toutefois pas en cause ses ambitions globales. Le cabinet continue à miser sur son entité QuantumBlack dédiée à l’IA/data et à l’informatique quantique, dans d’autres régions du monde.
En France, Quantumblack ne compte que deux associés, Stéphane Bout, du bureau de Lyon et Julie Rose, de celui de Paris. Deux autres partners, Xavier Cimino et Mickaël Brossard, ont quitté l’entité respectivement en octobre puis fin novembre 2024.
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