USA : Les cabinets de conseil empêchés d’embaucher des « cerveaux » étrangers
Coup dur pour les cabinets de conseil aux US. Le président Donald Trump a décidé le 22 juin dernier de geler les cartes vertes et certains visas de travail jusqu’au début de l’année prochaine. Et ce, au nom de la lutte contre le chômage, dans un pays qui compte désormais quelque 40 millions de demandeurs d’emploi. Un ratio qui n’avait plus été atteint depuis la Grande Dépression suite au krach de 1929.
- Chief of staff : un métier très consultant-compatible
- INSEAD 2023 : 7 top recruteurs sur 10 sont des cabinets de conseil
- Classement Choiseul 2024 : un bon millésime pour le conseil en stratégie
- Bain UK : relocalisations ou départs volontaires proposés aux salariés
- Égalité salariale en Australie : McKinsey, le BCG et Bain tentent d’expliquer les écarts
- Partners strat’ en France : beaucoup de turnover et peu de croissance
- Top 5 du conseil en stratégie : une croissance à géométrie variable
- MBB : aux États-Unis, les salaires des juniors ont la gueule de bois
Il y a deux mois déjà, Donald Trump avait suspendu l’obtention des précieuses Green Cards, mais il n’avait pas alors touché aux visas de travail temporaires. Un durcissement drastique donc pour les étrangers qui souhaitent travailler sur le territoire américain et les entreprises américaines qui attirent des « cerveaux » du monde entier. Cela empêcherait, selon un haut responsable de l’administration Trump, interrogé par Le Monde, de laisser entrer 525 000 travailleurs potentiels étrangers et de réserver ces emplois aux nationaux. Cela touche en particulier les visas H1-B, un visa destiné aux immigrants diplômés au minimum d’un bachelor (équivalent d’une licence dans le barème européen) s’installant aux États-Unis pour affaires, dont les cabinets de conseil sont très friands pour recruter les candidats les plus qualifiés.
L’été dernier, l’administration Trump avait déjà complexifié le processus de délivrance et pointé du doigt les gros consommateurs de ce type de visas, et ce, en rendant publics leurs noms, comme nous le relations dans cet article : Infosys, Accenture, et dans une bien moindre mesure, McKinsey, le Boston Consulting Group ou Bain étaient ainsi signalés comme étant des « sponsors » importants de visas H1-B.
Sur toute l’année 2019, d’après le site très officiel de l’OFLC, Office of Foreign Labor Certification, le BCG a obtenu 484 de ces sésames, McKinsey 419, Bain 78, Kearney 59 et Roland Berger 12 pour des profils très variés : consultants, développeurs, designers, mais également une proportion importante de data scientists. Le salaire moyen, tout profil confondu recruté par les cabinets de conseil, est de l’ordre de 140 000 $.
Ces statistiques publiques de l’OFLC concernant l’ensemble des demandes de visas sont très détaillées. On peut, en effet, pour chaque cabinet de conseil, connaître le volume de demandes et pour chaque demande le bureau de destination, l’intitulé du poste, le salaire… Bref, une vraie mine d’informations sur les recrues étrangères des cabinets de conseil aux États-Unis.
Crédit photo : Megan Eaves Prise le 26 mars 2010 CC BY-SA 2.0
Un tuyau intéressant à partager ?
Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !
commentaire (0)
Soyez le premier à réagir à cette information
Monde
- 17/04/24
Le Boston Consulting Group s’est doté d’une nouvelle expertise – de niche – avec l’arrivée comme senior advisor de Baptiste Carrière-Pradal, expert en matière de législation européenne concernant la durabilité, particulièrement dans les secteurs de la mode, du luxe et du sport.
- 16/04/24
+ 25 % en 2021, + 11 % en 2022 : après 2 années de très forte croissance, le géant du conseil américain marque le pas en 2023 avec un chiffre d’affaires en hausse de 5 % seulement, à 12,3 milliards de dollars. L’augmentation de ses effectifs se fait plus ténue également.
- 11/04/24
Denis Lafarge, associé de la pratique TMT Digital et Infrastructure en Europe de PMP Strategy, quitte Paris pour développer un bureau sur l’emblématique Park Avenue de New York, d’où il pilotera la région US.
- 27/03/24
Nouveau rebondissement pour le géant mondial du conseil, en Europe cette fois. McKinsey est en effet déstabilisé par une lettre anonyme supposée émaner d’anciens associés. Le point sur les faits.
- 15/03/24
Dans un communiqué de presse daté du 14 mars, Bain annonce avoir acquis PiperLab, un fournisseur européen de solutions d’intelligence artificielle (IA) et de machine learning (ML). La structure va être intégrée au pôle de compétences mondial Advanced Analytics du cabinet pour créer un hub régional EMEA.
- 11/03/24
Cette acquisition est présentée par McKinsey comme une opportunité d’élargir les capacités d’analyse comparative du cabinet. Objectif : augmenter la rapidité et la précision de ses analyses de coûts, dans le cadre de projets d’investissement d’envergure.
- 07/03/24
Selon le cabinet, seul un « groupe restreint » de salariés britanniques serait concerné. Illustration des tensions sur le marché du conseil en stratégie au Royaume-Uni ou événement isolé ?
- 04/03/24
L’écart salarial hommes-femmes au sein des MBB est au-dessus de la moyenne du secteur en Australie, et bien au-delà de la moyenne nationale, tous secteurs confondus.
- 01/03/24
Une formation initiale en relations internationales et business strategy, une expertise des questions économiques et financières développée au sein d’une ambassade, et l’univers du conseil en stratégie : quel est donc le fil rouge ? Exploration du parcours atypique de Jonathan Le Henry, qui pilote le développement des activités de Strategy& au Maghreb.