Égalité salariale en Australie : McKinsey, le BCG et Bain tentent d’expliquer les écarts
L’écart salarial hommes-femmes au sein des MBB est au-dessus de la moyenne du secteur en Australie, et bien au-delà de la moyenne nationale, tous secteurs confondus.
- Compensation carbone des cabinets de conseil : quel crédit y accorder ?
- Philippe Peters, le partner passé par Bain, le BCG et McKinsey
- Aux États-Unis, moins de promotions et des « invitations » à partir
- Chez Qantas, après BCG, au tour de McKinsey
- Top 5 du conseil en stratégie : une croissance à géométrie variable
- Taux journaliers : la grosse bourde du gouvernement australien
- L’Australie se dote d’un ministre du consulting
- MBB : aux États-Unis, les salaires des juniors ont la gueule de bois

38 % chez McKinsey, 35 % au BCG et 31 % chez Bain : tel est l’écart salarial médian entre les hommes et les femmes chez les 3 géants du conseil, au regard de la rémunération globale (qui inclut aussi les heures supplémentaires et les bonus). Des résultats issus d’une étude de la Workplace Gender Equality Agency (WGEA), une agence du gouvernement australien qui mesure l’égalité professionnelle, notamment en matière de rémunération.
L’égalité salariale mise sur le devant de la scène par le gouvernement australien
Dans le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques, l’écart salarial médian est de 26 %, alors qu’il s’élève à 19 % tous secteurs confondus.
Depuis une loi adoptée en mars 2023, les entreprises australiennes doivent révéler le salaire de leurs employés, hommes et femmes, au début de chaque année. Dans les « mal positionnées », on trouve les grandes banques, et les banques d’investissement internationales encore davantage, ainsi que les entreprises du secteur de l’énergie. Ainsi, l’écart salarial médian est de 30 % à la Commonwealth Bank (première banque australienne), de 33 % chez AGL (plus grand producteur d’électricité australien), et il atteint plus de 40 % chez UBS ou Morgan Stanley.
à lire aussi

Avec +4 points de moyenne en un an (88/100), les cabinets de conseil en stratégie enregistrent une belle performance sur l’année 2022, et se place légèrement au-dessus de la moyenne nationale.
Dans le conseil en stratégie comme dans les secteurs bancaires ou de l’énergie, les dirigeants évoquent la forte proportion d’hommes à haut niveau de rémunération comme principale cause de l’écart salarial médian, l’écart à poste égal se révélant négligeable selon eux.
Les patrons locaux de McKinsey et du BCG reconnaissent une situation « décevante »
Pour Wesley Walden, managing partner Australie et Nouvelle-Zélande, le cabinet fait face à un défi « pour atteindre la parité hommes-femmes à tous les niveaux, en particulier celui de la direction ». Il souligne néanmoins que la part des femmes partners est passée « de 7 % en 2014 à 20 % en 2023 ».
Grant McCabe, managing partner du BCG Australie et Nouvelle-Zélande, reconnaît la nécessité « d’aller plus loin ». Il indique par ailleurs que « la cohorte du middle management est désormais composée de 40 % de femmes, et que plus de 30 % des dirigeants seniors recourent aux modalités de travail à temps partiel proposées par le cabinet ».
Selon l’Australian Financial Review qui a recueilli ces propos, le patron de Bain Australie et Nouvelle-Zélande, Peter Stumbles, n’a pas souhaité faire de commentaire. En revanche, le cabinet a publié ses résultats sur son site web dès qu’il les a eus en sa possession.
Les Big Four – et Accenture – meilleurs sur le sujet que les grands de la stratégie ?
À première vue, on pourrait le croire. Un écart salarial médian de 17 % chez Deloitte, de 16 % chez EY, de 14 % chez KPMG et de 4 % seulement chez PwC. Chez Accenture, l’écart atteint 17,5 %.
Toutefois, l’Australian Financial Review indique que les données des Big Four « n’incluent pas les revenus des associés ». Le match ne se joue donc pas vraiment… à égalité !
Un aperçu de l’égalité salariale en France
Une mise en perspective à présent. La France a instauré son Index de l’Égalité professionnelle en 2019. Il se traduit par une note sur 100 attribuée aux entreprises en fonction de 4 ou 5 indicateurs distincts :
- l’écart de rémunération femmes-hommes ;
- l’écart de répartition des rémunérations individuelles ;
- l’écart de répartition des promotions (pour les entreprises de plus de 250 salariés) ;
- le nombre de salariées augmentées au retour d’un congé maternité ;
- et la parité parmi les plus hautes rémunérations.
Toutes les entreprises d’au moins 50 salariés doivent calculer et publier leur Index chaque année au plus tard le 1er mars.
Dans le secteur du conseil en stratégie, pour les 20 cabinets de plus de 50 salariés observés par Consultor en 2023, avec un score moyen de 89/100, les résultats correspondent à la moyenne de tous les secteurs (88/100). Eight Advisory et PMP Strategy font même figure d’élèves modèles avec un score de 99/100.
Il faut toutefois souligner que l’élaboration de l’Index de l’égalité salariale permet d’obtenir un excellent score global, y compris en cas de résultats très bas sur certains indicateurs — comme celui de la parité parmi les plus hautes rémunérations. Or, sur ce critère, certains cabinets de conseil ont obtenu un zéro pointé en 2023.
Un tuyau intéressant à partager ?
Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !
commentaire (0)
Soyez le premier à réagir à cette information
Monde
- 24/07/25
Le patron Monde de McKinsey sera désormais élu pour un mandat unique de 6 ans, avec un vote de confirmation des senior partners la quatrième année pour décider si le dirigeant doit achever son mandat.
- 18/07/25
Oliver Wyman a enregistré un chiffre d’affaires de 873 millions de dollars au 2e trimestre 2025, en hausse de 4 % par rapport au même trimestre de 2024.
- 11/07/25
Deux hauts dirigeants du cabinet se retirent de leurs fonctions de direction, alors que l’ONG Save The Children et le Programme alimentaire mondial suspendent leurs partenariats historiques avec le cabinet ou songent à le faire.
- 08/07/25
Selon le plaignant, Bain & Company a violé la loi fédérale sur les prestations sociales en refusant sa demande de prise en charge de traitements de fertilité en raison de son sexe.
- 07/07/25Le BCG a modélisé un plan de reconstruction de Gaza prévoyant le déplacement de 500 000 Palestiniens
Plus de 12 consultants ont travaillé sur la création et le déploiement de la très controversée Gaza Humanitarian Foundation. Ils ont aussi réalisé des modélisations financières de scénarios de reconstruction incluant le départ de 25 % de la population hors de Gaza.
- 03/07/25
C’est un partner « historique » qui vient d’être nommé Global Head du cabinet : George Sarraf avait en effet rejoint Booz Allen Hamilton en 1996, puis le spin-off de ce dernier, Booz & Co, créé en 2008, "rebrandé" Strategy& lors de son rachat par PwC en 2014.
- 26/06/25
Cette évolution s’inscrit dans le cadre « d’une rotation de leadership » : le managing partner Gilles Roucolle, plus de 28 ans de maison, copilotait jusqu’à présent la région Europe d’Oliver Wyman.
- 24/06/25
La réponse de Siméo Pont, co-auteur de l’étude « La fabrique du risque. Les entreprises face à la doxa géopolitique » de l’IFRI.
- 05/06/25
Le BCG a contribué à concevoir les mécanismes financiers et logistiques du nouveau système d’aide censé contourner le Hamas, piloté par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF).