Kéa mise sur l’IA et la data avec sa 10e opération de croissance en 3 ans
Retour sur la dynamique de croissance externe de Kéa via l’intégration capitalistique de Veltys – et le regard du PDG et senior partner de Kéa, Arnaud Gangloff.
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L’acquisition de Veltys, cabinet de conseil en stratégie spécialiste de l'intelligence des données et de l’IA fondé en 2013 par des chercheurs en économie et statistique, intervient alors que les deux cabinets avaient noué un partenariat stratégique dès 2019, Kéa étant entré au capital de Veltys en 2023 – comme actionnaire minoritaire. Le CEO et fondateur de ce dernier, Philippe Février, avait d’ailleurs intégré « un premier niveau de partnership » au sein du groupe Kéa à cette occasion.
Malgré les secousses enregistrées par le secteur du conseil en stratégie depuis 2023, Kéa suit ainsi, selon son PDG, le chemin dessiné par le plan de croissance DareWin qui court jusqu’en 2026.
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Après le quoi, le comment. Il y a un an et demi, Kea rendait public son plan stratégique « Darewin » (en octobre 2019). Il prévoyait un doublement du chiffre d’affaires à 100 millions d’euros en 2025 (contre 45 millions d’euros en 2018) et des effectifs à 400 personnes (contre 200 collaborateurs en 2018, dont 170 consultants). Il passait notamment par une politique soutenue de croissance. Kea & Partners annonce à présent la manière avec laquelle il entend financer cette campagne d’acquisitions.
Si Arnaud Gangloff préfère parler de « rapprochement » plutôt que « d’intégration », c’est parce qu’il s’agit d’un « mouvement capitalistique » avant tout, qui résulte « de la volonté des 6 associés de Veltys de rejoindre le partnership de Kéa, au-delà du seul Philippe Février ».
La stratégie énoncée par Kéa, qualifiée de « multimarque pour préserver la spécificité des expertises des différentes entités se rapprochant du cabinet, et pour conserver le positionnement marché de ces dernières ainsi qu’un creuset de talents », n’est donc pas remise en cause selon le PDG de Kéa. À ce titre, « l’autonomie dans la gestion de Veltys » a vocation à être préservée.
Une série dynamique d’opérations de croissance
Depuis 2021, le cabinet implanté dans de vastes locaux à Malakoff en a, en effet, réalisé 10 – dont l’acquisition d’Arkos, positionné sur les projets de transformation complexe (2020-21), et celles d’Ylios, sur les stratégies métier, la dérégulation et la transition (2021) ou de Souffl, sur le design global et l’innovation (2023).
Fin 2023-début 2024, il a également pris des participations dans Neovian Partners, spécialiste du Private Equity, et dans iQo, cabinet de conseil en management. En 2022, il a développé un « pôle Impact » avec MySesame et Nuova Vista, spécialistes RSE (définition et transformation des modèles d’affaire à impact positif et contribution sociétale).
Une quarantaine de nouveaux collaborateurs et 300 consultants en tout chez Kéa après consolidation
Avec Veltys dont l’expertise tient à la fois dans « la maîtrise de la data, via un angle d’attaque très business qui facilite les interactions entre les équipes des deux cabinets », Kéa booste son offre « Data intelligence et solutions ». Sont intégrées à cette offre « des analyses descriptives ou prédictives, nourries par des approches statistiques, économétriques et économiques poussées ».
Kéa renforce par ailleurs ses effectifs, les portant – après consolidation – à 300 consultants. Les profils de la quarantaine de nouveaux collaborateurs sont ceux d’économistes, de data scientists, data analystes, data ingénieurs ou data architectes.
Pour rappel, l’objectif fixé par le plan de croissance de Kéa est d’atteindre 400 consultants en 2026, et un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros. Depuis 2021, le groupe Kéa a doublé son chiffre d’affaires.
Devenir « le premier cabinet de conseil en stratégie et transformation, d’origine française, auprès des directions générales »
En 2021, Kéa avait dévoilé les détails de son plan de croissance au regard du financement des acquisitions à venir notamment. Une levée de fonds de 23 millions d’euros avait été annoncée, se décomposant ainsi : une partie en capital auprès du Crédit Mutuel Equity (moyennant une prise de participation minoritaire au sein du cabinet), et une partie par endettement auprès d’un pool bancaire mené par LCL, accompagné de la Banque Palatine, la Caisse d’Épargne et la Banque Postale.
Après plusieurs années « de collaboration fructueuse avec Veltys », cette acquisition permet de servir « l’un des principaux axes du plan DareWin » qui ambitionne – notamment – de « renforcer les expertises de Kéa en matière d’impact, de technologie et de people & development ». Cela répond selon Arnaud Gangloff « à une demande de conseil pluridisciplinaire à la fois stratégique et opérationnel, adapté aux nouveaux enjeux des organisations, dans un contexte de progrès fulgurants de l’IA ».
De son côté, Philippe Février, fondateur et CEO de Veltys, senior partner de Kéa, se dit « plus que jamais convaincu de la pertinence de fusionner expertise de conseil, expertise économique et maîtrise du continuum data ». Il met par ailleurs en avant « la capacité commune [de Veltys et Kéa, ndlr] à peser sur un marché du conseil dont l’intelligence artificielle accélère la mutation ».
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