« Remettre OC&C sur la carte des cabinets qui comptent en France »

Trois associés, une trentaine de consultants. Le bureau parisien d’OC&C Strategy Consultants, relancé en 2017 après des vagues de départs en France et à l’étranger, reste une boutique, mais affiche des résultats de croissance des plus conséquents et de grosses ambitions de développement. 

Barbara Merle
08 Avr. 2022 à 12:00
« Remettre OC&C sur la carte des cabinets qui comptent en France »
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La spécificité du bureau français – qui en fait sa force pour les associés – est son positionnement uniquement dédié à la stratégie pour des clients corporate (60-70 % de l’activité) et private equity, sur des secteurs bien définis, mais aussi un staffing et un P&L mondiaux.

Trois associés, une trentaine de consultants. Le bureau parisien d’OC&C Strategy Consultants, relancé en 2017 après des vagues de départs en France et à l’étranger, reste une boutique, mais affiche des résultats de croissance des plus conséquents et de grosses ambitions de développement. La spécificité du bureau français – qui en fait sa force pour les associés – est son positionnement uniquement dédié à la stratégie pour des clients corporate (60-70 % de l’activité) et private equity, sur des secteurs bien définis, mais aussi un staffing et un P&L mondiaux.

En octobre dernier, l’un des partners piliers d’OC&C, Philippe Pruneau, 66 ans, prenait sa retraite après 35 ans de maison. La team de partners qui avait repris le bureau parisien il y a cinq ans a ainsi été totalement remodelée : David de Matteis et Henri-Thierry Toutounji ont tous deux retrouvé le bureau d’OC&C Londres. François Rousseau, Stéphane Blanchard, le responsable du bureau parisien depuis le départ de Philippe Pruneau, et Jean-Marc Azoulay, senior advisor, sont donc aujourd’hui les trois associés à gérer OC&C Paris. Avec du pain sur la planche pour la gouvernance qui annonce une croissance proche des trois chiffres pour l’année 2021. Il faut dire que les deux créneaux d’activité du cabinet parisien connaissent un véritable boum : le private equity avec des investisseurs portés par de l’argent, toujours plus d’argent (les montants des deals explosent), et le corporate, stimulé par les conséquences de la crise sanitaire.

Une gouvernance mondiale, des expertises locales

Tout est mondialisé chez OC&C : pas de chiffre d’affaires, pas de nombre de missions spécifiques pour le bureau parisien. Tout est mutualisé aussi. Pour exemple, sur les 90 deals réalisés en 2021 par le cabinet, le bureau parisien est intervenu sur un tiers d’entre eux. « 40 % des projets menés à Paris sont menés avec d’autres bureaux. C’est notre modèle. À chaque bureau  ses compétences, et chaque bureau pioche chez les autres en fonction des besoins », confirme Stéphane Blanchard, le dernier associé arrivé chez OC&C il y a un an, consultant spécialisé consumer goods et private equity passé notamment par Monitor Deloitte et Roland Berger (relire ici). « Nous ne regardons pas notre business à l’aune des géographies, plutôt en termes de secteurs. À Paris, par exemple, nous ne savons pas faire les sujets industries pharmaceutiques et services financiers. Nous nous concentrons uniquement sur ce que nous savons faire et aimons faire », amende François Rousseau, associé arrivé en 2019, ancien de Bain et de Kearney (). Les expertises du bureau parisien : les biens de grande consommation et le PE, secteur porté par Stéphane Blanchard, et l’industrie et les services BtoB, secteur porté par François Rousseau. Le secteur des TMT, qui représente 20-25 % de l’activité d’OC&C monde, est ainsi confié aux autres bureaux, et plus particulièrement à celui de Londres, plus pointu sur ces sujets.

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C’est depuis le bureau de sa maison londonienne, où il a pris en distanciel les fonctions de global managing partner d’OC&C en octobre dernier, que Will Hayllar a répondu aux questions de Consultor.

Un curseur stratégie

Le cabinet se positionne clairement sur du conseil pure strat', « un mot-valise qui ne veut plus dire grand-chose » aux yeux de François Rousseau. « Ce qui nous intéresse vraiment, c’est d’aider le top management à prendre des décisions stratégiques. Nous espérons être différents, car nous sommes des artisans. J’aime à dire que nous sommes des luthiers qui fabriquent des objets sur mesure à des personnes qui ont du talent. Nous aidons le dirigeant à bien jouer de leur instrument et à le réparer lorsqu’il est défectueux », illustre François Rousseau. Ainsi, pas de sujets de type réorganisation ou d’intégration post-fusion, mais du plan strat', du positionnement concurrentiel, de l’analyse de portefeuille, du marketing et du pricing, ou encore de la stratégie de marque ou de gamme de produits. « Nos missions ne sont jamais longues, trois, quatre semaines, huit, c’est le maximum. Nous ne faisons pas en sorte de les faire durer. Et nous ne faisons pas de mise en œuvre de plan. Pour cela, nous travaillons en équipes réduites, nous n’envoyons jamais une armée mexicaine », ironise Stéphane Blanchard.

L’étape de la maturité

Le bureau de Paris, porté par le vaisseau amiral mondial et une croissance à près de trois chiffres sur l’année 2021, ambitionne de passer un nouveau cap de développement sous deux ans. Ce bureau, relancé en 2017, « au départ, monté de bric et de broc, très dépendant de Londres », dixit François Rousseau, a su se réinventer et devenir un bureau référent en matière d’expertises. Il est temps maintenant pour les associés de lui donner une nouvelle dimension. « Nous n’avons pas encore notre part de marché méritée sur le marché français et cela passe notamment par le renforcement de nos équipes à Paris », reconnait Stéphane Blanchard. Le cabinet parisien a ainsi recruté une quinzaine de consultants l’année dernière et compte bien poursuivre cette courbe…

Avec quelques écueils : la pénurie de consultants sur le marché (à tous les niveaux d’expérience, avec un déficit structurel de seniors), le sous-staffing, et la difficulté de recrutement de l’ensemble des cabinets de conseil (qui entraine une inflation des rémunérations). « Nous avons un gros problème avec le recrutement, car nous allons toujours vers les mêmes grandes écoles, ce qui crée de l’endogamie sociale et engendre des façons de penser assez similaires. Nous avons un vrai rôle à jouer là-dessus. J’aime l’idée que nous ayons des consultants originaires du monde entier, en plus des francophones, et issus de filières différentes pour avoir un environnement plus créatif », lance François Rousseau. Alors les associés cherchent des clefs, nécessairement différenciantes par rapport à leurs grands concurrents, pour attirer et garder les futures recrues. « Nous pouvons les faire venir et les garder en leur disant que c’est leur cabinet. Que dans 5 à 10 ans, quand nous serons partis, ce sera à eux de prendre les rênes. Cette approche entrepreneuriale, une proposition de valeurs différentes de nos grands confrères, résonne chez eux », ajoute Stéphane Blanchard.

Pour faire face à cette nouvelle étape et se donner les moyens de ses ambitions, OC&C Paris a aussi déménagé en ce début d’année – le 2e déménagement en quatre ans. « Le bureau de Paris est monté jusqu’à 70-80 consultants, dont une quinzaine de partners. Il est réaliste qu’à terme, nous retrouvions cette jauge. Mais ce qui compte avant tout, c’est de remettre OC&C sur la carte des cabinets qui comptent en France », annonce Stéphane Blanchard sans pour autant se mettre de deadline sur ces objectifs quantitatifs. De nouveaux locaux quasiment deux fois plus grands que leur précédent QG qui peuvent accueillir environ 80 personnes en temps partagé et qui permettront « de tenir trois ans », selon François Rousseau.

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