Kéa : départ d’un senior partner agri-food en raison d’un désalignement stratégique
Il aura passé 4 ans chez Kéa : Nicolas Martin a quitté le cabinet fin janvier.
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Comme il l’a confié à Consultor, Nicolas Martin avait rejoint Kéa pour son caractère « d’entreprise à mission B-Corp qui pratique un conseil “à la française” et embarque à la fois le quoi et le comment dès le début de toute réflexion, ce qui est essentiel pour générer de l’impact ».
Plus précisément, en 2021, il intègre le cabinet afin de « renforcer la pratique de la stratégie et faire émerger le conseil auprès des fonds de Private Equity, Kéa s’étant montré historiquement plutôt opportuniste sur ce sujet ». Côté sectoriel, son rôle va se concentrer « sur toute la chaîne de valeur agri/agro, de l’amont plutôt tech/industriel jusqu’au retail, avec un tropisme un peu plus fort sur l’amont ». Durant ces 4 années, il coanime la plateforme agri/agro en compagnie du senior partner Christophe Burtin.
L’arrivée de Nicolas Martin coïncide par ailleurs avec l’accélération du plan stratégique DareWin, lequel consiste notamment pour Kéa « à élargir sa couverture du marché vers des sujets d’impact, de data et d’innovation ».
En juillet 2021, une levée de fonds a lieu à hauteur de 23 millions d’euros, avec le soutien de Crédit Mutuel Equity et d’un pool bancaire – pour booster sa croissance externe. En 4 ans, Kéa a réalisé 10 opérations de croissance – acquisitions ou prises de participation.
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Selon Nicolas Martin, cela a généré « beaucoup d’hybridations, ainsi qu’une forme de complexité organisationnelle et commerciale ».
Faisant le constat de son « désalignement » sur le projet d’ensemble, le senior partner a donc décidé d’interrompre l’aventure. « Ma plateforme ne me semble plus être core business pour Kéa », poursuit-il.
Nicolas Martin précise que cette séparation s’est faite « en excellents termes ». Il ajoute avoir mené « de très beaux projets de strat et d’embarquement de collectifs chez Kéa – pour la Confédération Européenne du Lin et du Chanvre [aujourd’hui AEFLH] impliquant des acteurs de la Normandie jusqu’à la Chine, sur les perspectives d’investissement dans la transition Agri-Agro à 2030 en Europe et Afrique, ou encore sur la mise en commun d’efforts en matière de santé et de nutrition via un vaste consortium d’acteurs ». Des projets qu’il qualifie de « showcase ».
Un parcours conseil « très analytique et anglo-saxon »
Diplômé de l’ESCP en 1997, Nicolas Martin débute chez CVA en 2000, « un cabinet porté sur les grands comptes industriels, au positionnement très strat ».
Souhaitant découvrir le private equity, il rejoint L.E.K. en 2006, avant de devenir consultant indépendant – après un bref passage chez Roland Berger. Il souhaite alors « mener d’autres projets en parallèle », une parenthèse qu’il prolonge durant près de 7 ans.
En 2016, EY-Parthenon est son nouveau cabinet d’atterrissage. Le prisme est le même, « strat et PE », mais il y développe son expertise agro-food et retail. « Nous avons accompagné des coopératives agricoles sur de nombreux sujets. En 2018, j’ai par exemple travaillé sur le premier projet de rapprochement entre Maïsadour et Euralis… qui va enfin voir le jour ! » Une fusion à 9 000 employés et 3 milliards d’euros.
L’année 2021 marque ensuite le début de son aventure chez Kéa, laquelle lui a permis « d’enrichir son approche d’une dimension humaniste de la transformation des organisations ».
Alors qu’il vient de refermer ce chapitre, Nicolas Martin indique « souhaiter continuer ses activités de conseil sous une forme ou une autre ». Aimant mener des projets « où il faut éclairer le plus loin possible, anticiper, réduire la complexité », le désormais ex-senior partner de Kéa apprécie également « de mettre en face d’un client le meilleur expert », y compris quand ce n’est pas lui.
Accompagner un client dans la durée sur de multiples sujets, l’aider « à clarifier ses priorités stratégiques et d’exécution, à structurer son organisation et ses expertises internes comme externes » : voilà ce qui drive Nicolas Martin. « On peut le faire au sein de cabinets de conseil en stratégie ou dans le cadre de directions de la stratégie de grandes entreprises, lesquelles ont besoin d’y voir clair sur leurs priorités, mais également de sécuriser l’exécution des plans. »
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