Laure Verdeau, chantre de l’agriculture bio en France
C’est en janvier 2021 que Laure Verdeau, spécialiste du secteur alimentaire, prend en main la direction de l’Agence Bio, groupement d’intérêt public créé en 2001. Anciennement consultante chez Bain & Company de 2006 à 2010, elle a fait le choix de s’adonner à une nouvelle perspective de carrière. Une évolution guidée par un simple déclic, « réfléchir à ce que j’avais vraiment envie de faire ».
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Diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris (2004) et de l’Essec (2008), Laure Verdeau a démarré sa carrière dans le marketing, chez L’Oréal et Vuitton, avant de passer 4 années au sein du cabinet Bain & Company en tant que consultante.
À la suite d’un problème de santé, elle prend la décision de consacrer ses compétences à quelque chose qui lui tient vraiment à cœur. Son nouveau credo, c’est à l’une de ses lectures qu’elle le doit, The Omnivore’s Dilemma : A Natural History of Four Meals. Un livre écrit par Michael Pollan, publié en 2006, qui décrit les diverses chaînes de l’alimentation humaine.
Elle décide de se spécialiser dans le secteur alimentaire, afin de défendre la biodiversité et l’accès à une nourriture plus saine pour tous. À sa sortie du cabinet en 2010, elle crée ainsi sa propre structure de conseil, Réaliment, spécialisée dans le domaine alimentaire.
Elle a depuis accompagné plus d’une centaine de petites et moyennes entreprises françaises dans leur stratégie de développement. En tant que consultante indépendante dans un premier temps, puis au sein de Bpifrance qu’elle rejoint en 2016 en tant que chargée de mission en conseil en stratégie et organisation à destination des PME, avant d’être nommée directrice marketing de Bpifrance en 2019.
Son cheval de bataille : accélérer la montée en gamme de l’alimentation, notamment vers la labellisation Agriculture biologique. Pour commercialiser des produits issus de l’agriculture biologique, tout opérateur (producteur, préparateur, distributeur ou importateur) doit avoir été contrôlé par un organisme certificateur agréé par les pouvoirs publics et disposer des certificats correspondants.
« Le bio est contrôlé par l’État à tous les maillons de la chaîne. Lorsque vous mangez un pain bio, la semence a été contrôlée, le céréalier a été contrôlé, le meunier a été contrôlé, le boulanger a été contrôlé. Il n’y a qu’une sorte de bio, celle qui est règlementée. De même pour le bio importé. »
Un profond attachement à la labellisation bio que Laure Verdeau peut donc poursuivre au sein de l’Agence Bio. Le 13 janvier 2021, Laure Verdeau prend la direction de ce groupement d’intérêt public en charge du développement, de la promotion et de la structuration de l’agriculture biologique française.
Une nouvelle activité qui fait sens
Le groupement d’intérêt public a été créé il y a 22 ans par les ministères de l’Écologie et de l’Agriculture, et s’engage sur trois axes d’intérêt général. Expliquer le bio aux citoyens, afin qu’ils deviennent eux-mêmes consommateurs. Étudier, analyser, partager les chiffres du secteur bio, à la fois agricole et de la consommation. Gérer un fonds de financement des PME du bio, dénommé Fonds Avenir Bio, afin de construire tous les maillons de la chaîne de production, de l’agriculture à la grande distribution.
« On est une agence où se construit la vision commune du secteur bio, puisque nous sommes l’agence de tous les bio, à la fois les puristes et les spécialistes du bio historique, et puis ceux qui sont généralistes et qui ne sont pas encore bio. On a dans notre gouvernance tous les maillons de la chaîne de valeur ».
L’agriculture bio en plein tumulte
Et les enjeux ne sont pas menus. Le marché du bio était en forte croissance depuis une vingtaine d’années. La demande étant nettement supérieure à l’offre, certains agriculteurs ont décidé de se convertir eux aussi à l’agriculture bio.
Depuis, la demande s’est tassée, alors même que l’Agence Bio voudrait une hausse des surfaces cultivées selon ce modèle et de la consommation des produits issus de l’agriculture biologique. Une situation qui, pour Laure Verdeau, ne serait pas due principalement à l’inflation. Il s’agirait plutôt d’une certaine ignorance de ce que représentent les certificats bio. « Les consommateurs ne comprennent plus l’intérêt de payer un éventuel surcoût, ils ne savent pas que le bio représente le diplôme par excellence de la transition alimentaire et agricole », défend Laure Verdeau.
Ses premières armes chez Bain, un atout ?
A posteriori, Laure pense que son expérience chez Bain lui aura donné une réelle capacité à penser 80/20, dans un secteur du bio qui n’en est pas coutumier. Elle raconte avoir l’impression, par moments, de retraduire des problématiques à la façon d’un consultant.
En effet, grâce à l’utilisation des outils acquis dans le conseil, notamment en matière de communication, elle apporte une vision efficace et objective de l’Agence Bio. Une aubaine sur un sujet où les polémiques, les a priori et les conservatismes sont légion.
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