- Chief of staff : un métier très consultant-compatible
- INSEAD 2023 : 7 top recruteurs sur 10 sont des cabinets de conseil
- RATP : un « passe » de 2 semaines pour saisir 8 M€ de missions de conseil en stratégie
- L’État va-t-il vraiment tourner le dos aux cabinets de conseil privés ?
- Etat et conseil : le gouvernement sort du bois
- Le Crédit municipal de Bordeaux appelle les cabinets de conseil à la rescousse
- 2e marché de conseil en deux mois pour l’Imprimerie nationale
- L’Imprimerie nationale en quête de son identité
>La fin de la période creuse
Le secteur du conseil en stratégie et en management, particulièrement sensible à la conjoncture économique, a vu sa folle croissance des années 2000 marquer un fort temps d’arrêt entre 2008 et 2010.
En 2009, le secteur du conseil a connu l’une des plus mauvaises années de son histoire, avec un net recul de l’activité (-10% au pire de la crise, au niveau mondial) qui s’est fait ressentir jusqu’à la fin du 1er semestre 2010, et ce en dépit du redémarrage de l’économie en début d’année. En surcroît de la baisse du nombre de commandes, les cabinets de conseil ont subi une forte concurrence sur les prix, qui les a forcés à consentir à des baisses d’honoraires après des années de forte hausse.
La reprise du marché du conseil s’est enclenchée au second semestre 2010. En 2011, la croissance attendue sur le marché du conseil est estimée entre 4 et 6% (source : étude Kennedy Consulting/Xerfi/Syntec Management).
Les moteurs de la reprise du conseil en management en France
C’est le secteur des services financiers qui tire le plus l’activité vers le haut, après avoir été responsable d’une grande partie du repli de ces deux dernières années. Le retour à la normale dans le secteur bancaire (principal driver de croissance pour les cabinets dans les années 2000) et la reprise forte des opérations de fusion-acquisition expliquent cette tendance. En 2010, le secteur des Télécoms était également l’un des artisans de la reprise, tandis que les commandes de l’industrie restaient faibles. D’après les analystes d’Altran, les secteurs en plus forte croissance en 2011 seront la Santé et le Secteur public (tout au contraire du Royaume-Uni, où les commandes publiques sont en recul marqué).
Au niveau mondial, les régions les plus dynamiques sont sans surprise les pays émergents (Asie/Moyen-Orient notamment), mais également l’Amérique du Nord. Toutefois, les cabinets parisiens qui n’ont pas de clientèle assez développée en France courent le risque de ne pas bénéficier de la bonne reprise du marché français du conseil (c’est la cas notamment de Booz & co, qui souffre de taux de staffing particulièrement bas, en dépit de l’envoi de consultants en missions à l’international, au Moyen-Orient notamment où ils sont leaders).
Des effectifs en pleine croissance, pour un recrutement plus souple
Les recrutements ont été particulièrement faibles ces deux dernières années à cause de la conjoncture défavorable. Pour autant, la majorité des cabinets de conseil avaient retrouvé leurs effectifs d’avant crise dès fin 2010/début 2011.
Aujourd’hui, pour pouvoir s’adapter à une demande croissante et à des perspectives optimistes pour le secteur du conseil, les cabinets se lancent désormais dans des campagnes de recrutement particulièrement importantes pour anticiper le regain d’activité : pour plus des deux-tiers d’entre elles, l’objectif est d’augmenter de 20% leur nombre de consultants au cours des six prochains mois.
Dans les politiques de recrutement, cela se traduit par des un nombre d’écoles cibles légèrement en hausse (les étudiants de l’EM Lyon, et a fortiori de Sciences Po, ont plus de chances d’obtenir des entretiens par exemple) avec également des profils plus diversifiés (avocats, médecins, doctorants, …). Pour autant, ce n’est véritablement qu’à la marge que ces profils sont susceptibles d’intégrer les cabinets de conseil en stratégie, et uniquement dans la mesure où ils auront démontré en entretien de façon indéniable leur aptitude à exercer le métier de consultant en stratégie.
Le besoin croissant de consultants expérimentés
Les clients du conseil ont tendance à être plus exigeants quant à la séniorité des consultants missionnés chez eux. Les « têtes bien faites » des cabinets doivent sans cesse plus se prévaloir d’une expertise dans son domaine pour avoir une véritable légitimité à leurs yeux (le reproche est ancien, mais il se fait de plus en plus sentir).
Cette tendance pourrait initier une modification des pratiques RH des cabinets de conseil, selon deux axes : premièrement, mettre en place des formations internes plus reconnues (certificatrices par exemple) et plus orientées vers les métiers des clients ; deuxièmement, être capable de mieux intégrer les « industry hires », formés dans l’industrie à des expertises métiers, mais qui ont souvent bien du mal à satisfaire aux exigences du conseil.
Le risque d’une reprise peu durable
La plupart des cabinets de conseil ont aujourd’hui une visibilité particulièrement restreinte sur leur volume d’activité (au-delà de 2-3 mois, les carnets de commande sont vides). En dépit de nombreux signes positifs, l’heure est donc à la prudence pour les associés des cabinets. La fragilité de la reprise économique leur donne raison (en dépit du 1% de croissance au T1 2011 pour l’économie française). Les clients des cabinets de conseil, soucieux des incertitudes qui planent sur de larges pans de leur business, rechignent à s’engager sur des missions longues et exercent de fortes pressions sur les prix. En outre, les contrats passés concernent beaucoup des missions post-crise (réorganisations, rationalisation des process, etc), ce qui met en péril la durabilité du regain du marché du conseil.
Fusion et acquisition de cabinets de conseil
Les analystes prédisent pour 2011 une activité capitalistique importante sur le marché du conseil, se basant sur les importantes réserves de cash et les bonnes perspectives économiques du secteur. On en a senti les frémissements avec la tentative de rapprochement d' AT Kearney et Booz & co, et plus concrètement avec plusieurs acquisitions aux Etats-Unis et au Royaume-Uni depuis début 2011 (KPMG a par exemple acquis Equaterra).
En ce qui concerne spécifiquement le conseil en stratégie, le cabinet à suivre est bien sûr Arthur D. Little, dont le destin devrait être dévoilé le 10 juin (mais l’histoire pourrait bien ne pas s’arrêter là…). On suivra aussi attentivement Roland Berger dans les prochains mois, après l’affaire Deloitte.
Consultor, le portail du conseil en stratégie - 17/05/2011
Parmi les sources utilisées : rapport annuel Altran (propriétaire d'Arthur D. Little), rapport annuel Solving Efeso
Un tuyau intéressant à partager ?
Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !
commentaire (0)
Soyez le premier à réagir à cette information
France
- 15/04/24
Elle fait office de bras droit du CEO et de chef d’orchestre managérial. La fonction de chief of staff a débarqué en France il y a une quelques années seulement dans le monde de la tech et se développe à vitesse grand V. Un poste taillé sur mesure pour les profils de consultants en stratégie. Six d’entre eux nous font découvrir ce métier couteau suisse qui s’avère aussi un intéressant poste tremplin pour les alumni du conseil.
- 15/04/24
Après l’arrivée/la promotion de 9 partners en 2023 chez Strategy&, 2 autres associés ont quitté récemment l’entité stratégie de PwC : le partner François Aubry, arrivé en 2022 (qui a rejoint Roland Berger), et le partner Guillaume Charly, depuis 2020 au sein du cabinet (qui ne communique pas pour l’instant sur sa nouvelle destination).
- 12/04/24
La senior partner Clare Chatfield, entrée chez L.E.K. en 1990, à la tête de la practice Énergie et Environnement depuis 2000, a quitté le cabinet après près de 35 ans de carrière.
- 11/04/24
Arrivé en février 2022, Henri-Pierre Vacher quitte le cabinet au sein duquel il co-pilotait la practice Private Capital. Autre départ notable, celui d’Hervé Collignon, chez Oliver Wyman depuis mars 2023 et qui œuvrait à la practice Communications, Média et Technologie du cabinet.
- 10/04/24
Disposant d’un campus historique à Fontainebleau et de 3 autres sites dans le monde, l’INSEAD publie chaque année ses statistiques d’emploi des titulaires de MBA. Quelles marques - de conseil en stratégie ou corporate - ont particulièrement recruté, dans quels secteurs d’activité et sur quelles zones géographiques ? Focus sur les cohortes de diplômés de décembre 2022 et juillet 2023.
- 08/04/24
En 2000, Roland Berger France est un cabinet de conseil en stratégie confidentiel en matière d’effectifs et de notoriété. En 2010, il a intégré la cour des grands. Retour sur le parcours de Vincent Mercier - avec le principal intéressé - pour une immersion en terres de conseil et de grandes entreprises, jusqu’au fameux pilotage des années folles du bureau de Paris.
- 29/03/24
Pour cette douzième édition, ce sont 17 alumnis du conseil en stratégie qui font partie du classement 2024 des 100 leaders de moins de 40 ans de l’institut Choiseul.
- 25/03/24
Il avait passé 4 ans chez Roland Berger de 2011 à 2016 avant de créer son propre cabinet de conseil en stratégie. Hakim El Karoui, essayiste, spécialiste de l’immigration, de l’islam et de l’islamisme, banquier d’affaires, enseignant…, vient d’être réélu président du Club 21e siècle (un club qu’il a fondé en 2004 et dont il a déjà été président jusqu’en 2010).
- 21/03/24
Il est urgent de sortir de l’ombre les jeunes issus de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), souvent réduits à l’expression « enfants de la DDASS », en construisant leur insertion professionnelle.