L’IA vue par le CEO de Bain : révolution pour l’économie et « temps retrouvé »
Devenu Worldwide Managing Partner et CEO du géant du conseil américain le 1er juillet 2024, Christophe De Vusser a répondu aux questions du magazine Fortune. Résumé de ce « CEO Agenda ».
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Quand on lui demande quel est le projet le plus important auquel Bain se consacre actuellement, Christophe de Vusser répond sans hésiter : « L’ensemble de nos travaux sur l’IA ». Il évoque même une « nouvelle révolution industrielle ».
Dans un secteur réputé pour son exigence en matière d’investissement personnel, le CEO de Bain déclare « s’efforcer de ne plus travailler le week-end ni les jours fériés, (…) prendre le temps de courir et d’écouter les sons de la nature, de visiter des musées et des galeries, d'aller au théâtre… ». Or ce temps retrouvé serait – en grande partie – lié à son usage quotidien de l’IA générative.
S’il reconnaît travailler « plus tard le soir [quand c’est nécessaire] », il insiste sur l’importance de pouvoir « consacrer du temps à sa famille et trouver un équilibre entre le travail et la vie privée ». Selon lui, Bain s'attache à rendre cela possible pour ses employés, ce qui lui permettrait d’être reconnu comme « l'un des meilleurs endroits au monde où travailler ». Classé premier par Glassdoor’s Best Places to Work UK, le cabinet est troisième du classement Glassdoor’s Best Places to Work U.S.
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L’IA va transformer « les capacités fondamentales » des organisations
Si l’IA a vocation à avoir un impact « sur tous les secteurs et pratiquement toutes les entreprises », Christophe De Vusser estime plus encore qu’elle va bouleverser « de nombreux aspects de la stratégie commerciale » ainsi que « les capacités fondamentales sur lesquelles les entreprises s'appuient pour fonctionner » – pas seulement au niveau tech, cybersécurité ou au regard des données mais aussi en matière « de confiance des clients et des employés, d’organisation et de gestion des talents ».
À titre personnel, le CEO de Bain mobilise chaque jour les outils d’IA générative déployés au sein du cabinet : Microsoft Co-pilot, ChatGPT-4, Zoom AI – et Sage, la plateforme de chat « native » créée pour les équipes. Travaillant ainsi de façon « plus rapide et intelligente », il est en mesure de faire « avancer les projets » en ayant moins besoin de solliciter les autres. Ce recours a donc un double impact, sur sa « propre productivité comme sur celle de ses collègues ».
Toutefois, une technologie aussi puissante comporte évidemment des « risques », d’où l’accent mis par Bain sur la mise en place de « politiques et de principes pour garantir le respect de son engagement envers une utilisation responsable de l'IA ». Moyennant cette vigilance accrue, Christophe De Vusser se déclare convaincu de son potentiel « autonomisant » et du fait qu’elle puisse constituer « une force pour le bien commun, augmentant la productivité et le niveau de vie ».
Quels « conseillers » pour le conseil ?
Christophe De Vusser estime avoir eu la chance de pouvoir compter sur l’appui « de conseillers de confiance » tout au long de sa carrière - « sur le plan professionnel comme personnel – en interne ou en dehors de Bain ». Évoquant ses « mentors » depuis toujours au sein du cabinet, il explique bénéficier des conseils « de nombreux leaders, passés et présents, de Bain ». Il mentionne également « certains clients avec lesquels [il a] travaillé durant plusieurs décennies et qui sont également [de] proches conseillers ».
Par ailleurs, Christophe De Vusser n’hésite pas à solliciter l’expertise de conseillers externes en leadership.
Les arts et le sport comme sources d’inspiration
S’il pouvait interviewer les personnalités qu’il admire, il s’agirait d’artistes tels que « le saxophoniste et compositeur John Zorn, le pianiste de jazz Brad Mehldau, ou même Beyoncé ». La principale question qu’il leur poserait serait de savoir comment ils parviennent « à se réinventer constamment ».
Présent aux JO de Paris, Christophe De Vusser y a été marqué par la performance du sauteur à la perche américano-suédois Armand Duplantis, médaillé d’or avec un nouveau record du monde à 6,25 m. Une recherche d’amélioration constante qui l’impressionne ; depuis sa performance olympique, Duplantis a franchi 6,26 m.
Christophe De Vusser, un « pur produit » …
… Bain ! Il a en effet rejoint le cabinet en 2000, travaillant initialement au sein de la practice Consumer Products. Il en a d’ailleurs conservé un vif intérêt pour la stratégie de marque – Apple, Bower & Wilkins (fabricant britannique d'enceintes et de casques audio)… Pilote du bureau de Bruxelles de 2012 à 2018, il a ensuite dirigé les activités de Private Equity de Bain pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique durant six ans. Selon nos confrères des Échos, la practice aurait vu son chiffre d’affaires « doubler sous son impulsion ».
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