McKinsey justifie un nouveau plan social par le recours à l’IA
Le cabinet vient de supprimer 200 postes dans ses équipes tech, et d’autres pourraient suivre. Motif avancé : « Les opportunités offertes par l’IA ».
L’impact de l’intelligence artificielle sur les métiers du conseil semble d’ores et déjà se traduire par des suppressions de postes, chez McKinsey à présent – selon les informations de Bloomberg, non démenties par le cabinet – et, précédemment, chez Accenture. 12 000 licenciements environ y avaient eu lieu entre fin mai et fin août 2025.
Le message envoyé par le géant du conseil en strat peut être perçu ainsi par le marché : les cabinets peuvent faire la même chose avec moins de monde. Ce qui conduit le patron d’un cabinet interrogé par Consultor à déclarer, en off, que McKinsey entraîne l’ensemble du secteur dans un « engrenage délétère ».
200 postes supprimés : une goutte d’eau par rapport aux effectifs globaux
Ces suppressions dans les équipes technologiques du cabinet ont été annoncées à la mi-novembre. Si cela ne représente qu’une infime partie des quelque 40 000 salariés de McKinsey à l’échelle mondiale, la « Firme » examinerait désormais de façon systématique les tâches « qui pourraient être automatisées par l’IA », partage Bloomberg.
« Nous nous efforçons constamment d’améliorer l’efficacité de nos services de soutien professionnels, notamment en tirant parti de l’IA », a déclaré un porte-parole de McKinsey US. Et la dynamique n’en est peut-être qu’à ses débuts. Bloomberg rapporte que des réductions supplémentaires pourraient intervenir « au cours des 2 prochaines années », selon des sources proches du dossier.
L’industrie entière sous pression
McKinsey n’est pas un cas isolé. Accenture avait frappé fort fin septembre en annonçant le licenciement de milliers d’employés jugés « incapables d’intégrer l’IA dans leurs missions ». KPMG, de son côté, demande désormais à ses consultants de préciser comment ils utilisent ces technologies. Tout cela sur fond de contraction des budgets des entreprises et de changements de politiques publiques, qui ralentissent la demande.
Une réallocation des ressources visiblement assumée
C’est ainsi que l’on peut entendre les propos du CEO Monde, Bob Sternfels, dans une interview TV donnée à Bloomberg en septembre dernier. « Nous continuerons d’embaucher du personnel déployé chez nos clients. »
Cette orientation s’accompagne d’un repositionnement plus global : McKinsey cherche à revenir à ses activités « les plus stratégiques », après avoir élargi son offre dans l’après-Covid. Les effectifs avaient alors explosé – de 30 000 à 45 000 employés –, avant une série de coupes entamée dans les fonctions support en février 2023.
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Ces coupes interviennent alors que le géant du conseil avait vu ses effectifs croître des deux-tiers, post pandémie. Il s’agit néanmoins de l’une des plus importantes « saignées » de son histoire.
Et, dans le secteur, certains ne prennent plus de gants. « C’est un mouvement de fond. Évidemment que cela va avoir des conséquences sur l’emploi dans le milieu du conseil, comme dans toutes les professions intellectuelles d’ailleurs », a confié le dirigeant d’un cabinet européen aux Échos.
Un modèle économique à revoir en profondeur ?
L’avancée rapide de l’IA pose une question cruciale : si elle allège certaines tâches, les clients n’attendront-ils pas de revoir les honoraires à la baisse ? Dans une interview au Wall Street Journal en juin 2024, Bob Sternfels évoquait « un ajustement de certaines structures de frais, avec une part plus grande de missions facturées au résultat ».
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