Reconstruction de l’Ukraine : Alvarez & Marsal chargé de sécuriser le retour sur investissement pour les USA
Le Fonds d’investissement pour la reconstruction États-Unis–Ukraine confie à Alvarez & Marsal un rôle clé dans l’évaluation des projets financés.
Trois ans après l’invasion russe, la reconstruction de l’Ukraine s’organise progressivement autour de mécanismes mêlant capitaux publics, investissements privés et priorités stratégiques américaines.
La désignation d’Alvarez & Marsal illustre cette approche structurée – et encadrée.
Un fonds piloté par Washington
Le Fonds d’investissement pour la reconstruction États-Unis–Ukraine est piloté par la U.S. International Development Finance Corporation (DFC), l’agence d’investissement international du gouvernement américain. Créée en 2019 sous la première administration Trump, avec un soutien bipartisan, la DFC mobilise des capitaux privés dans des zones à fort enjeu géopolitique, afin de soutenir la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis.
C’est dans ce cadre que le Fonds vient de désigner Alvarez & Marsal comme conseiller opérationnel, « pour soutenir ses processus d’investissement ». Selon le communiqué de presse dédié, « Alvarez & Marsal accompagnera la mise en place et l’exploitation des systèmes du Fonds destinés à l’évaluation et à la qualification des opportunités d’investissement, ainsi qu’à la conduite des travaux de due diligence et des analyses financières ».
Cette nomination intervient après l’engagement de capital d’amorçage de la DFC, annoncé en septembre dernier, complété par une contribution équivalente du gouvernement ukrainien, afin de lancer les premières activités d’investissement.
Structurer l’investissement privé dans un pays toujours en guerre
Selon les estimations conjointes de la Banque mondiale, de l’ONU et de la Commission européenne, le coût de la reconstruction ukrainienne dépasse désormais les 500 milliards de dollars sur la prochaine décennie.
Dans ce contexte, les financements publics apparaissent insuffisants. Le Fonds États-Unis–Ukraine vise donc à attirer des capitaux privés dans des secteurs jugés stratégiques – énergie, infrastructures, minéraux critiques, principalement. Un exercice complexe dans un environnement marqué par l’incertitude géopolitique.
C’est précisément sur ce terrain qu’Alvarez & Marsal est attendu. Le cabinet est reconnu pour son expertise d’exécution dans des environnements complexes ou dégradés, combinant structuration de dispositifs d’investissement, due diligence approfondies, analyses financières et mise en place de systèmes de gouvernance opérationnelle.
Trump et le retour sur investissement américain
Selon Conor Coleman, directeur des investissements à la DFC, « grâce à ce partenariat avec A&M, le Fonds contribuera […] au renforcement des secteurs d’activité bénéfiques à la fois pour l’Ukraine et les États-Unis ».
Des travaux qui s’inscrivent dans la volonté de Donald Trump de « récupérer » une partie de l’effort financier consenti par les États-Unis depuis le début du conflit, notamment via les livraisons d’armes.
En avril 2025, l’Ukraine a signé, sous forte pression américaine, un accord établissant un fonds de reconstruction commun, dans lequel Kiev s’engage à verser 50 % des revenus futurs issus des nouvelles redevances sur les ressources naturelles au profit du fonds, dans le cadre d’un partage paritaire des bénéfices économiques entre Washington et Kiev.
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