Un ex-BCG pour accompagner le redécollage de la compagnie aérienne brésilienne Gol

Recherche financier orienté « tech » pour accompagner une stratégie de croissance

Créé en 2001, Gol Transportes Aéreos est l’une des 3 principales compagnies aériennes au Brésil, avec LATAM et Azul. L’arrivée de Julien Imbert intervient, selon les termes de celui-ci, « à un moment passionnant de l’histoire de Gol » quelques semaines après la clôture, en juin, d’une procédure de redressement judiciaire (chapter 11) entamée par l’entreprise début 2024. Un passage quasi-obligé, ces dernières années, pour les compagnies aériennes brésiliennes, fortement affectées par le Covid (LATAM est sortie de la procédure en 2022, Azul vient d’y entrer).

Un contexte qui justifie l’intérêt exprimé par Gol, dans les termes du communiqué de presse, pour les « 20 ans d’expérience internationale » de Julien Imbert « dans les programmes d’efficacité opérationnelle, la réduction des coûts, les stratégies de croissance et les solutions d’intelligence artificielle, principalement dans les secteurs de l’aviation, du transport, de la logistique et des biens industriels ». Un profil à la fois performance, finance et tech qui vaut au Français de devenir « Directeur Vice-Président Financier (CFO) et Directeur des Relations Investisseurs (DRI) » de Gol à compter du 4 août 2025. Le poste de directeur financier était inoccupé depuis avril.

L’ex-BCG rejoint un transporteur en phase de reconquête, avec une feuille de route en trois points. Il s’agira d’abord de faire régner « une discipline financière dans un contexte de transformation et de croissance, notamment à l’international ». Gol entend également approfondir les possibilités d’application de l’IA, une thématique familière à l’ancien consultant. Dernier axe : accompagner les perspectives de développement du groupe Abra, holding créée autour d’Avianca (Colombie) et Gol.

18 ans au BCG

« J’ai toujours éprouvé une forte attraction pour l’aéronautique », se remémore Julien Imbert. Une passion qui l’amène, au cours de ses années d’études à Supélec (aujourd’hui CentraleSupélec), à piloter un Cessna et à travailler plusieurs mois chez Dassault Aviation comme ingénieur stagiaire. « Par la suite, j’ai beaucoup travaillé pour le secteur en tant que consultant ».

Son diplôme en poche, Julien Imbert rejoint le bureau parisien du Boston Consulting Group en 2006. Deux ans plus tard, profitant d’un programme « Associates Abroad », il part pour le Brésil. « A l’époque, les bureaux de São Paulo étaient petits, mais en forte croissance. » Tombé amoureux de ce « pays incroyable », il ne l’a pas quitté depuis – à l’exception de 2 ans au bureau de Chicago entre 2010 et 2012. En 2016, il est chargé de créer la practice « Opérations » à São Paulo, et en prend la direction pendant près de 10 ans. Il rejoint le comité exécutif de BCG Brésil en 2022.

Pourquoi quitter le conseil aujourd’hui ? « Comme beaucoup, je suis entré au BCG en pensant que j’y resterais 2 ans… J’y ai vécu une très belle aventure ». Jusqu’à janvier 2025, où « au cours d’une discussion avec le président de Gol, que je connaissais déjà depuis longtemps, cette opportunité de rejoindre l’entreprise est apparue ; je ne pouvais pas la refuser ». L’occasion pour lui « de se donner un nouveau défi, de passer de l’autre côté de la table, de ranger mes slides de consultant en passant à l’action dans un secteur qui me passionne et une entreprise que je connaissais déjà un peu ».

Recruter un consultant, un choix stratégique et conscient

Pour la compagnie, le recrutement d’un ancien partner du BCG à un haut poste financier constitue en soi un message sans ambiguïté. « En choisissant un ancien consultant, Gol attend de moi une vision stratégique, que je ne sois pas un CFO focalisé sur ses fichiers Excel, mais un CFO bras droit du CEO, avec une approche transversale ». Dans le même temps, « la diversité de mes expériences dans l’industrie va me permettre de challenger un peu le statu quo et d’apporter d’autres points de vue. » Il apporte aussi son expérience des programmes d’efficacité « que je ne conçois pas simplement comme du cost-cutting, mais comme un processus d’amélioration qui peut faire appel au digital, à l’IA, et surtout au pragmatisme ».

Dans cette nouvelle mission, Julien Imbert devra aussi apprendre à « être à la tête d’un département de plus de 200 personnes », après avoir piloté des équipes beaucoup plus réduites dans le conseil. « J’ai beaucoup à apprendre, mais en tant qu’ancien consultant, cela ne me fait pas peur », conclut-il.