La Toulouse school of economics au tableau pour McKinsey
L’école d’économie toulousaine, la Toulouse school of economics (TSE), via sa Fondation Jean‐Jacques Laffont, a été sous-traitante au profit du cabinet McKinsey dans le cadre d’un appel à projets du ministère des Outre‐mer en 2020. Cette prestation concernait une étude préalable autour de la réduction/la déduction au titre des investissements productifs neufs réalisés en outre‐mer, facturée par McKinsey au ministère de plus de 500 000 euros.
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En 2020, le ministère de l’Intérieur a confié à McKinsey l’évaluation de l’impact de l’aide fiscale à l’investissement neuf dans les Outre-mer.
Pour mémoire, le cabinet était l’un des attributaires du précédent marché de la Direction interministérielle à la transformation publique (DITP), marché renouvelé en 2023 pour lequel le cabinet n’avait pas candidaté.
Ce que l’on apprend aujourd’hui, c’est que la partie sous-traitée par McKinsey à TSE s’est élevée à 40 000 euros. Cette information est le fruit d’une enquête, qui vient d’être publiée par l’antenne toulousaine du média indépendant Mediacités qui, après demande à la Cada, Commission d’accès aux documents administratifs, a pu interroger l’un des directeurs de l’école toulousaine sans toutefois obtenir beaucoup de détails sur le contenu de la mission.
« La mission de sous‐traitance a consisté en un appui méthodologique et analytique afin de commenter/critique/améliorer le modèle économétrique au cœur de la démarche d’évaluation », a ainsi partagé à Mediacités Joël Echevarria, le DGA aux affaires publiques et à la gouvernance de TSE. Un DGA qui a justifié sa réponse pour le moins laconique. « Nous considérons que les missions de sous‐traitance ne relèvent pas des missions de service public de la fondation, telles qu’elles sont définies par notre tutelle, nos statuts et nos financements publics. Nous ne communiquerons donc aucun document lié à cette requête. »
Une mission qui aurait été effectuée, selon le DGA, à titre exceptionnel, la Fondation Jean‐Jacques Laffont n’ayant « pas coutume de s’engager sur ce type de missions », mais a accepté parce que cela « pouvait potentiellement faire émerger un axe de recherche qui aurait pu être approfondi sur le long terme » et que « le bénéficiaire ultime de la prestation d’expertise était l’État ».
Cette fondation, créée en 2007 au sein de la TSE, a officiellement « pour vocation de développer et d’encourager la recherche de pointe en économie et sciences sociales », comme il est notifié sur son site. L’État qui fait appel à un cabinet de conseil en stratégie privé qui fait lui-même appel à un établissement public pour l’épauler… Cela étonne, pour le moins.
Pourquoi l’État ne fait-il pas appel directement aux compétences de ses propres administrations ? Cela ne va pas manquer de nourrir le débat public sur le nécessaire développement du recours à ces expertises internes, comme l’a encore récemment relayé dans une note de recommandation le Cercle de la réforme de l’État.
En revanche, toujours selon Mediacités, TSE « dément une partie des informations du rapport sénatorial » qui pointait la prestation effectuée par l’école de Jean Tirole (entité de TSE jusqu’en 2022) pour le cabinet Accenture.
Le média, s’estimant insatisfait de la réponse sur le fond de cette mission Outre-mer, a décidé de saisir le tribunal administratif, le 20 octobre, « afin de faire appliquer la loi », comme le notifie Mediacités.
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