Classement Consultor 2018 des cabinets de conseil en stratégie
Du mouvement ! La dernière édition – la septième – du classement Consultor des cabinets de conseil en stratégie en France 2018 voit quelques évolutions inédites.
Tout en haut pour commencer : les 501 étudiants sondés cette année par la Junior ESSEC placent le Boston Consulting Group (BCG) en tête. C’est une première en ce qui concerne la notoriété : seuls vingt-quatre des étudiants sondés à Centrale Paris, à l’École nationale des Ponts et Chaussées, à l’ESCP, à l’ESSEC, à HEC, à l’X, aux Mines et à Télécoms ParisTech disent ne pas connaître le BCG.
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L’écart est minime puisqu’ils sont vingt-sept à ne pas connaître McKinsey. Mais cela va clairement dans le sens de l’hyper développement du BCG à Paris quand McKinsey y est moins tout feu tout flamme.
Satisfaction évidemment du côté de la rue Saint-Dominique : « La santé du bureau de Paris s’explique par son importance historique pour le BCG. À cela s’ajoute le fait que nous réalisons 15 % de croissance annuelle moyenne depuis quatre ans. Et que plusieurs des offres clés du BCG sont portées par des associés parisiens : Sylvain Duranton pour BCG Gamma et l'intelligence artificielle, Nicolas de Bellefonds pour le marketing digital, Olivier Scalabre pour le manufacturing 4.0 et d’autres », commente Olivier Wierzba, senior partner et managing director.
Et les changements ne s’arrêtent pas là. Du côté de la notoriété, Oliver Wyman se glisse dans le top 3, certes dans un mouchoir de poche devant Roland Berger et Bain. « Ce classement reflète la réputation de notre marque et les efforts fournis pour mieux la faire connaître, dit Éric Bach, partner en charge du recrutement chez Oliver Wyman. Nous avons accentué la communication dans les écoles cibles et avons renforcé le temps que les partners et les principals consacrent aux actions dans ces écoles. Des efforts qui portent leurs fruits : sur les 2 % de candidats à qui nous faisons des offres sur le total des candidatures reçues, le taux d’acceptation a progressé. Il est passé de 70 à 80 %. »
Très nouveau aussi le glissement de Bain au 5e rang de la notoriété, ce qui n’avait jamais été le cas dans les éditions antérieures du classement de Consultor. Roland Berger, avec une croissance de 16 % de son activité en 2017 à Paris, estime que « le classement reflète le marché, selon Olivier de Panafieu, comanaging partner du bureau de Paris. Nous sommes cependant surpris par le rang d’Oliver Wyman que nous n’imaginions pas aussi important. Roland Berger vise bien entendu le premier rang. Le chemin est encore long devant nous, mais ce n’est pas inimaginable. Tout particulièrement sur quelques axes où nous nous différencions radicalement de nos concurrents américains. Et notamment sur l’entrepreneuriat : peu de cabinets offrent autant de latitude pour créer et animer des practices ».
- Méthodologie : Pour chaque personne interrogée, en base 100 :
- « Je connais ce cabinet » : + 1 ;
- « J’ai déjà eu affaire à ce cabinet » : + 1,1 ;
- « Je crois avoir entendu parler de ce cabinet, mais je ne le connais pas vraiment » : + 0,5 ;
- « Je ne connais pas ce cabinet » : – 0,5.
- Méthodologie :
- Note moyenne sur 10.
Dans la suite du classement, quelques mouvements méritent d’être soulignés. Eleven marque la meilleure progression d’une année sur l’autre et passe en deux ans de la 14e à la 9e place pour l’attractivité et de la 18e à la 11e pour la notoriété. Une progression que le cabinet explique par la composition du panel sondé qui compte 135 étudiants à HEC, où le cabinet s'estime particulièrement bien introduit. Mais la proprotion est cependant exactement identique à l'année dernière.
Inversement, Exton enregistre le plus gros recul, avec un positionnement exclusif sur les services financiers qui lui donne nécessairement moins de visibilité en-dehors. Ceci dit, ces variations sont moins significatives au bas du classement puisqu’il y a 0,7 point d’écart entre la moyenne des notes d’attractivité attribuées à Mars (3,91/10 en moyenne) et à Exton (3,24/10 en moyenne).
Ils appartiennent tous deux à un groupe de onze cabinets dont les notes ne dépassent pas les 4/10 en attractivité. Puis viennent sept cabinets (ADL, LEK, Advancy, Kea, Eleven, SKP et Monitor) qui forment un troisième tiers. Enfin, le classement de l’attractivité est bouclé par un trio à 5/10 (A.T. Kearney, Roland Berger et Oliver Wyman) et un top 3 MBB à 6/10.
Avec des notes qui globalement ne passent pas les 7/10 en moyenne alors qu’elles étaient supérieures à 8/10 l’an dernier. Ce qui pourrait laisser présager un moindre intérêt globalement pour le secteur auprès des étudiants par rapport à l'an dernier.
Du côté de la notoriété, la géographie du conseil en stratégie est moins vallonnée. Le BCG et McKinsey, les deux cols hors catégorie, dépassent – et de beaucoup – le reste du massif montagneux. En moyenne montagne, une série de marques internationales et françaises sont comparables. Et en plaine, un attelage de boutiques généralistes et spécialistes n’est connu que d’une minorité d’étudiants. Quelques éboulements donc, mais pas de recomposition géologique majeure.
« L’effet d’échelle est important, voire décisif. Nombreux sont les acteurs spécifiques à développer des approches très intéressantes sur des problématiques données. Mais cela montre vite ses limites. Il est très difficile de répliquer ces modèles sans des moyens d’investissement plus importants », analyse Olivier Wierzba au BCG. Mais derrière le duo d’intouchables BCG-McKinsey, d’autres mouvements sont probables. Et Éric Bach chez Oliver Wyman de se féliciter de la bonne tenue du cabinet dans les offres d’embauche croisées remportées contre la concurrence : « On perd certains candidats pour le BCG et McKinsey, mais quasiment aucun pour d’autres cabinets. »
Consultor.fr
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