Classement Consultor 2019 des cabinets de conseil en stratégie
Vingt-cinq cabinets sont classés cette année par Consultor – le chiffre le plus important depuis la première édition en 2012. Si Bain réintègre le top 3 dont il avait été sorti l’année passée, le top 10 est modifié par l’arrivée d’EY- Parthenon, qui est symptomatique du retour des Big Four dans le secteur.
Tout en haut de la huitième édition du classement Consultor 2019, le Boston Consulting Group conserve la première place dont il avait été pour la première fois gratifié l’an dernier. Cette première place, comme l'an dernier, se joue dans un mouchoir de poche.
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476 des 501 étudiants de HEC, Polytechnique, Centrale Paris, l’Essec, l’ESCP, l’École nationale des Ponts et Chaussées, Télécom Paris Tech et Mines Paris Tech, interrogés en avril et mai 2019 par la Junior de l’Essec, ont indiqué connaître ou avoir eu affaire au BCG. Ils sont 471 à dire de même pour McKinsey.
Statu quo au sommet
L'écart peut sembler insignifiant et il l'est en partie. Pourtant, c’est la deuxième année de suite que ce changement se produit dans le duo de tête. Le signal faible d'un changement d'état d'esprit se confirme.
Plus bas, Bain & Company réintègre le trio de tête. Un retour à « notre positionnement de marché », juge Ada Di Marzo, la directrice générale de Bain à Paris. Fini donc la chute de 2018 où Bain avait été sorti du top 3 par Oliver Wyman. Mais chez Bain et Oliver Wyman, on ne s'explique pas vraiment les raisons de ce mouvement de balancier.
Retours aux positions de départ pour Bain et Oliver Wyman
« Il y a trois ans, nous avions décidé d'augmenter nos actions vis-à-vis des écoles cibles. Notre progression de l'an dernier nous apparaissait être la conséquence directe de ces efforts. Nous avons maintenu le même niveau d'investissement auprès des écoles et reçu plus de candidatures. Nous sommes donc surpris du recul de cette année », réagit Éric Bach, partner chez Oliver Wyman. Le cabinet perd le gain de trois années (de 2016 à 2018) qui l’avaient vu monter progressivement de la 5e, à la 4e puis à la 3e place.
Entre Bain et Oliver Wyman, Roland Berger se maintient au 4e rang.
La force des marques des Big Four
L’autre événement en haut du classement est l’entrée au 6e rang d’EY-Parthenon, classé par Consultor pour la première fois. Cocorico maximal du côté des équipes nouvellement constituées en France : « Nous sommes ravis de cette notoriété. Cela confirme la pertinence de notre modèle, notre différenciation et notre attractivité pour les clients et pour les consultants », réagit Bruno Bousquié, managing partner Western Europe & Maghreb.
Autre enseignement, le poids considérable des marques des Big Four. Ce dernier point est d’autant plus frappant si on compare les rangs d’EY-Parthenon (6e) et de Monitor Deloitte (8e en recul de deux places) avec celui de Strategy& dont la marque ne mentionne pas son appartenance au réseau PwC.
Clairement, au petit jeu de la notoriété, les marques de strat’ des Big Four qui mentionnent explicitement leur filiation marquent beaucoup de points.
L’entrée d’EY-Parthenon a quatre conséquences au moins : rétrograder Monitor Deloitte ; installer A.T. Kearney à la 7e place pour la deuxième année d’affilée, là où le cabinet était 6e dans les éditions de 2016 et 2015 ; enfin, faire bouger la photographie du top 10.
Top 10 revu et corrigé
Top 10 que Kea vient boucler alors que le cabinet était 8e en 2016 et 2017. L.E.K. sort du top 10. Son managing parisien, Arnaud Sergent, fait de l’effort de notoriété de la marque auprès des étudiants une priorité.
Ce que le classement Consultor 2019 confirme tant la bataille est âpre entre cabinets pour se faire connaître des meilleurs talents. Un partner glisse même anonymement ne pas voir ce qu'il pourrait faire de plus auprès des écoles où son cabinet a déjà démultiplié les initiatives entre cours, formations dans les junior-entreprises, invitations dans les locaux de l'entreprise...
Il faudra être imaginatif pourtant. Advancy est un bon exemple des efforts supplémentaires qu'un certain nombre de cabinets souhaitent encore fournir pour attirer à eux les meilleurs talents. Par deux fois classé 7e en 2015 et 2016, le cabinet était retombé au 10e rang en 2017 avant de remonter 8e l’an dernier. Cette année, le cabinet perd un rang (9e).
« En lisant ces résultats, nous avons visiblement un travail de communication à accroître auprès des étudiants pour les années à venir. Advancy s’est hissé au tout premier plan pour nos clients, par exemple 30 milliards d’euros de transactions conseillées, ou notre position enviable sur le secteur du retournement. Nous sommes très satisfaits de nos quarante recrutements par an dans les écoles de rang un, mais... Il est temps de mieux partager nos actualités avec tous les étudiants de la place », dit Éric de Bettignies, le partner et fondateur du cabinet.
Dur de faire décoller des marques entrantes
Quoiqu’Advancy appartient déjà à un premier groupe de cabinets (Advancy, ATK, Bain, BCG, EY-Parthenon, Kea, McKinsey, Monitor Deloitte, Oliver Wyman et Roland Berger) majoritairement connus par les étudiants.
Et l’inertie est colossale. Surtout que les étudiants s’informent peu : ils sont 115 répondants à se tenir informés de l’actualité du conseil en stratégie, quand 386 ne le font pas. Ce qui explique aussi, indépendamment des efforts des cabinets, qu'un second groupe de cabinets reste nettement de niche avec un nombre de répondants très majoritaires qui disent ne pas les connaître du tout. Dur dur dans ce contexte de faire émerger de nouvelles marques.
Note : Cette année, Consultor a fait le choix de ne pas publier de classement d’attractivité. Cette dernière était estimée de 0 à 10 seulement par les étudiants qui disent connaître ou disent avoir eu affaire à un cabinet. Nous avons jugé que les variations de panel d’un cabinet à l’autre amenaient certains cabinets notés par une quinzaine d'étudiants à être mis sur le même plan que ceux notés par plusieurs centaines.
Consultor.fr
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Classement
- 08/06/23
Seules les plus grosses marques se font une place pérenne sur l’ensemble des campus quand les plus petits cabinets doivent se montrer sélectifs, ingénieux et doivent faire valoir des arguments précis. Par ailleurs, le halo de marque de grands groupes joue à plein et crée des surprises vis-à-vis des historiques de la strat’.
- 26/05/23
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- 29/03/23
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- 03/01/23
17 %. Tel est le ratio en 2022 des femmes partners dans les cabinets de conseil en stratégie comptant plus de 10 associés. Figé, ou quasi, depuis 5 ans. Et seulement 6 points de plus en 12 ans. Qu’il est long le chemin de l’accès au partnership pour les consultantes.
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