Bain suspecté d’entraver une enquête antitrust
Le Département américain de la justice (DOJ) a déposé une requête auprès de la cour de district du Massachusetts afin de contraindre Bain & Company à répondre enfin à l’enquête civile qu’il mène autour de l’acquisition de Plaid par Visa pour 5,3 milliards de dollars (près du double de sa valorisation).
- Un expert santé pharma quitte le navire Bain
- Le BCG reconnaît avoir versé des pots-de-vin pour obtenir des contrats en Angola
- McKinsey au cœur d’une enquête criminelle du ministère de la Justice américain
- Bain fait l'acquisition d’un spécialiste australien de l’IA
- USA : Les cabinets de conseil empêchés d’embaucher des « cerveaux » étrangers
- Visa s’offre Plaid tissé par deux hommes de Bain
- Le système d'evaluation interne de Bain détaillé dans la presse
- 100 millions d'Euros de fees pour la fusion Ahold / Delhaize

Selon le Wall Street Journal, le ministère de la Justice envisage de son côté de déposer une plainte pour suspendre l’acquisition par Visa de Plaid pour des raisons antitrust. Avec une question centrale : pourquoi la société de paiement Visa a-t-elle voulu acquérir la société de services financiers Plaid ? Grâce à l’acquisition de Plaid et à sa technologie innovante, la position de leader de Visa dans le secteur des solutions de paiement serait encore renforcée et « tuerait » purement et simplement la concurrence.
Bain & Company est ainsi mis au cœur de cette actualité judiciaire, car il est suspecté d’avoir retenu des informations capitales lors de la demande d’enquête civile en juin dernier, arguant de leur confidentialité, bloquant ainsi les investigations pour abus de position dominante. Le cabinet de conseil devait produire, selon l'ordonnance du tribunal citée par Reuters, 2 000 documents, en particulier ceux ayant trait à la stratégie de tarification de Visa et de la concurrence avec d’autres réseaux de cartes de débit. Des documents essentiels pour mieux comprendre les tenants et aboutissants de cette volonté d’acquisition sur le vaste marché des services financiers. « Les consommateurs américains comptent sur la division antitrust pour enquêter rapidement et en profondeur sur les fusions. La collecte de données et de documents pertinents de parties tierces est essentielle à la capacité de la division d’analyser ces transactions. Trop souvent, les tiers cherchent à faire fi de ces exigences, espérant que la division s’en désintéressera et concentrera ses efforts ailleurs », a déclaré dans un communiqué Makan Delrahim, l’avocat assistant de la division antitrust.
Pourquoi Bain détiendrait-il ces précieuses infos ? Le cabinet a conseillé Visa dans la due diligence d’acquisition de Plaid (fintech par ailleurs créée par deux ex-consultants de Bain comme nous l’expliquions ici).
Le cabinet de conseil justifie la confidentialité de ces documents, par le fait qu'ils sont protégés par le secret professionnel dans une autre affaire. Le géant de la transaction avait ainsi eu recours au service Bain pour préparer sa réponse à une enquête de concurrence de l'Autorité de la concurrence anglaise, suite à une plainte de la chaîne de supermarchés Sainsbury’s contre Visa Europe. Un argument réfuté par la justice américaine.
À l’instar de cette enquête, l’administration Trump a décidé de s’intéresser de près aux questions de concurrence posées par les derniers « méga rachats » de fintech. Le DOJ examine aussi le plan d’achat de Credit Karma par Intuit pour 7,1 milliards de dollars et l’offre de Mastercard Corporation visant à acheter Finicity pour près d’un milliard de dollars.
Un tuyau intéressant à partager ?
Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !
commentaire (0)
Soyez le premier à réagir à cette information
Monde
- 07/08/25
Alors que les tensions entre Washington et Pékin restent vives, McKinsey demande à sa branche chinoise de ne pas s’impliquer dans des projets faisant appel à la GenAI.
- 05/08/25
McKinsey occupe toujours la première place sur le marché du conseil en stratégie en volume d’activité. Mais l'écart se réduit et le Boston Consulting Group pourrait finir par le rattraper – et le dépasser.
- 31/07/25
Sept ans après un scandale lors de la présidence de Jacob Zuma, Bain vient de prendre une décision radicale : ne plus mener aucune mission en Afrique du Sud.
- 24/07/25
Le patron Monde de McKinsey sera désormais élu pour un mandat unique de 6 ans, avec un vote de confirmation des senior partners la quatrième année pour décider si le dirigeant doit achever son mandat.
- 18/07/25
Oliver Wyman a enregistré un chiffre d’affaires de 873 millions de dollars au 2e trimestre 2025, en hausse de 4 % par rapport au même trimestre de 2024.
- 11/07/25
Deux hauts dirigeants du cabinet se retirent de leurs fonctions de direction, alors que l’ONG Save The Children et le Programme alimentaire mondial suspendent leurs partenariats historiques avec le cabinet ou songent à le faire.
- 08/07/25
Selon le plaignant, Bain & Company a violé la loi fédérale sur les prestations sociales en refusant sa demande de prise en charge de traitements de fertilité en raison de son sexe.
- 07/07/25Le BCG a modélisé un plan de reconstruction de Gaza prévoyant le déplacement de 500 000 Palestiniens
Plus de 12 consultants ont travaillé sur la création et le déploiement de la très controversée Gaza Humanitarian Foundation. Ils ont aussi réalisé des modélisations financières de scénarios de reconstruction incluant le départ de 25 % de la population hors de Gaza.
- 03/07/25
C’est un partner « historique » qui vient d’être nommé Global Head du cabinet : George Sarraf avait en effet rejoint Booz Allen Hamilton en 1996, puis le spin-off de ce dernier, Booz & Co, créé en 2008, "rebrandé" Strategy& lors de son rachat par PwC en 2014.