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Après le scandale de Gaza, le BCG cherche à restaurer sa crédibilité

Le cabinet annonce de nouvelles règles internes pour encadrer son action dans les zones de conflit – afin de regagner la confiance de ses clients, voire de ses propres équipes.

Consultor
22 Sep. 2025 à 05:00
Après le scandale de Gaza, le BCG cherche à restaurer sa crédibilité
Destructions dans le camp de Jabalia en octobre 2024, bande de Gaza (© UNRWA, Wikimedia Commons)

Le cabinet tente de tourner la page du scandale lié à l’implication de l’une de ses équipes et de certains associés – sans autorisation selon la direction du BCG – dans la création de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF). Une initiative soutenue par Israël et le gouvernement américain, censée acheminer de l’aide dans l’enclave palestinienne.

Ce projet avait été dénoncé par l’ONU comme une « feuille de vigne » des objectifs militaires israéliens. Plusieurs organisations humanitaires avaient refusé d’y participer, jugeant qu’il contrevenait au principe d’indépendance.

Des travaux « hors mandat » selon le cabinet

D’après le Financial Times, une équipe du BCG avait aussi fourni aux promoteurs de la GHF un modèle économique imaginant la transformation de Gaza en « hub commercial régional » après la « relocalisation », rémunérée, de jusqu’à 25 % de sa population.

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Deux hauts dirigeants du cabinet se retirent de leurs fonctions de direction, alors que l’ONG Save The Children et le Programme alimentaire mondial suspendent leurs partenariats historiques avec le cabinet ou songent à le faire.

Le cabinet a affirmé que ce travail avait été mené sans validation hiérarchique et a licencié en juin les deux associés impliqués directement.

Une formation externe pour les consultants – et un dispositif de supervision plus international

Sous pression interne comme externe, le BCG a donc élaboré une « Charte humanitaire » finalisée ces dernières semaines. Elle prévoit que les consultants affectés à des missions sociales ou humanitaires suivent désormais une formation réalisée par un tiers « sur les principes humanitaires » et bénéficient d’un « briefing » précisant le contexte et les limites du projet.

Le cabinet s’interdit désormais toute participation « à la distribution d’aide dans des zones de guerre » et indique qu’il privilégiera ses collaborations « avec des organisations humanitaires établies et partenaires de longue date ».

La charte prévoit aussi la création « d’un comité d’approbation des projets humanitaires », composé de représentants de différentes régions du monde, afin de garantir une diversité de perspectives géopolitiques.

« Cette charte formalise notre approche et renforce les contrôles d’acceptation des missions, ainsi que notre culture de la libre expression», a indiqué un porte-parole du cabinet au Financial Times.

La réputation du cabinet sérieusement entachée – ainsi que son business ?

Comme Consultor s’en est fait l’écho, l’affaire a conduit certaines ONG à suspendre leur partenariat avec BCG ou à en revoir les conditions (organisation caritative Save The Children, Programme alimentaire mondial). Ceci bien que le CEO Monde du géant du conseil US, Christoph Schweizer, ait publiquement désavoué le projet GHF et toutes ses émanations. Ces nouvelles annonces suffiront-elles à éteindre l’incident ?

À ce stade, un élément interroge : devant une commission parlementaire britannique, le patron mondial du cabinet a confirmé que ce dernier ne publierait pas les conclusions de son enquête interne.

Boston Consulting Group
Consultor
22 Sep. 2025 à 05:00
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commentaires (1)

Bibi
22 Sep 2025 à 12:39
Heureusement les clients ont le choix en fonction de leur boussole morale, c'est :
- soit McKinsey qui a accéléré la crise des opioïdes
- soit Bain qui est interdit de contrats publics en Afrique du Sud pour corruption
- soit BCG qui conseille tranquillement un état génocidaire.

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Monde

Adeline
Monde
BCG, Gaza, scandale, zone de conflit, Charte humanitaire, formation consultants, projets humanitaires, comité d’approbation, réputation, business
14857
Boston Consulting Group
2025-09-22 06:34:55
1
Non
Le BCG adopte une charte humanitaire après le scandale de Gaza
Le BCG annonce se doter d’une « charte humanitaire » après le scandale de Gaza. Elle prévoit de former les consultants et de leur partager un set d’informations renforcées. La supervision de ce type de projets reflètera toutes les sensibilités géopolitiques.
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