Après le scandale de Gaza, le BCG cherche à restaurer sa crédibilité
Le cabinet annonce de nouvelles règles internes pour encadrer son action dans les zones de conflit – afin de regagner la confiance de ses clients, voire de ses propres équipes.
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Le cabinet tente de tourner la page du scandale lié à l’implication de l’une de ses équipes et de certains associés – sans autorisation selon la direction du BCG – dans la création de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF). Une initiative soutenue par Israël et le gouvernement américain, censée acheminer de l’aide dans l’enclave palestinienne.
Ce projet avait été dénoncé par l’ONU comme une « feuille de vigne » des objectifs militaires israéliens. Plusieurs organisations humanitaires avaient refusé d’y participer, jugeant qu’il contrevenait au principe d’indépendance.
Des travaux « hors mandat » selon le cabinet
D’après le Financial Times, une équipe du BCG avait aussi fourni aux promoteurs de la GHF un modèle économique imaginant la transformation de Gaza en « hub commercial régional » après la « relocalisation », rémunérée, de jusqu’à 25 % de sa population.
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Deux hauts dirigeants du cabinet se retirent de leurs fonctions de direction, alors que l’ONG Save The Children et le Programme alimentaire mondial suspendent leurs partenariats historiques avec le cabinet ou songent à le faire.
Le cabinet a affirmé que ce travail avait été mené sans validation hiérarchique et a licencié en juin les deux associés impliqués directement.
Une formation externe pour les consultants – et un dispositif de supervision plus international
Sous pression interne comme externe, le BCG a donc élaboré une « Charte humanitaire » finalisée ces dernières semaines. Elle prévoit que les consultants affectés à des missions sociales ou humanitaires suivent désormais une formation réalisée par un tiers « sur les principes humanitaires » et bénéficient d’un « briefing » précisant le contexte et les limites du projet.
Le cabinet s’interdit désormais toute participation « à la distribution d’aide dans des zones de guerre » et indique qu’il privilégiera ses collaborations « avec des organisations humanitaires établies et partenaires de longue date ».
La charte prévoit aussi la création « d’un comité d’approbation des projets humanitaires », composé de représentants de différentes régions du monde, afin de garantir une diversité de perspectives géopolitiques.
« Cette charte formalise notre approche et renforce les contrôles d’acceptation des missions, ainsi que notre culture de la libre expression », a indiqué un porte-parole du cabinet au Financial Times.
La réputation du cabinet sérieusement entachée – ainsi que son business ?
Comme Consultor s’en est fait l’écho, l’affaire a conduit certaines ONG à suspendre leur partenariat avec BCG ou à en revoir les conditions (organisation caritative Save The Children, Programme alimentaire mondial). Ceci bien que le CEO Monde du géant du conseil US, Christoph Schweizer, ait publiquement désavoué le projet GHF et toutes ses émanations. Ces nouvelles annonces suffiront-elles à éteindre l’incident ?
À ce stade, un élément interroge : devant une commission parlementaire britannique, le patron mondial du cabinet a confirmé que ce dernier ne publierait pas les conclusions de son enquête interne.
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Monde
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