US : exit le méga-contrat de McKinsey avec les services généraux du gouvernement
Mauvaise nouvelle pour McKinsey and Company US. L'administration des services généraux américaine (GSA), agence qui formalise et audite l’ensemble des contrats fournisseurs passés par les agences publiques fédérales américaines, vient de mettre un terme au contrat à échéances multiples qui la liait à la référence mondiale en stratégie.
- Révélations sur les missions pro bono du BCG et de Roland Berger pour l'Élysée
- Neom, la ville du futur qui vire au fiasco… sauf pour McKinsey
- Donald Trump nomme un détracteur de McKinsey secrétaire d’état
- Le partnership français de McKinsey perd 7 associés en 2 mois
- Un partner secteur public de McKinsey à la tête des patrons wallons
- Cash Investigation consacré à McKinsey : le débrief
- H-7 avant Cash Investigation : la patronne France de la Firme en perdition face à Élise Lucet
- Nouvelle-Zélande : une mission de McKinsey pour la compagnie ferroviaire publique 'stupéfie' la ministre des Finances

Cette rupture de contrat majeur est une première pour l'administration US depuis 2012 lorsqu'elle avait remercié le géant du logiciel, Oracle, sur un contrat avant son terme. Cette nouvelle décision « couperet » s'inscrit dans un contexte de négociations, qui durent depuis un an, sur le renouvellement du contrat entre McKinsey et l'État américain, et qui n'ont pas abouti, le cabinet refusant de revoir ses tarifs à la baisse.
Les relations sont particulièrement tendues entre les deux parties depuis juillet 2019 lorsqu'un audit « choc » (nous relations cet audit ici) de l'inspection interne de la GSA révélait que le cabinet surévaluait ses prix de 10 % par rapport aux tarifs de base proposés.
Les tarifs de McKinsey n'entreraient par ailleurs pas dans le cadre légal de ce type de missions, défini soit en taux horaire, soit en forfait fixe par tâche. Le cabinet les aurait établis sur la base de coûts hebdomadaires par équipe, sans pour autant définir le nombre de collaborateurs par équipe, le nombre d'heures effectuées par chacun d'entre eux ni leurs tâches dédiées.
Il était aussi reproché au cabinet de ne pas avoir communiqué les données nécessaires à l'audit de l’inspection de la GSA. Il notait également les procédés plus que douteux d'un directeur de division du Federal Acquisition Service (FAS), un des départements de la GSA, dans la gestion du dernier renouvellement du contrat en 2016.
Suite à l'annonce de la rupture du contrat, un porte-parole de la GSA vient de déclarer que l'agence a été contrainte de prendre ces mesures radicales contre McKinsey qui s'est montré incapable de renégocier ses prix à la baisse sur les contrats en cours malgré de nombreuses tentatives.
Selon les données de l'administration US, McKinsey aurait réalisé 173 millions de dollars de contrats via la GSA en 2019 et près de 500 millions de dollars depuis 2016. McKinsey, via son porte-parole, a tenu à relativiser cette décision : « Nous avons tenté de démontrer notre bonne foi et nous sommes en désaccord sur l'évaluation des services de l'administration. Nous continuerons néanmoins de servir le secteur public américain. Nous assurons la qualité de notre service et la valeur qu'il offre au secteur public. L'année dernière, cela représentait plus de quinze agences et ministères fédéraux, et plus de vingt-cinq États. »
Un discours officiel qui se veut rassurant, mais qui ne se traduit pas dans les résultats d'activité du cabinet. Depuis le 3e trimestre 2019, le CA de McKinsey à la GSA s'écroule littéralement : il est passé de 55,6 M$ au T2 à 16,6 M$ au T3, et moins de 14 M$ au T4 (contre 66 M$ au T4 en 2018). Et ce n'est pas 2020 qui a fait remonter la pente : moins de 23 M$ au total entre janvier et avril...
Qui est le grand gagnant de la disgrâce de McKinsey au sein de l'administration US ? Le BCG ? Certainement, le Boston Consulting Group est déjà dans la place. Un contrat le lie à la GSA de 2009-2024 pour des services de conseil intégrés...
Un tuyau intéressant à partager ?
Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !
commentaire (0)
Soyez le premier à réagir à cette information
Monde
- 07/08/25
Alors que les tensions entre Washington et Pékin restent vives, McKinsey demande à sa branche chinoise de ne pas s’impliquer dans des projets faisant appel à la GenAI.
- 05/08/25
McKinsey occupe toujours la première place sur le marché du conseil en stratégie en volume d’activité. Mais l'écart se réduit et le Boston Consulting Group pourrait finir par le rattraper – et le dépasser.
- 31/07/25
Sept ans après un scandale lors de la présidence de Jacob Zuma, Bain vient de prendre une décision radicale : ne plus mener aucune mission en Afrique du Sud.
- 24/07/25
Le patron Monde de McKinsey sera désormais élu pour un mandat unique de 6 ans, avec un vote de confirmation des senior partners la quatrième année pour décider si le dirigeant doit achever son mandat.
- 18/07/25
Oliver Wyman a enregistré un chiffre d’affaires de 873 millions de dollars au 2e trimestre 2025, en hausse de 4 % par rapport au même trimestre de 2024.
- 11/07/25
Deux hauts dirigeants du cabinet se retirent de leurs fonctions de direction, alors que l’ONG Save The Children et le Programme alimentaire mondial suspendent leurs partenariats historiques avec le cabinet ou songent à le faire.
- 08/07/25
Selon le plaignant, Bain & Company a violé la loi fédérale sur les prestations sociales en refusant sa demande de prise en charge de traitements de fertilité en raison de son sexe.
- 07/07/25Le BCG a modélisé un plan de reconstruction de Gaza prévoyant le déplacement de 500 000 Palestiniens
Plus de 12 consultants ont travaillé sur la création et le déploiement de la très controversée Gaza Humanitarian Foundation. Ils ont aussi réalisé des modélisations financières de scénarios de reconstruction incluant le départ de 25 % de la population hors de Gaza.
- 03/07/25
C’est un partner « historique » qui vient d’être nommé Global Head du cabinet : George Sarraf avait en effet rejoint Booz Allen Hamilton en 1996, puis le spin-off de ce dernier, Booz & Co, créé en 2008, "rebrandé" Strategy& lors de son rachat par PwC en 2014.