Le BCG renforce ses procédures de contrôle des risques après « l’affaire » Gaza
Le BCG a également nommé un nouveau Chief Risk Officer, après la controverse provoquée par la participation de l’une de ses équipes à la mise en place de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF).
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Après des mois de turbulences externes comme internes, le Boston Consulting Group tente de tourner définitivement la page de l’une des plus graves crises réputationnelles de son histoire.
Outre la nomination d’un nouveau directeur des risques, le géant du conseil US a annoncé l’adoption de règles strictes encadrant désormais ses collaborations avec des organisations humanitaires et ses interventions dans les zones de conflit.
Une nouvelle gouvernance du risque
Selon le Wall Street Journal, Amyn Merchant succède à Adam Farber à la tête de la gestion des risques, 3 mois après la démission de ce dernier et d’un autre associé de leurs responsabilités managériales, en raison de la controverse liée à « l’affaire » Gaza. Depuis 30 ans au sein du BCG, Amyn Merchant aura pour mission de mettre en œuvre les recommandations issues d’une enquête interne commandée par le cabinet, dont les résultats ne seront pas divulgués publiquement.
Un encadrement renforcé des missions humanitaires
Selon le Wall Street Journal toujours, le BCG a récemment « formalisé des lignes directrices », précisant les conditions de sa collaboration avec des organisations humanitaires, et introduit « des restrictions sur les projets menés dans des zones de conflit actives ». Le cabinet s’interdit désormais de contribuer à des programmes d’aide « sur la ligne de front » et limitera son appui aux acteurs humanitaires établis. Ces missions feront l’objet de protocoles d’approbation renforcés et d’un contrôle des risques plus élevés.
« Nous tirons les leçons des erreurs qui ont été commises », a déclaré Christoph Schweizer, le CEO Monde du BCG. Le cabinet précise que son enquête interne a identifié « une mauvaise conduite individuelle, rendue possible par des exceptions injustifiées aux procédures et des lacunes de supervision », notamment.
Si la crise a suscité de vives réactions internes, elle a aussi conduit plusieurs ONG à suspendre leur partenariat avec le BCG ou à en revoir les conditions – comme l’organisation caritative Save The Children ou le Programme alimentaire mondial.
Dans une autre perspective, la radio-télévision publique du Danemark a mis fin à un accompagnement réalisé par le cabinet, invoquant des raisons de sécurité pour ses propres équipes au Moyen-Orient en raison de cette « association ».
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Le BCG a été remercié par la Danish Broadcasting Corporation (DR) à la suite des controverses entourant les activités de certains associés du cabinet à Gaza. L’entreprise publique craignait pour la sécurité de ses équipes au Moyen-Orient.
« Comment éviter que cela se reproduise »
Amyn Merchant, co-Chief Risk Officer par intérim depuis plusieurs mois, a présidé le comité d’audit et de risques du BCG à partir de 2020. Il indique qu’il consacrera désormais l’essentiel de son temps au renforcement des processus internes et de la culture d’entreprise. « Il faut s’assurer que les procédures soient appliquées de façon cohérente dans l’ensemble du cabinet », a-t-il expliqué.
La direction du cabinet reconnaît que cette affaire a révélé des failles dans ses circuits de validation et dans la gouvernance de ses projets à impact social. Le nouveau Chief Risk Officer encourage les consultants « à s’exprimer lorsque quelque chose ne va pas », selon eux.
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