Chine : McKinsey ampute ses effectifs d’un tiers
500 emplois environ seraient concernés. Le géant du conseil US a opéré une réduction significative du nombre de ses clients liés au gouvernement chinois.

Selon le Wall Street Journal, le cabinet a engagé une réduction d’effectifs depuis 2 ans et pour la région « grande Chine » (Hong Kong et Taïwan inclus), en lien avec la révision de sa collaboration avec les entreprises publiques et agences gouvernementales chinoises. En juin 2023, le site web du géant du conseil répertoriait 1 500 employés pour cette région.
McKinsey se concentrerait désormais sur son accompagnement des multinationales. Pour « réduire les risques de sécurité liés à la conduite de ses affaires dans le pays », la Firme a par ailleurs séparé son entité chinoise du reste de ses opérations mondiales. C’est aussi le cas des autres cabinets anglo-saxons, depuis les dispositions anti-espionnage mises en œuvre par les autorités chinoises en juillet 2023.
Une demande d’enquête du département de la Justice américaine
Dans le même temps, les activités en Chine de McKinsey font l’objet d’une demande d’enquête par le président républicain de la commission spéciale de la Chambre des Représentants sur la Chine, John Moolenaar, et de deux sénateurs républicains, Marco Rubio et Joni Ernst. En cause : l’éventuel non-respect par la Firme de la loi fédérale et des risques pour la sécurité intérieure du pays.
Lors de son audition devant le Congrès en février 2024, le managing partner Monde de McKinsey, Bob Sternfels, a déclaré qu’à sa connaissance, « le cabinet n’avait jamais travaillé pour le gouvernement central chinois ». Une version mise à mal par une série d’informations et de documents juridiques internes prouvant le contraire. L’un d’entre eux mentionne « la Chine, le gouvernement chinois » comme client. Un autre évoque la commission de surveillance et d’administration des actifs, qui appartient à l’État chinois, comme ayant généré entre 1 et 3 % des revenus du bureau de Shanghai de la Firme.
D’autre part, les parlementaires mettent en avant les activités de McKinsey auprès de la China Communications Construction Company, qui figure sur la liste noire du département américain du Commerce pour avoir aidé Pékin à construire des bases militaires en mer de Chine méridionale.
Depuis 2008, selon des informations publiques, la Firme a été engagée auprès du département américain de la Défense pour des contrats de près d’un demi-milliard de dollars. Or, les lois sur les marchés publics et les détails de contrats spécifiques l’obligent à divulguer d’éventuels conflits d’intérêts.
En début d’année, le même sénateur Marco Rubio, vice-président de la commission sénatoriale du Renseignement, et Michael McCaul, président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, ont demandé l’exclusion de McKinsey de tout contrat fédéral.
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Aux États-Unis, McKinsey est une nouvelle fois sur la sellette. Les républicains demandent d’exclure la firme des contrats fédéraux, en raison de son rôle – supposé – dans un groupe de réflexion ayant œuvré auprès des autorités chinoises. McKinsey dément catégoriquement. Une affaire qui se déroule à 9 mois de l’élection présidentielle américaine.
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