La vraie vie d'un consultant en stratégie

"Mon travail est frustrant : je ne crée rien, je ne suis que de passage"

Ma fonction est de conseiller les directeurs de grandes entreprises sur des stratégies de transformation, développement ou d'efficacité opérationnelle. Dans mon cabinet de conseil en stratégie (de dimension internationale), nous ne comptons pas les heures de travail (60 à 70 h/semaine, incluant soirs et week-end), mais on attend en retour un investissement similaire de l'entreprise : nous bénéficions d'une formation à une méthodologie efficace et reconnue, de salaires élevés, de bureaux prestigieux, d'une aide à la rédaction (pour se concentrer sur l'essentiel), de défraiements permettant de goûter aux meilleurs restaurants, etc...

22 mai. 2010 à 15:21
La vraie vie d'un consultant en stratégie

"Des exigences particulièrement stressantes"

Mais aussi grisante et gratifiante que soit la sensation de prendre part à des décisions importantes, je ne tiens pas à exercer cette activité toute ma vie.

Les exigences sont très élevées : le client veut des résultats à la hauteur de la dépense importante et une méthode irréprochable; le cabinet attend un travail à la hauteur de nos diplômes et de notre rémunération : enfin, nous intériorisons des exigences dont nous avons du mal à nous détacher. Nous n'avons rien d'autre, à la fin de la journée que la reconnaissance de notre supérieur ou de notre client, et notre confiance est entièrement annexée à cette rétribution très scolaire. Cette dépendance au seul jugement d'un supérieur provoque une forte insécurité et augmente le stress. D'autant plus que le supérieur change à chaque mission et que notre évolution de carrière est fortement liée l'environnement économique.

"Ma véritable rémunération, c'est une formation accélérée et un réseau... pour pouvoir faire autre chose après"

Comme consultant, je fais des recommandations, j'estime des gains ou des perspectives mais la mise en œuvre ne me revient pas, si bien que la paternité de mon travail m'échappe. Mon travail est frustrant : je ne crée rien, je passe.Après une mission, il ne reste qu'un tableau Excel ou une présentation Powerpoint. De plus, il est courant d'être missionné dans le seul but de faire passer le message d'un prescripteur qui a besoin de nous pour l'appuyer en interne.

Ma rémunération symbolique, c'est le sentiment de me former à vitesse accélérée pour pouvoir faire autre chose après, tout en me créant un réseau de décideurs. Si je perds ce but, mon métier consiste alors à être baladé de mission en mission, d'échéances en échéances, sans perspectives et sans limite."

Pierre, consultant en stratégie, 30 ans

Consultor, portail du conseil en stratégie- 22/05/2011

22 mai. 2010 à 15:21
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Manuel de survie

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Manuel de survie
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