L.E.K. Paris : les priorités de la nouvelle cheffe de file Anne Dhulesia
Arrivée de L.E.K. Londres depuis quelques semaines pour prendre la tête du bureau de Paris, Anne Dhulesia livre à Consultor sa feuille de route et les challenges que cette experte en santé est prête à relever.

Anne Dhulesia est la deuxième femme à orchestrer le bureau parisien de L.E.K. ; Clare Chatfield a ouvert la voie entre 1995 et 2017.
Consultor : Vous êtes née à Paris, une ville où vous avez effectué une partie de vos études. Pourtant, vous n’avez encore jamais travaillé en France. Quel a été votre parcours jusqu’à cette élection ?
Anne Dhulesia : Je suis diplômée de l’École Normale Supérieure (ULM-Master Chimie, 2006, ndlr) et de Cambridge (Chimie biophysique, 2010, ndlr). Depuis, je suis restée en Grande-Bretagne. Après quelques années de thèse, j’avais envie de me rapprocher d’une partie qui m’intéressait particulièrement, la commercialisation de l’innovation, par exemple par le biais des médicaments, pour les patients. C’est pour cela que j’ai souhaité intégrer le conseil en stratégie. L.E.K., en 2010, avait déjà une réputation solide dans le domaine de la santé en Grande-Bretagne, mais avec une toute petite équipe Life Science en Europe par rapport à ce qu’elle est maintenant. En quelques années, elle a beaucoup grandi ; nous sommes passés de 5 à plus de 100, et ce secteur au sens large représente environ une moitié de l’activité globale du cabinet.
Pourquoi, selon vous, avez-vous été élue par vos pairs pour diriger le bureau de Paris, alors que votre carrière s’est déroulée à Londres ?
Comme responsable Europe Life Science, je passais de plus en plus de temps avec des clients français. C’est une transition assez naturelle au sein de la structure européenne qui vit une période de forte sectorisation, notamment en renforçant les équipes dédiées. Et puis, il y a de vraies similarités entre l’entité Life Science Europe et le bureau de Paris en termes de taille. Enfin, j’ai été, toutes ces années, assez proche du côté opérationnel, par exemple en suivant de très près les recrutements dans mon secteur.
L.E.K. Paris ne compte historiquement qu’une seule femme partner. Clare Chatfield, après 35 ans de cabinet, a pris sa retraite. Comment comptez-vous faire changer les choses ?
C’est un sujet que l’on regarde tout le temps. J’ai bien conscience qu’il est nécessaire que tout le monde évolue. Personnellement, je ne me suis jamais sentie différente parce que j’étais femme et j’ai toujours travaillé avec des personnes pour lesquelles ce n’était pas un sujet. Et j’aimerais juste effectivement que ce ne soit plus un sujet.
Quelle feuille de route avez-vous en tant que cheffe de file du bureau de Paris ?
Ma mission continue et s’appuie sur le gros travail de mon prédécesseur, Maxime Julian, qui a fortement développé l’identité du bureau de Paris. Ma mission est avant tout d’accompagner l’agenda de croissance alors que nous avons atteint une taille charnière. C’est une transition pendant laquelle nous devons nous donner les moyens de vraiment grandir avec tout le potentiel de nos équipes, et ce, à tous les grades. Ce que permet l’organisation en sectorisation, c’est aussi de nous positionner sur le corporate dans une vision long terme, au-delà du PE dont nous sommes l’un des leaders.
Et en termes de secteurs ?
Nous avons l’ambition européenne de nous développer sur différents types d’activités avec une nouvelle génération de partners. À Paris, nous allons continuer à développer nos secteurs actuels les plus importants que sont la santé, le consumer, l’industrie, le PE mais aussi pousser sur des secteurs comme l’éducation, la tech…
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