Inflation, énergie, guerre : les consultants au cœur du retournement

Depuis un an, la guerre en Ukraine rebat les cartes de l’économie mondiale. Avec un nouvel acteur, l’inflation. Cette conjoncture complexifie la donne pour les entreprises déjà impactées par la pandémie, mais jusque-là soutenues par l’État, et fragilise de nouveaux secteurs. Les cabinets sont dans les starting-blocks « retournement ».

Barbara Merle
27 Jan. 2023 à 09:05
Inflation, énergie, guerre : les consultants au cœur du retournement
Station-service Total Énergies en période d’inflation © Adobe Stock/JeanLuc Ichard

Plus de 41 000 défaillances d’entreprises ont été enregistrées en 2022. Elles s’élevaient à 28 000 un an plus tôt, c’est donc + 40 %. Et ce, alors que le siège russe sur le sol ukrainien se poursuit et fait bondir les coûts des matières premières et de l’énergie.

Ces derniers chiffres sont-ils pour autant le signe d’une économie française qui flanche brutalement, insuffisamment résiliente pour soutenir les entreprises avant le point de rupture qu’est la faillite ? La réponse n’est pas si simple selon les consultants positionnés sur le sujet restructuring. « Preuve que les entreprises ont été généralement protégées : nous n’avons pas atteint ni en 2020, ni en 2021, ni en 2022, le niveau des 55 000 faillites de 2019 », rappelle Éric de Bettignies, associé fondateur d’Advancy. Même sentiment pour Florent Berckmans, associé Strategy et Opérations d’Eight Advisory pour qui ces défaillances concernent pour l’instant très majoritairement les petites sociétés, « ce qui entraîne moins d’impacts macro. Et si on regarde les données de marché par secteur, les très grosses entreprises tiennent avec même parfois des dynamiques en amélioration par rapport à 2019. Même si les difficultés peuvent augmenter avec les remboursements à venir du PGE (Prêt Garanti par l’État, prolongé jusqu’à fin 2022, ndlr) ».

L’inflation, nœud gordien

Car effectivement, de nouveaux paramètres mettent un coup de pression supplémentaire sur les entreprises : le début donc du remboursement du Prêt garanti par l’État (PGE), prolongé jusqu’à fin 2022 (sur une période maximale de 6 ans, comme le prévoit la loi de finances rectificative du 23 mars 2020), la hausse des taux d’intérêt, et l’inflation (+5,2 % sur 2022 selon l’INSEE). Une très forte inflation, en dessous de 2,1 % par an depuis 30 ans (à l’exception de 1991, 3,2 %, et 2008, 2,8 %), s’est en effet invitée à la table économique. Et sur lequel le cabinet L.E.K. Consulting, dans son étude « Inflation et résilience », a planché à l’automne dernier pour en comprendre les tenants et aboutissants à moyen terme. Avec deux chiffres factuels : l’inflation va faire croître les coûts des entreprises de 15 % entre 2021 et 2023 et va réduire la marge EBITDA (l’équivalent de l’Excédent brut d’exploitation) de 5 % des ventes (soit -25 % en moyenne) sous deux ans. « Les entreprises gagnantes et résilientes sont plus agressives dans leur gestion du pricing et ont un pricing model plus flexible », commente l’un des co-auteurs de l’étude L.E.K., Claudio Molinaro. Avec un gros impact de l’inflation notamment sur les ETI (une sur deux pourrait connaître des pertes cette année, une sur dix craint pour sa survie). Alors, pour éviter à un maximum d’entreprises de mettre définitivement la clef sous la porte, il existe un levier sur lequel les cabinets sont très actifs : le retournement, plan pour la préservation des activités et des emplois pour les entreprises en difficulté, et ses outils (revue des pratiques de gestion, restructuration, refinancement). Avec un défi : créer de la valeur, dégager de l’argent, voire envisager la croissance dans un environnement des plus incertains et dans une période inflationniste qui risque de durer. « Pour y arriver, les entreprises ont différentes options : revoir leur modèle, leur stratégie, leur politique de pricing, céder des activités, des usines… », ajoute Florent Berckmans d’Eight Advisory.

Un pôle retournement en renfort

Alors, les cabinets de conseil en stratégie n’ont pas hésité ces derniers mois, par anticipation, à renforcer leur pôle restructuring en recrutant des partners dédiés. Car cette année 2023 s’annonce plus que « prometteuse » sur ce sujet retournement. L.E.K. Consulting a ainsi créé au printemps dernier une équipe sur les sujets de retournement à Paris avec l’arrivée de deux associés du pôle Transformation & Turnaround de Deloitte (20 consultants dédiés pour l’équipe paneuropéenne et deux associés à Paris). EY-Parthenon a renforcé en octobre la practice Turnaround & Restructuring, avec deux nouveaux associés, ce qui porte à cinq les associés dédiés.

Les nouveaux associés restructuring

Jean-Philippe Grosmaitre et Claudio Molinaro ont intégré L.E.K. Consulting (en avril 2022).

Sophie Barbé et Fabien Terraillot ont rejoint EY-Parthenon (octobre 2022).

Romain Bégramian chez Roland Berger en ce début 2023.

Ces cabinets, positionnés sur le segment du retournement, doivent déjà gérer l’urgence depuis plusieurs mois, comme le confirme Xavier Bailly, associé d’Eight Advisory, cabinet fort de 90 consultants dédiés en France (la plus grosse équipe), et chez qui cette activité représente environ 20 % du chiffre d’affaires. « Ce que l’on nous demande, ce sont des mesures chocs dans un temps très court. Nous avons de nouveau des revues de footprints industrielles, à savoir définir leur nouvelle empreinte géographique, mais également des abandons de business pour renforcer les cœurs de métier, ou la redéfinition du full potential d’actifs. » 

Même sentiment d’urgence chez L.E.K. Consulting. « Seul un tiers des entreprises a pu passer une augmentation des prix correspondant à l’inflation. Les fonds, les sociétés en portefeuille, les entreprises ont pris conscience que leur façon de combattre l’inflation n’était pas toujours optimale et ont décidé de mettre au point des plans pour compenser les pertes, réduire les coûts, améliorer la productivité grâce aux nouvelles technologies. Dans les leviers de redressement, on a des enjeux liés aux marchés, comme aller plus agressivement vers des marchés adjacents, et la capacité à réduire les structures de coût pour compenser la difficulté de passer la hausse des prix », souligne l’associé de L.E.K. Jean-Philippe Grosmaitre. 

Industrie, retail, tourisme : sauve-qui-peut tous azimuts

Et des secteurs d’activités particulièrement « dynamiques » sur les sujets restructuring depuis la crise covid, comme l’industrie et le retail, le tourisme… Et qui ont vu arriver une deuxième déferlante avec une très forte augmentation des prix de l’énergie. « On est passé de 30 € le mégawatt/h de gaz il y a un an, à 300 € en juillet 2022, à 75 € aujourd’hui. Qui est d’abord touché ? L’industrie, bien sûr. L’énergie correspond à 20 % de la structure coût des verriers, des aciéristes ou des acteurs de l’aluminium. Quand on passe de 30 à 300 €, il n’y a plus de bas de bilan dans les entreprises (trésorerie, ndlr). Multiplier par 10 le poste énergie, c’est d’une violence ahurissante. En fait, plus ils vendent, plus ils perdent. Rappelons que lors du choc pétrolier (le premier en 1973, ndlr), c’était x 3 », rappelle Éric de Bettignies, fondateur d’Advancy.

Des secteurs donc en souffrance depuis la pandémie, mais aussi des sous-secteurs qui se doivent d’anticiper les évolutions de consommation, comme le pointe l’associé d’Eight Advisory Florent Berckmans. « Au sein d’un même secteur, les écarts-types se sont en revanche énormément agrandis avec des champions qui affichent de beaux résultats en 2022 et de beaux projets en 2023, et les autres, à la traine, qui n’ont pas pu investir ni revoir leur stratégie et leur organisation, ou encore ne peuvent plus répercuter l’inflation sur leurs prix. Dans l’industrie, certains, comme la cosmétique, ont de bons résultats, mais se préparent à des restructurations dans le cas où la demande de certains segments baisserait. C’est aussi le cas du retail avec le luxe premium et le segment solderie qui vont bien, et l’entre-deux qui se cherche. »

Le secteur du tourisme, autre grand perdant du covid, lui aussi évidemment très rudement impacté par les confinements au niveau mondial, à l’arrêt durant plusieurs mois, doit se réinventer. C’est ce que pense Éric de Bettignies d’Advancy, cabinet très présent sur ce secteur : «Le tourisme a largement été soutenu par le gouvernement. Il ne faut pas se laisser griser par la bonne année qui s’achève. Il est maintenant urgent qu’il se transforme profondément. »

Autre sujet-phare de retournement, le retail, dont les problématiques ont été accélérées par la pandémie, avec de grandes entreprises en très grande difficulté, qui font la Une des journaux : Camaïeu, Sergent Major, Go Sport, Toupargel… Un secteur également très demandeur en termes de retournement pour Advancy. « La transformation est colossale. Entre 2005 et 2015, la baisse des coûts du textile permise par les achats lointains a été convertie par les client(e)s en nombre de pièces d’habillement supplémentaires (en volume). En 2020-2021, c’est l’écroulement, presque de moitié en moins. En 2022, les consommateurs ont changé, obligeant les marques à se réinventer », note Éric de Bettignies.

2022 marque l’arrivée de secteurs inédits

Avec la guerre en Ukraine, les cabinets ont vu poindre, de façon contre-intuitive, de nouveaux secteurs – pour certains même portés par la crise covid. C’est en particulier le cas pour Eight Advisory. « Nous voyons arriver un secteur atypique en termes de missions retournement, la tech, qui jusqu’à peu disposait de ressources quasi illimitées. Aujourd’hui, les investisseurs exigent des modèles de création de valeur (le cabinet a notamment revu le modèle de Cityscoot, réseau de scooters en libre-service, ndlr) », pointe Florent Berckmans. Autre exemple tout récent du domaine, la société tarnaise Scopelec (technologies de télécoms/solutions numériques), placée en procédure de sauvegarde, vient d’annoncer la suppression de 800 emplois sur 4 000 après la perte d’une partie de ses contrats avec Orange, qui assurait 40 % de ses revenus.

C’est également le cas chez Advancy qui voit débarquer des missions restructuring dans le domaine de la santé, car « tous les établissements de santé d’Europe doivent se réinventer, depuis les ephad qui font la une des journaux, mais aussi les cliniques, ou les laboratoires post-ventes des tests covid », comme le notifie Éric de Bettignies. Dans le sous-secteur mutuel, Aésio mutuelle, 3e groupe en France, a récemment fait appel à Oliver Wyman pour sa nécessaire transformation. La santé, un nouveau secteur également pour L.E.K Consulting. « Certaines entreprises de la santé sont fortement sous pression, car elles ne peuvent pas répercuter la hausse des prix. Et certains segments de ce secteur ont la spécificité d’avoir des activités à prix souvent régulés et des investissements importants », ajoute Claudio Molinaro, autre récent associé Amélioration de performance et Retournement arrivé au sein du cabinet. L.E.K. Consulting, qui accompagne également de plus en plus les industries d’assemblage (auto-aéro), et l’agroalimentaire qui a vu doubler le prix de certaines de ses matières premières, à l’instar du blé. « La plupart des entreprises cherchent à bien renégocier leurs contrats d’énergie », selon Claudio Molinaro.

Autre secteur connexe touché, le food, avec des segments qui souffrent comme le bio, en nette perte de vitesse, et certains industriels, à l’instar du groupe Cofigeo, et ses marques William Saurin/Garbit/Raynal, qui vient d’annoncer l’arrêt de 80 % de sa production en 2023. Ou encore le récent sous-secteur du quick commerce, très fragilisé, avec faillites et consolidations à la clef, déjà appelé à se réinventer dans l’urgence.

Qu’est-ce qui se prépare pour 2023 ?

Les études prédisent plus de 50 000 défaillances cette année, retrouvant ainsi les niveaux d’avant la pandémie. Et théoriquement, nous entrons dans une phase du début de remboursement du PGE. En théorie seulement, selon Éric de Bettignies d’Advancy. « Le PGE pourra-t-il être remboursé un jour alors qu’il a entraîné un endettement supplémentaire, sans qu’il y ait en face une meilleure capacité de remboursement des dettes (les entreprises sont passées d’un endettement de 2 fois leurs résultats à 3, voire 4 fois) ? Cela représente 130 Mds € en France, qui ont été prêtés pour empêcher ces faillites. » Autre point noir, le private equity, très actif en 2021, et ce jusqu’au premier semestre 2022, a calé depuis. « Tout le monde a dit que le PE était fini. Mais nous sommes prêts à parier qu’il va repartir d’ici la fin du semestre, et plus fort qu’avant. Il y a tellement de milliards qui ont été levés qu’il va bien falloir que les fonds les investissent ; de notre côté nos clients avaient maintenu de l’activité et nous les voyons déjà réaccélérer », atteste Éric de Bettignies, le président d’Advancy. 

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Après une année 2021 record et un début 2022 tout aussi soutenu, les fonds d’investissement se préparent à naviguer avec plus d’incertitudes, sur fond de guerre en Ukraine et de tensions inflationnistes, et dans les cabinets de conseil qui les accompagnent, on a dû s’adapter.

L’avenir à moyen terme est donc pour le moins incertain du côté des entreprises en retournement. Et pour complexifier la donne, c’est que le temps est le seul bon indicateur du succès ou de l’échec d’un retournement. Chacun s’accorde à dire qu’un restructuring ne peut s’évaluer qu’au bout d’au moins trois années… C’est notamment l’analyse de l’associé en charge du go-to-market Restructuring d’Eight Advisory, Xavier Bailly. « Un redémarrage très rapide n’est pas forcément un signe de réussite. Ce n’est qu’après plusieurs séquences de résultats que l’on peut juger. Une nouvelle recapitalisation pour financer la croissance est souvent l’illustration d’un bon retournement. Réussi pour qui ? La perception n’est pas la même selon qu’on se positionne du côté de l’activité, du management ou de l’actionnaire. Par exemple, le taux de succès pour l’activité et l’emploi est important, de l’ordre de 80 %. Alors que le taux de succès, côté management, est moins favorable, car l’équipe de direction en place est souvent modifiée pour conduire le retournement. »

Advancy Eight Advisory - strategy & operations EY Parthenon L.E.K. Consulting Roland Berger Jean-Baptiste Prache Laetitia Fouquet-Carpinelli Sophie Gilhodes Métaireau
Barbara Merle
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