IA : 20 % des revenus monde du BCG en 2024, déjà 25 % en France ?
Le BCG a certes vu sa croissance mondiale ralentir en 2023 à + 5 %. Mais le cabinet pourrait avoir fait le bon calcul en misant très tôt sur le potentiel de l’intelligence artificielle via son unité BCG X. Résultat : au niveau mondial, le conseil en IA et Gen AI devrait représenter un cinquième de ses revenus en 2024. En France, c’était déjà un quart l’an dernier.
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Les chiffres partagés par le CEO du BCG Christoph Schweizer dans le Financial Times fin avril sont bluffants : au-delà de l’année en cours, il table en effet sur des revenus mondiaux alimentés à 40 % par le conseil en IA et IA générative… dès 2026 ! « Nous n’avons jamais vu un sujet devenir pertinent aussi rapidement », a-t-il déclaré.
Une communication sur la part du conseil en IA et Gen AI dans l’activité globale constitue une première pour le cabinet.
Passer de « l’expérimentation de la technologie au déploiement à grande échelle », telle est la phase en cours dans les entreprises selon le CEO du BCG.
Dans ce contexte, le type d’accompagnement réalisé par le BCG va de « la création de chatbots pour le service client à la migration de données et la refonte de la R&D dans le domaine de la santé ». Ceci dans l’optique de réduire les coûts et d’augmenter la productivité. « L’adoption des cas d’usage est incroyable », ajoute Christoph Schweizer dans le FT. Une adoption qui s’applique au cabinet lui-même puisque le BCG a déployé des outils d’IA auprès de ses 33 000 employés mondiaux — aide à la gestion des données de l’entreprise, génération de textes, résumés, production de diapositives…
Cette croissance XXL a permis de compenser le ralentissement d’autres activités du BCG à l’échelle mondiale en 2023. Et les perspectives seraient plus favorables en 2024 : les ventes devraient ainsi augmenter « de l’ordre de 10 % » au 1er trimestre. Bien que le conseil en développement durable ait connu la plus forte croissance en 2023 selon le CEO du BCG toujours, celui-ci reconnaît que, « dans certaines régions du monde, les dirigeants accordent moins d’importance aux programmes ESG et climatiques ».
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+ 25 % en 2021, + 11 % en 2022 : après 2 années de très forte croissance, le géant du conseil américain marque le pas en 2023 avec un chiffre d’affaires en hausse de 5 % seulement, à 12,3 milliards de dollars. L’augmentation de ses effectifs se fait plus ténue également.
Faut-il « relativiser » ces annonces du BCG ?
Comme le confiait Christoph Schweizer dans un communiqué de presse du 15 avril relatif au chiffre d’affaires 2023 du cabinet, « des centaines de projets » de conseil en IA et plus précisément en Gen AI ont été réalisés l’an dernier à l’échelle mondiale.
Le BCG serait en mesure de capitaliser sur la forte demande via son unité BCG X, qui regroupe plus de 3 000 experts tech et qui lui permettrait de disposer de nombreux brevets. BCG X résulte de la fusion, en 2022, de trois entités distinctes :BCG Digital Ventures, BCG Platinion et BCG Gamma, dédié spécifiquement à l’intelligence artificielle et créé dès 2015 à Paris. BCG Gamma était mené par le senior partner Sylvain Duranton, qui a pris ensuite les rênes mondiales de BCG X.
La proportion de revenus générée par l’accompagnement des entreprises dans l’intégration de l'IA et de la Gen AI est-elle, pour autant, crédible ? Selon le grand concurrent du BCG, McKinsey, cité par nos confrères des Échos, la réponse est oui : le conseil en IA pourrait nourrir « jusqu’à 30 % de l’activité » des cabinets de conseil en stratégie.
Au bureau parisien du BCG, « la marge de rentabilité a fléchi »
Du côté de Paris, sur la « conjoncture incertaine » régnant dans le conseil en stratégie, Olivier Scalabre estime que cela induit surtout des « arbitrages, qui préservent l’IA et les questions environnementales ». Au-delà du quart de l’activité provenant de l'IA et de la Gen AI, plus du tiers de l’activité du BCG en France aurait été réalisé dans le conseil en développement durable. « Peu nombreuses », les missions de ce type seraient pourtant « facturées à un faible taux journalier », d’après un cabinet européen interrogé par Les Échos.
Quoi qu’il en soit, Olivier Scalabre déclare souhaiter « éviter les à-coups et conserver un rythme de croissance classique » en recrutant 200 personnes en 2024. Sachant que ce (bon) rythme a permis au cabinet, depuis une dizaine d’années, de devenir le leader du conseil en stratégie en France — il conseillerait 50 % du « CAC 60 », les 60 plus grandes entreprises hexagonales.
Avec une croissance de 8 % en 2023 (à 5 points de plus que celle du BCG monde, mais en baisse de 6 points en France) et un chiffre d’affaires passé de 569 M€ en 2022 à un peu moins de 500 M€ l’an dernier, le BCG doit jouer sur ses marges pour maintenir le cap.
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