Haro sur le copier-coller des consultants dans le Golfe
Dans les colonnes du Tagesspiegel, le chercheur Dawud Ansari tacle la recette unique déployée selon lui par les cabinets de conseil en stratégie occidentaux pour se mettre les dirigeants des pays dans la poche, avec force honoraires à la clé, au détriment de leur développement économique effectif.
- Consultants à tous les étages : la scène culturelle saoudienne s’interroge
- Neom, la ville du futur qui vire au fiasco… sauf pour McKinsey
- Fusion PGA/LIV : le BCG et McKinsey dans le viseur du Sénat américain
- McKinsey juge de paix des ambitions golfiques de l’Arabie saoudite
- Mondial de foot 2030 : un ambassadeur sherpa du BCG pour la candidature saoudienne
- Arabie Saoudite : la promotion d’un partner du BCG parmi les VRP de la France inquiète la concurrence
- Jackpot pour les stratèges en Arabie Saoudite
Diversification, privatisation, tourisme, innovation : tels seraient les piliers des missions de conseil types déployées par nombre de cabinets en stratégie actifs dans les pays du Golfe, où ils sont en recherche de relais de croissance quasi infinis au service de pays en recherche de la martingale post-pétrole.
C’est ce que défend le chercheur Dawud Ansari, chercheur, enseignant et consultant lui-même. Pour lui, cet archétype des consultants occidentaux qui poussent un « modèle à la Dubaï » à longueur de présentations nuit beaucoup plus à la région qu’elle ne la développe (lire sa tribune).
Un marché de dupes à quelque 3 milliards d’euros d’honoraires chaque année, dont 1,8 pour l’Arabie Saoudite seule, avance le chercheur dans sa tribune.
Très illustratif selon lui du rôle délétère joué par les consultants, leur implication dans la construction d’une ville futuristique que l’Arabie saoudite envisage de faire sortir de terre pour 500 milliards de dollars – un projet conduit au détriment des populations natives, et dont le coût est à même de mettre le pays en faillite.
à lire aussi
Politique de logements sociaux en Côte-d’Ivoire, diversification de l’économie libanaise… les missions de conseil en stratégie de développement économique auprès d’Etats sont légion. « Un gâchis » pour Christine Lagarde : l’ancienne secrétaire générale du FMI avait publiquement tancé les « McKinsey et BCG » à Davos.
Tout n’est pas à jeter, expliquent nos interlocuteurs. Explication de texte.
En Arabie saoudite encore, pointe le chercheur, la place prise par un partner du BCG dans la gestion du fonds souverain est éloquente quant à l’incidence des consultants sur les orientations économiques du pays.
Une forme d’ingérence qui, selon le chercheur, poursuit une forme de colonialisme. C’est en 1923, rappelle-t-il, que la Couronne d’Angleterre avait dépêché un conseil pour l’administration générale de Bahreïn, alors protectorat anglais.
Cet héritage, estime le chercheur, les cabinets de conseil en stratégie ne semblent pas très intéressés à l’idée de le remettre en cause.
Un tuyau intéressant à partager ?
Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !
commentaires (1)
citer
signaler
Monde
31/12/25À l’heure où les revenus publicitaires générés par les plateformes de contenu gratuit explosent, le cabinet de conseil s’offre les services d’une spécialiste des partenariats stratégiques entre marques et créateurs indépendants.
26/12/25Le Fonds d’investissement pour la reconstruction États-Unis–Ukraine confie à Alvarez & Marsal un rôle clé dans l’évaluation des projets financés.
17/12/25Alors que le cabinet a ouvert les célébrations de ses 100 ans à Chicago avec Oprah Winfrey en invitée surprise, McKinsey prépare en coulisses une réduction d’environ 10 % de ses fonctions support.
16/12/25Le président du mouvement des Engagés, Yvan Verougstraete, a entamé des discussions pour constituer une coalition gouvernementale à Bruxelles-Capitale, privée d’exécutif depuis 18 mois.
10/12/25Alors que l’Arabie saoudite densifie à grande vitesse son paysage culturel, la présence massive de cabinets de conseil occidentaux fait grincer des dents.
01/12/25Le cabinet vient de supprimer 200 postes dans ses équipes tech, et d’autres pourraient suivre. Motif avancé : « Les opportunités offertes par l’IA ».
21/11/25Dans la même promotion, un autre Français, Benjamin Tubiana, accède également au rang d'associé – à New York.
21/11/25Après avoir suspendu un partenariat historique avec le BCG en juillet dernier, Save the Children International a décidé de reprendre sa collaboration. Sa CEO se dit « convaincue » par les mesures prises par le cabinet.
07/11/25Situé à Vienne, ce 10e bureau de Cylad sera piloté par un nouvel associé, Daniel Mader.