Avec Bain, Commerzbank fait exception au consulting freeze dans la banque
Si le tout digital, la décarbonation et les deals ont alimenté 24 mois de croissance hors-sol dans le conseil, la récré est finie, comme l’indiquent les récentes vagues de départ annoncées par PwC et McKinsey. La banque est très symptomatique de ce coup de frein. Commerzbank fait exception avec l’arrivée de Bain pour corriger sa stratégie pluriannuelle.
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Commerzbank se tourne vers Bain, alors que la banque allemande cherche à augmenter ses revenus et à contenir ses coûts, ainsi que l’a appris Bloomberg.
Ce n’est pas la première mission du genre pour Bain chez Commerzbank : le cabinet avait déjà été mandaté en 2019 sur un sujet de réduction de coûts – en parallèle de plusieurs missions de cabinets concurrents.
Objectif de cette nouvelle mission : adapter la stratégie de la banque à un contexte économique en évolution rapide. Des ajustements qui passeraient par l’obtention de nouveaux mandats de gestion de fortune auprès de comptes déjà clients en banque privée ; augmenter le recours à des services digitaux proposés par la banque, ainsi qu’à des services en lien avec le développement durable.
Une mission qui intervient alors que le CEO de la banque Manfred Knof est à mi-course d’un plan de retournement de 4 années, dont l’objectif est d’augmenter la profitabilité du groupe. Mais une hausse du taux directeur de la banque centrale européenne et l’inflation galopante des prix à la consommation ont rendu cette stratégie largement obsolète – d’où la mission de Bain.
Un nouveau mandat de Bain à la Commerzbank quelque peu à contre-courant alors que le secteur bancaire est aux avant-postes d’un certain ralentissement des achats de missions de conseil en stratégie palpable sur plusieurs marchés.
Si, depuis la sortie du covid, les achats de missions avaient été surmultipliés par un effet rattrapage, l’essor de sujets digitaux, l’urgence de la décarbonation ou encore la recrudescence des deals (notamment le volant private equity et due dil), un ralentissement se fait à présent sentir.
Ainsi, Andrea Orcel, le patron d’UniCredit, a-t-il coupé les dépenses de conseil de moitié. De même chez Credit Suisse qui, en 2022, voulait diviser par deux les 2 milliards de francs suisses que la banque avait alloués à 16 430 consultants, fournisseurs ou sous-traitants en 2021. Enfin, selon le Financial Times, UBS est également en train de réduire ses dépenses de conseil.
Le ralentissement sur les deals et une réorientation des Big Four et des MBB (McKinsey, Boston Consulting Group et de Bain) vers d’autres sujets tels que ceux de l’ESG (environnement, social et gouvernance), de la tech et du digital ou encore du retournement, pourraient avoir pour conséquence une pression à la baisse sur les honoraires.
Une source indique ainsi au FT avoir ouï dire de consultants de la place britannique offrant à leurs clients des services de conseil gratuits de la part de consultants « à la plage ».
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« La plage peut avoir l’air super relaxante alors qu’en réalité elle est hyper stressante. » Voici ce que l’on peut lire en substance à longueur de forums de la part de consultants lorsqu’ils évoquent leur expérience du bench, autrement nommé intermission, et plus rarement beach ou plage.
Tous les consultants s’y retrouvent ponctuellement au cours de leur carrière. Des périodes pouvant être difficiles à vivre, quoiqu'on ne se bouscule pas pour en témoigner.
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