L'effet brexit : tsunami ou vague porteuse pour le conseil ?

 

Première partie : état de choc et conséquences sur l’économie dans son ensemble.

Deux mois après les 51,9 % du « leave », l’incertitude demeure. Si l’événement a été vécu comme un coup de Trafalgar en Europe, les consultants s’attendent à des répercussions positives pour le conseil.

 

05 Sep. 2016 à 20:12
L'effet brexit : tsunami ou vague porteuse pour le conseil ?

 

Le 23 juin 2016 restera comme une date marquante dans l’histoire de l’Union européenne : ce jour-là, les Britanniques choisissent par référendum de quitter un ensemble économique et politique qu’ils ont été parmi les premiers à rejoindre en 1973, après les six membres fondateurs (1). Si cette situation a été envisagée dans l’article 50 du Traité de Lisbonne (2009) –un délai de deux ans est prévu en cas de retrait –, cette clause n’a encore jamais été activée.

Comment le Royaume-Uni va-t-il alors gérer sa sortie ? Son économie et celle de l’UE s’en trouveront-elles fragilisées ? Quelles seront les répercussions sur le marché du conseil ?

Dans un contexte « so foggy », cinq partners et directeurs des cabinets Ares & Co, Chappuis Halder & Cie, Corporate Value Associates et Estin & Co nous confient leurs analyses.

Toutes ces structures disposent d’un bureau londonien et revendiquent une forte practice services financiers.

Le 24 juin, les Européens se réveillent groggy : 51,9 % des 72,2 % d’électeurs britanniques ayant participé au référendum se sont prononcés en faveur du Brexit. Une campagne « dure » dirigée contre l’immigration et la City, mais aussi le meurtre de la députée Jo Cox en Écosse le 16 juin (bien qu’il eût comme répercussion immédiate de stopper la progression du « leave » dans les sondages), ont sans doute éclipsé certains enjeux.

Le jour d’après… et les suivants : un vent de panique souffle sur l’Europe

Les réactions boursières ne tardent pas : de 1,3091 € le 23 juin, la livre sterling ne s’échange plus qu’à 1,2319 € le lendemain. Mi-juillet, elle s’apprécie avant de reprendre sa chute en août. Le 20 août, la GBP s’échange à 1,1545 €.

Côté politique, la défection des principaux partisans du « leave » – l’ancien maire conservateur de Londres, Boris Johnson (2), ainsi que Nigel Farage, le chef du parti anti-immigration, europhobe et nationaliste UKIP –, illustre l’absence de plan B et alimente l’état de choc qui affecte l’ensemble du pays. Tout en anticipant des challenges ardus pour 2016 indépendamment des résultats du référendum, le monde économique s’attendait « à faire du business as usual », note Paul-André Rabate, fondateur et managing partner de CVA – Corporate Value Associates.

D’où la surprise des clients du conseil et celle des consultants eux-mêmes, face notamment au vote de la communauté financière : « 30 à 40 % des employés anglais des banques françaises auraient voté out ! » relève Stéphane Eyraud, CEO de Chappuis Halder & Cie, basé à Londres. Néanmoins, pour Ravi Chauhan, partner du bureau londonien d’Ares & Co, les consultants et les dirigeants d’entreprise « sont créatifs : là où certains voient une menace, d’autres visualisent des opportunités. Le vendredi où les 52 % de suffrages en faveur du Brexit ont été annoncés, notre bureau a signé deux missions très importantes ».

Une telle situation n’est d’ailleurs pas totalement inédite : en 1982, le Groenland (comté d’outre-mer du Royaume du Danemark lorsque celui-ci intègre la CEE en 1973, devenu autonome en 1978) se prononce à 52 % en faveur du retrait, par référendum. Malgré son poids limité, il lui a fallu trois ans pour quitter la CEE, dont le maillage législatif et réglementaire était moins serré que celui de l’UE.

Libre circulation des biens, des capitaux, des services… et des personnes ?

Le type de partenariat noué par les Britanniques avec l’UE sera déterminant. Association européenne de libre-échange (AELE) (dont ils furent à l’initiative en 1960) ? Espace économique européen (3) (EEE) ? Négociation d’accords de libre-échange séparés ?

Seul l’EEE permet un accès privilégié au marché unique. Y adhérer implique d’appartenir à l’AELE (ou à l’UE !). Or la Norvège, qui en est membre, a déjà évoqué son opposition au retour du Royaume-Uni, estimant qu’un pays de cette envergure modifierait en sa défaveur l’équilibre au sein de l’association.

D’autre part, outre une augmentation de 57 % des incidents racistes entre le 23 et le 26 juin (4), la virulence de la campagne anti-immigration devrait rendre très délicate l’acceptation de la libre circulation des personnes par le gouvernement. Et l’UE risque de ne pas accorder la libre circulation des marchandises sans contrepartie.

Tant que la clause de retrait n’a pas été activée, il demeure « difficile de savoir quelles formes vont prendre les relations commerciales entre le Royaume-Uni et l’UE. Tout le monde poursuit son objectif ici : les banques centrales du monde entier, les gouvernements, la direction des grands groupes… », souligne Ravi Chauhan.

Poumon financier mondial pour les banques, la City n’est pas encore asphyxiée

Dans la législation européenne, le « passeport » permet à un établissement financier, banque ou fintech, installé dans n’importe quel État membre de vendre ses produits et services dans les vingt-sept (ou vingt-six sans les Britanniques ) autres États. Mais il n’a le droit de posséder qu’un bureau-satellite au sein de l’UE. Les banques non européennes installées à Londres – essentiellement américaines – et leurs consœurs anglaises sont donc les principales concernées.

Les annonces de relocalisations des premières ont débuté avant même les résultats et se sont ensuite poursuivies (Morgan Stanley, JP Morgan, Goldman Sachs). La facture serait élevée : selon le cabinet de conseil américain Synechron, le départ de 4 000 employés de JP Morgan lui coûterait environ 240 millions d’euros.

Quant aux secondes, elles s’étaient « déjà restreintes à l’Angleterre depuis une vingtaine d’années – surtout dans le retail banking. Seules restent Barclays (de façon marginale) et HSBC », indique Paul-André Rabate.

Autre exemple : les produits dérivés du secteur bancaire. « Pour faire une transaction, la valider et la boucler ou la déboucler, il faut passer par des chambres de compensation comme le London Stock Exchange (5). Or cette compensation et la mise en place de marges ne peuvent être faites que par un acteur situé dans la zone UE », précise Jocelyne Bendriss, principal au bureau parisien d’Ares & Co.

Les asset managers « vont également avoir intérêt à délocaliser partiellement leurs actifs. De grands acteurs anglais comme M&G Investments ou Threadneedle, y réfléchissent déjà ».

Il en va différemment du marché de l’assurance, essentiellement B to C (assurance des individus et des PME) : « Avec un marché local et un modèle particulier où les brokers sont très importants, les grands groupes type Allianz ou AXA ne vont pas changer de stratégie », assure Paul-André Rabate de CVA. Quant au corporate et surtout à la réassurance (qui ne représentent pas énormément d’emplois), leur modèle « est historique et difficilement reproductible ailleurs ».

De manière globale, selon Jean Berg, vice-président senior d’Estin & Co, « la compétitivité du secteur financier londonien devrait rester forte grâce à des volumes élevés et des coûts unitaires faibles, ses technologies et infrastructures IT, ses compétences et capacités d'innovation ».

En juillet cependant, le nombre de postes à pourvoir à la City a reculé de 12 %. Simple effet « post-traumatique » ?

Pour quel centre jusqu’alors secondaire les acteurs financiers auront-ils « les yeux de Chimène » ?

Paris, Francfort, Amsterdam, Dublin, Bruxelles ou Luxembourg prendront mécaniquement des parts de marché. Partout en Europe, les candidats à la relocalisation des banques exposent les avantages de leurs infrastructures : c’est le cas de la région Île-de-France – le « nouveau Londres » selon sa présidente, Valérie Pécresse – ou de Francfort, siège de la BCE, où l’association Frankfurt Main Finance a lancé une grande campagne de communication intitulée « Welcome to Frankfurt – What can we do for you ? ».

Selon Stéphane Eyraud, « en France l’environnement n’est pas très favorable pour des raisons exogènes comme les attentats et à cause de la régulation, de l’instabilité fiscale – exemple : une nouvelle loi impossible à anticiper –, sans parler des grèves et de la maîtrise limitée de l’anglais par les Français en général… ».

Ayant racheté le CCF en 2005, HSBC constitue un cas particulier et réaffectera sans doute « naturellement » une partie de ses effectifs dans l’Hexagone.

Mais l’attractivité des places financières intègre d’autres critères, comme les options de scolarité. Or l’éducation britannique dispose d’une réputation d’excellence inégalée en Europe.

Pour limiter l’impact du Brexit : le Royaume-Uni en version « paradis fiscal » ?

Dans un univers macro-économique déjà chahuté, les répercussions négatives du Brexit à court terme semblent inéluctables.

Le scénario catastrophe a pourtant été évité, en grande partie grâce aux banques centrales : alors que la BoE (Bank of England) a abaissé ses taux directeurs de 0,50 % à 0,25 % (soit un nouveau plus bas historique) et a injecté davantage de liquidités dans l’économie, la BCE, Banque centrale européenne, a étendu son propre programme de rachat d’actifs. La BoE ne prévoit pas de récession à l’horizon 2017, même si la hausse qu’elle envisage est désormais de 0,8 % du PIB contre une projection de 2,3 % avant le Brexit.

Autre annonce gouvernementale (6) (en suspens) : les impôts sur les sociétés devraient être ramenés à moins de 15 %, soit cinq points de moins que le taux actuel, ce qui en ferait le plus faible parmi les grandes économies mondiales. Cela « rassure et montre que la terre anglaise veut maintenir sa tradition pro-économique », estime Jocelyne Bendriss.

Mais Bruxelles met Londres en garde contre cette tentation : en se rapprochant du modèle irlandais (où la taxation des sociétés ne s’élève qu’à 12 %), le Royaume-Uni fragiliserait l’économie du continent. À titre de comparaison, ce taux atteint 25 % en moyenne en Europe et 34 % dans l’Hexagone.

Up and down – secteur par secteur au Royaume-Uni

Si le retail de vêtements, « le tourisme (hôtellerie, restauration…) et les activités fortement exportatrices comme l’aéronautique » sont favorisés par la baisse de la livre, l’immobilier est en revanche fragilisé via une « baisse des prix et des transactions en volumes, la baisse des investissements, des rendements et de liquidité », note Jean Berg.

« Certains asset managers considèrent que l’immobilier pourrait perdre plus de 20 % d’ici cinq ans ! » renchérit Jocelyne Bendriss.

Le sujet pourrait aussi être critique dans l’automobile, de nombreux constructeurs étrangers produisant des voitures au Royaume-Uni. Mais les droits de douane à 3 % pour les non membres de l’UE seraient pour l’instant largement compensés par la chute de la devise... Ce qui conduit les consultants à ne pas retenir l’hypothèse de délocalisations massives dans ce secteur.

Quant à la croissance européenne pour les trois ou quatre prochaines années, elle devrait être plus faible qu’attendue selon Jean Berg, « à 0 % voire en légère récession, plutôt qu’à 0,5-1 % ». Certains économistes rappellent en effet que la politique monétaire à elle seule ne peut résoudre les problèmes de fond.

« Le Brexit, ce n’est ni la fermeture de la Chine ni les États-Unis qui disparaissent ! »

Pour Paul-André Rabate de CVA, « le marché du conseil au Royaume-Uni va conserver son importance, car les Britanniques ont externalisé une partie de leurs fonctions »…

 

 

Deuxième partie : les conséquences du Brexit sur l’activité du conseil et les préconisations des cabinets.

Lydie Turkfeld, pour Consultor.fr

(1) - Les membres fondateurs de l’Union européenne sont l’Allemagne, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas en 1957. En 1973, ils sont rejoints par trois membres de l’Association européenne de libre-échange : le Danemark, l’Irlande et le Royaume-Uni. Depuis 1981 avec la Grèce, les élargissements se succèdent : l’Espagne et le Portugal en 1986 ; l’Autriche, la Finlande et la Suède en 1995 ; Chypre, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Slovénie, en 2004 ; la Bulgarie et la Roumanie en 2007 ; la Croatie en 2013.

(2) - Le 30 juin 2016, Boris Johnson annonce qu’il renonce à briguer le leadership des Tories et donc, le poste de Premier ministre. Il a été qualifié de « lâche » dans les médias et l’opinion. Le 13 juillet 2016, le nouveau Premier ministre britannique, Theresa May, le nomme secrétaire d’État des Affaires étrangères et du Commonwealth.

(3) – L’Espace économique européen (EEE) est une union économique qui regroupe trente et un (ou trente sans les Britanniques) États européens : les vingt-huit (ou vingt-sept, sans les Britanniques) États membres de l’UE et trois des quatre États membres de l’AELE.

(4)– Une augmentation des incidents racistes de 57 %, par rapport à la même période un mois plus tôt : arrivés principalement alors que Tony Blair était Premier ministre, les 800 000 Polonais présents au RU cristallisent les ressentiments.

(5) – Déjà bien enclenché même si plusieurs étapes restent à franchir, le projet de fusion entre le London Stock Exchange et la Deutsche Börse créera un nouveau géant boursier mondial, concurrent direct d’Euronext (Bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne) et de ICE (Bourse de New York notamment). D’après le projet initial, le siège du nouveau groupe doit se trouver à Londres, la holding étant dirigée par l’actuel patron de la Deutsche Börse.

(6) – L’annonce a été effectuée le 4 juillet par l’ancien chancelier de l’Échiquier (= ministre britannique des Finances et du Trésor), George Osborne, auquel a succédé Philip Hammond le 13 juillet 2016.

 

Jean Berg Paul-André Rabate
05 Sep. 2016 à 20:12
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commentaires (1)

Jean-Marc Liduena
25 Sep 2016 à 17:26
Pour un point de vue complet sur les enjeux du Brexit pour le dirigeant français, par Monitor Deloitte :

http://www2.deloitte.com/fr/fr/pages/risque-compliance-et-controle-interne/articles/brexit-a-quels-enjeux-le-dirigeant-francais-fait-il-face-et-que-doit-il-faire.html

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