Lapeyre, conseillée par Advancy, passe sous pavillon allemand
L’enseigne française Lapeyre, créée en 1931, propriété de Saint-Gobain depuis 1996, vient d’être cédée au fonds d’investissement allemand Mutares.

Dans le cadre du volet strat’ de cette opération, le cabinet Advancy et son DG-fondateur Éric de Bettignies sont intervenus dans la transaction comme conseil aux côtés de Lapeyre. Le cabinet poursuit à présent une mission pour la bonne exécution de la transaction.
Les deux parties, Saint-Gobain et Mutares, étaient entrées en négociations exclusives en novembre 2020, deux ans après la mise en vente du spécialiste de l’aménagement de la maison. « Nous avons opéré une transformation pour retrouver notre dynamisme », avait signifié en mai au Parisien Marine Charles, la DG, consultante d’OC&C Strategy Consultants entre 2004 et 2008. L’ex-manager d’OC&C, DG de Lapeyre depuis deux ans, se plaçait 33e du classement Choiseul 2021 des 100 leaders de demain ; elle était 72e l’année précédente (relire ici).
De son côté, le groupe cédant se réjouit de cette cession. « Cette opération vise à concentrer les ressources du groupe sur ses activités stratégiques », a confirmé Saint-Gobain dans son communiqué de presse, qui cherche ainsi à se recentrer sur la vente aux professionnels.
Cette opération s’accompagne, d’après Le Monde, du versement au groupe munichois d’une soulte de 245 M€ pour compenser les pertes cumulées du groupe Lapeyre depuis près de dix ans : 34 M€ de pertes pour un chiffre d’affaires de 641 M€ en 2019, 27,6 M€ de pertes pour un CA de 605 M€ en 2020.
Cette cession de l’entreprise Lapeyre signe pourtant la défaite des élus du personnel qui ne voulaient pas de ce fonds allemand et avaient commandé un audit financier au cabinet Altinea à l’origine d’un rapport très critique.
« Le risque de redressement judiciaire généralisé est très élevé, voire quasi certain. Le profil de Mutares est particulièrement inquiétant et ce dernier n’a pas démontré, depuis son installation en France, sa capacité à redresser les entreprises », est-il précisé dans le rapport. Pour le délégué syndical CGT Hervé Grillon, ce n’est en rien une reprise, mais une tactique de Saint-Gobain qui est « tout simplement d’externaliser un plan social à grande échelle en confiant l’entreprise à Mutares », indiquait le syndicaliste cité par RT France.
Du côté de Mutares, société d’investissement créée en 2008, cotée en Bourse, 1,6 Md€ de CA en 2020, et qui vise 3 Md€ d’ici 2023, cette acquisition constitue la plus importante de son histoire. Le nouveau propriétaire de Lapeyre a nommé un président Marc Ténart, ancien DG de Kingfisher France (Castorama et Brico Dépôt) et ancien de Disneyland Paris, qui était également consultant à son compte depuis 2018 (consultations et missions sur le marché du bricolage et de l’équipement de l’habitat en Europe).
Un président qui a écrit aux salariés début mai, visant un retour à la rentabilité en 2023, et pris des engagements forts : « Aucune fermeture de magasin ou d’usine d’ici fin 2022, le partage avec les salariés de 10 % du résultat opérationnel annuel et jusqu’à 10 % du produit net de la future cession de l’entreprise une fois celle-ci durablement relancée, aucun dividende versé à l’actionnaire jusqu’à la fin 2024. »
Après une première étude dans le cadre de la préparation à la cession, le cabinet Advancy travaille à un nouveau plan de relance stratégique à la demande de Marc Ténart, qui sera présenté d’ici à la fin de cette année. « Marc Ténart a accepté cette mission sur la base de l’indépendance et souhaite s’appuyer sur Advancy pour cette nouvelle étape. Avec Advancy, nous rentrons dans une phase de travail et d’analyse approfondie afin de réévaluer toutes les hypothèses. La mission est de définir ce plan stratégique afin de relancer cette entreprise pour lui redonner sa place de leadership dans le marché porteur de l’ameublement de l’habitat », précise à Consultor une porte-parole de Lapeyre.
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