Covid-19 – Entretiens à distance : comment s’y préparer
Si les entretiens en visio étaient déjà possibles pour les étudiants en étude et stage à l'étranger, ou les profils seniors et experts, la crise sanitaire en généralise le principe à plus large échelle. Et bouleverse un peu l'exercice. Comment les étudiants doivent-ils s'y préparer ?
Quelques éléments de réponses avec Enguerran Loos, CEO de CaseCoach, plateforme de préparation aux entretiens dans le conseil en stratégie et ancien manager chez McKinsey.
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2007 à 2011 : consultant chez McKinsey au bureau de Boston, où il atteint le grade de manager
2018 : création de CaseCoach
Consultor : Les cabinets de conseil, comme le reste de l’économie et de la société, doivent se réorganiser face au coronavirus : comment les cabinets vont-ils adapter leurs recrutements ?
Enguerran Loos (E. L.) : Je faisais encore partie des équipes de McKinsey au moment de la crise de 2008. Le cabinet n’avait pas arrêté totalement les recrutements, mais ils avaient été décalés ou réduits. J’anticipe un scénario similaire cette fois-ci. Les cabinets ne peuvent pas s’arrêter de recruter sauf à se mettre en situation de pénurie de managers d’ici trois ans. Dans quelques mois, en septembre par exemple, ils reprendront leurs recrutements avec des objectifs adaptés.
Consultor : Plusieurs cabinets organisent à présent des recrutements à distance par Skype, Teams, Zoom ou Webex. Que cela va-t-il changer pour les candidats ?
E. L. : Les entretiens à venir vont être encore plus compétitifs qu’à l’accoutumée. Car les cabinets vont refuser plus de profils, même excellents. Les étudiants auront à redoubler d’exigence. En gardant bien en tête qu’ils essuieront peut-être des refus qui ne seront motivés que par le contexte de la crise sanitaire. Une bonne prestation en entretien leur vaudra peut-être d’être rappelés dans quelques mois, quand la situation sera apaisée.
Consultor : Quels conseils donnez-vous aux étudiants qui s’apprêtent à passer ces entretiens
E. L. : Plus que jamais, tout l’enjeu sera de conserver l’attention de l’interviewer. En présentiel, il est possible de lui montrer un chiffre ou un graphique et de partager la progression de son raisonnement. Depuis la maison, ce sera beaucoup plus difficile. Les candidats auront, là aussi, à redoubler d’énergie pour présenter leurs arguments.
Consultor : Certaines technologies ne permettraient-elles pas de partager une feuille de brouillon à distance ?
E. L. : Si, évidemment. Mais elles auraient un côté gadget. Elles pourraient vite mettre des candidats dans des situations délicates avec des technologies qu’ils ne maîtriseraient pas. Donc, pourquoi ne pas ouvrir ces entretiens à l’utilisation d’outils partagés, à condition que candidat et interviewer soient 100 % à l’aise avec la technologie choisie ?
Consultor : Et sur le fit ?
E. L. : Sur le fit, bien sûr qu’on ne crée pas aussi facilement du lien par ordinateurs interposés que de visu. Les candidats auront à instaurer un climat d’aisance malgré tout.
Consultor : Les entretiens à distance sont-ils totalement nouveaux pour les cabinets de conseil en stratégie ?
E. L. : Pour les juniors, oui. Pour des profils plus seniors ou d’experts, il est courant que des entretiens soient organisés entre plusieurs localisations aux quatre coins du monde.
Propos recueillis par Benjamin Polle
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