Atos : la manie consulting du CEO démissionnaire
Le recours fréquent à des cabinets de conseil est ancien dans le groupe informatique et explique en partie la démission de Rodolphe Belmer, six mois après son arrivée.
Feu au lac chez le géant français du numérique aux 111 000 salariés dans le monde : abandon d’un plan de transformation à plusieurs centaines de millions d’euros, scission du groupe en deux (Evidian pour la partie digitale, Tech Foundations pour l’infogérance), début d’une nouvelle réorganisation, plan de départs volontaires, pertes galopantes… Arrivé voilà six mois, devant pareille accumulation de déconvenues, le PDG Rodolphe Belmer quitte ses fonctions, a annoncé le groupe le 14 juin.
Ancien directeur général de l’opérateur de satellites Eutelsat, surtout connu pour ses longues années comme directeur général de Canal+, Rodolphe Belmer était arrivé en début d’année avec l’ambition de redresser la barre d’un groupe aux résultats moribonds en sortie de covid.
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L’ancien Bainie Jérôme Bretillot, 39 ans, au sein du pôle finances du groupe Canal+ depuis dix ans, est promu directeur des services financiers à partir du 15 avril.
La greffe ne prend pas : la conquête de nouveaux clients est au point mort et la scission des activités du groupe en deux laisse planer une revente cachée d’une partie du groupe à moyen terme, selon les informations du Nouvel Obs (voir l’article).
Cerise sur le gâteau, la poursuite d’achats de missions de conseil, à McKinsey en particulier, dont Rodolphe Belmer est un ancien engagement manager (de 1998 à 2001 au bureau de Paris), agace au plus haut point.
Selon l’Obs, Rodolphe Belmer a insisté pour travailler avec ces consultants afin de repenser toute l’architecture du groupe. « Pendant plusieurs mois, ils ont joué au Meccano sans jamais échanger avec un seul collaborateur », critique un directeur sur le départ, cité par l’hebdomadaire.
McKinsey est donc à nouveau chez Atos. Le cabinet travaille à la séparation d’Atos en deux entreprises distinctes – un plan qui doit être finalisé d’ici 2023 – : son cœur de métier de vente d’informatique aux entreprises d’un côté, et de l’autre ses services annexes à forte valeur ajoutée comme la cybersécurité, l’intelligence artificielle et le cloud.
Un recours à des cabinets de conseil qui n’est pas neuf au sein du groupe. Selon La Lettre A, McKinsey, EY, Deloitte, KPMG ou PwC étaient très bien introduits auprès de plusieurs dirigeants successifs du groupe tels que Thierry Breton, désormais commissaire européen, ou son successeur Élie Girard.
Le quotidien rapporte que Thierry Breton avait par exemple pris l’habitude de s’enfermer deux jours par mois avec les consultants du cabinet McKinsey pour plancher sur différents scénarios stratégiques concernant le pilotage du groupe.
De manière générale, Atos est un des plus gros acheteurs de conseil en France selon une récente étude de freelance.com qui classe l'entreprise parmi les 10 plus gros acheteurs français au côté de Bouygues, L'Oréal, la RATP (relire notre article), EDF (relire notre article), La Poste (relire notre article), la DITP (relire notre article) et l'UGAP (relire notre article).
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