Un ancien de Bain lève 22 M€ pour digitaliser les usines

Fabriq, une solution SaaS d’optimisation dédiée à l’industrie, propose une offre de digitalisation des process « lean » dans les usines, « en aidant les équipes opérationnelles à détecter, résoudre et corriger les problèmes du quotidien », comme le détaille à Consultor Octave Lapeyronie, 39 ans. Fabriq, 90 salariés à date, déployée auprès de 200 industriels (plus de 600 sites) et 43 pays, compte notamment comme clients Safran, Airbus, Renault, LVMH, Andros, Merck. « Contrairement à de nombreuses technologies qui sont au service de l’industrie, nous n’intervenons pas sur les procédés de fabrication, mais proposons un outil d’action au service de l’humain. Et puis, notre cas d’usage a la capacité à être déployé et à passer à l’échelle sur des dizaines de sites très rapidement. »

Cette 3e levée de fonds, conséquente – la précédente en 2022 avait réuni 4 millions d’euros –, signe une nouvelle étape de développement pour cette start-up de 6 ans d’âge. « Grâce à ce montant et notre nouvel investisseur, nous allons notamment agir sur deux leviers. D’abord, l’internationalisation. 40 % de nos clients sont déjà hors de France. Nous souhaitons donc continuer à servir nos clients, mais plus localement et de façon plus délibérée, en particulier en Amérique du Nord, en créant des bureaux. Nous sommes en train d’en ouvrir un à Boston. Ensuite, nous développons toujours plus notre produit avec l’envie d’ancrer notre leadership Daily Management System, DMS, des rituels de pilotage de performance à tous les niveaux des lignes des industriels. Nous proposons les ateliers du 21e siècle mettant au placard les tableaux blancs et les papiers. »

Côté recrutements, les dirigeants les concrétiseront au fur et à mesure de l’extension à l’international. Ils prévoient d’atteindre une centaine de salariés d’ici la fin de l’année, avec l’objectif d’atteindre un effectif de 200 à 250 d’ici 4 ou 5 ans.

Les cofondateurs de Fabriq, entreprise rentable sur l’exercice 2024, ont aussi l’ambition d’atteindre un seuil de 50 millions d’euros d’ARR (Annual recurring revenue), un KPI désignant les revenus récurrents, calculés sur le nombre de clients et les revenus qu’ils rapportent chaque mois.

Octave Lapeyronie est titulaire d’un double mastère spécialisé en Mathématiques dédiées à la finance de New York University (en 2008) et de HEC Paris (en 2012). Il est arrivé chez Bain à l’issue de ses études, d’abord au sein du bureau de Sao Paulo, puis le consultant a intégré le bureau de Paris en 2015. En 2018, il crée Caju, une entreprise événementielle, avant de lancer Fabriq avec son associé François Déchelette. « L’idée est venue de notre partenariat avec OSS Ventures. Grâce à eux, nous avons eu accès à ce monde de l’industrie et à de multiples industriels, et avons pu définir les besoins de ce secteur qui se complexifie, ce qui implique la nécessité d’aller plus vite. Pour cela, bénéficier de fonctions et de données en temps réel pour toutes les équipes. »