Le ministère de la Transition écologique recherche un cabinet de conseil pour évaluer les nouveaux EPR
Ce marché public concerne un audit des coûts et du planning du programme Nouveau Nucléaire Français – un chantier stratégique pour l’État et EDF.
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Publié le 2 octobre 2025, l’appel d’offres laisse aux cabinets intéressés jusqu’au 4 novembre 2025 à 12 h pour remettre leur offre. Le montant estimé du marché sera au maximum de 500 000 euros.
Le ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche (ou ses équivalents dans le gouvernement Lecornu II) agit ici par l’intermédiaire de la DGEC, alors que la Délégation interministérielle au nouveau nucléaire (DINN) assure la conduite opérationnelle et le pilotage de la consultation.
La décision finale d’investissement pour le programme NNF est prévue courant 2026, moyennant une part de financement public. EDF remettra à l’État, en décembre 2025, un chiffrage réactualisé dont la fiabilité sera déterminante pour la décision finale et les échanges avec la Commission européenne (« modalités de financement et de régulation retenues pour le couvrir »).
Une revue de programme, prévue au second trimestre 2026, viendra valider l’état de préparation du projet. Ses conclusions s’appuieront notamment sur les résultats de l’audit technico-économique visé par la consultation.
Les détails de cette mission d’évaluation globale
L’objet de la consultation est explicite : « L’évaluation et l’analyse des coûts de développement, de construction et d’exploitation du programme de construction de six nouveaux réacteurs nucléaires », mais aussi « des provisions, du planning et du modèle financier associés ».
Plus précisément, les attentes à l’égard du cabinet ou groupement de cabinets sélectionné portent sur trois volets : « Les coûts et plannings de développement et construction, les provisions pour risques et opportunités, et les coûts d’exploitation ainsi que le modèle financier. » Il s’agira d’analyser « l’évolution des postes de coûts, la pertinence des provisions et marges, ainsi que la cohérence globale des hypothèses financières », en s’appuyant sur les données d’EDF et des audits précédents.
Le marché est non reconductible, conclu pour 6 mois à compter de sa notification, et comporte un lot unique monoattributaire.
Les critères d’évaluation donnent la priorité à la qualité technique, à raison de 70 % de la note totale – dont 30 % pour l’expertise, 20 % dédiés à la compréhension des enjeux et 20 % à la méthodologie. Le prix comptera pour 30 %.
Le calendrier est resserré : l’audit sera lancé le 12 janvier et devra être bouclé à la mi-mars. Environ 3 semaines seront consacrées aux échanges thématiques avec EDF, avant la rédaction du rapport final et sa présentation aux membres du comité de pilotage. Celui-ci est composé de représentants de la DINN et, si besoin, et « sous son autorité, des représentants d’autres administrations et des personnes qualifiées pour leur expertise ».
Un sujet déjà bien « exploré » par les consultants
En effet, cette consultation s’inscrit dans une longue série d’audits commandés depuis 2019 par différents services de l’État autour du programme nucléaire français.
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On prend les mêmes et on recommence : après la confirmation politique d’Emmanuel Macron de la construction de six nouvelles centrales nucléaires EPR2, les cabinets de conseil Accuracy et NucAdvisor, déjà mandatés par le ministère de l’Environnement en 2021, ont été rappelés. C’est au moins le 5e contrat de conseil de l’État sur le sujet en 4 ans, pour un total de quelque 2 millions d’euros d’honoraires.
En 2019, un premier rapport a été confié à Roland Berger par l’Agence des participations de l’État, pour « porter une appréciation sur les choix de conception et l’évaluation économique de l’EPR2 ». Le montant du marché était alors de 407 550 euros.
En 2021, la Direction générale du Trésor a mandaté une mission sur les modalités de financement des nouvelles centrales, dont le ou les attributaires n’ont pas été révélés, pour une enveloppe de 300 000 euros.
À l’été 2021, la DGEC a retenu Accuracy et NucAdvisor pour une première évaluation des coûts de l’EPR2, pour un montant de 471 000 euros.
En mai 2023, la même DGEC a de nouveau attribué à Accuracy et NucAdvisor un marché similaire de 478 500 euros, sur l’évaluation du programme Nouveau nucléaire Français.
Soit, au total, près de 2 millions d’euros de prestations de conseil sur le sujet en 4 ans, selon les recensements de marchés publics et les informations publiées par Consultor et La Lettre.
Un programme industriel sous tension
Le programme NNF prévoit la construction de six réacteurs EPR2 répartis par paires sur trois sites : Penly, et Gravelines, Bugey ou Tricastin.
Annoncé par Emmanuel Macron en février 2022, il vise à renouveler une partie du parc nucléaire à l’horizon 2035.
Les précédentes estimations ont montré une forte variabilité des coûts selon les hypothèses de risques, de capacité de la filière industrielle et de maturité technique. Ainsi, le coût estimé en 2020 – 51,7 milliards d’euros – a grimpé à 67,4 milliards d’euros en 2023 selon EDF (montants exprimés en euros de fin 2020).
Pour rappel, la construction de l’EPR de Flamanville a eu 12 ans de retard pour un coût final quatre fois supérieur à son coût de construction prévisionnel.
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