Wirecard alerté par McKinsey dès 2019

Alors que l’entreprise allemande de paiement en ligne Wirecard a déposé le bilan en juin, suite à un énorme scandale financier, le Financial Times révèle que  McKinsey . avait mis en garde le management de Wirecard et fait ses recommandations. Une alerte que la direction de l’entreprise n’avait pas voulu entendre en passant outre les préconisations du cabinet qui travaillait à ses côtés depuis le printemps 2019 et en faisant appel à un nouveau cabinet de conseil, PwC.

03 Aoû. 2020 à 06:00
Wirecard alerté par McKinsey dès 2019

En avril 2019, McKinsey avait donc été missionné par le comité de conformité de Wirecard (créé en mars, présidé par une ex-McKinsey, Anastassia Lauterbach), suite à des révélations du Financial Times, sur des sociétés tierces opaques en Asie. McKinsey avait réalisé un audit de conformité de quatre mois, présenté en août 2019. Ce document pointait des contrôles inexistants sur ces sociétés asiatiques qui travaillaient pour le compte et au nom de Wirecard, provoquant ainsi des risques importants pour la société de paiement allemande.

McKinsey avait décrit de nombreux autres manquements : pas de process formel pour les acquisitions et l’intégration post-fusion, aucun contrôle sur l’application des sanctions et embargos étatiques… Selon le Financial Times qui a consulté le dossier, ces manquements représentaient « une forte probabilité de risques de réputation, économiques et juridiques pour l’organisation et ses organes statutaires ». Fin 2019, un rapprochement avec Deustche Bank avait aussi été envisagé, un projet encore confié à McKinsey comme nous l’expliquions ici. Depuis, il était envisagé que McKinsey poursuive sa mission afin de mettre en œuvre le plan proposé.

Nouveau rebond en juillet, le conseil d’administration de Wirecard a souhaité que ce soit le cabinet PwC qui mette en place la nouvelle organisation de conformité. Sous le nom de code Merlion, d’après l’emblème singapourien, cette nouvelle mission pour PwC peut pourtant faire l’objet d’un conflit d’intérêts selon le Financial Times.

Pour rappel, Wirecard a fait l’objet d’une enquête judiciaire sur des soupçons de fraude après la disparition de plus de 1,9 milliard d’euros de ses comptes aux Philippines en 2019. Le titre de l’entreprise avait chuté de 85 % dans les jours suivant ces révélations.

La justice allemande a délivré en juin 2020 un mandat d’arrêt contre le PDG de Wirecard, Markus Braun, pour avoir « gonflé » artificiellement le bilan de l’entreprise, en vue de le rendre « plus attractif pour les investisseurs et les clients ». Markus Braun a été rapidement libéré en échange du paiement d’une caution de cinq millions d’euros. Avant d’être à nouveau arrêté mercredi 22 juillet ainsi que deux anciens membres du conseil d’administration pour fraude commerciale.

McKinsey
03 Aoû. 2020 à 06:00
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