L’OMS suspend une mission du BCG de 4 millions de dollars
Alors qu’une première phase de l’accompagnement a déjà été réalisée par le BCG, la suite – avoisinant les 4 millions de dollars – est « en cours de réévaluation » par les instances dirigeantes de l’OMS.
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Si la première phase de la mission avait suscité des réactions en interne, en pleine crise budgétaire liée au retrait du plus grand donateur de l’OMS à savoir les États-Unis, la seconde interviendrait alors que plus de 200 suppressions de postes ont déjà eu lieu majoritairement au siège de l’OMS, et que 20 % des effectifs mondiaux pourraient être concernés à terme. Le tout sur fond « d’affaire Gaza » pour le Boston Consulting Group.
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La première phase, qui s’est déroulée du 7 avril au 15 mai 2025 pour un montant d’un peu moins de 3 millions de dollars, a porté sur le diagnostic des structures existantes, la conception de nouveaux organigrammes consolidés, et l’accompagnement de la salve initiale de réduction des effectifs.
Elle a été menée grâce à des fonds affectés spécialement par la Fondation Bill et Melinda Gates à HRT, la structure de Ressources humaines et de Gestion des talents de l’OMS.
L’OMS au régime sec : 800 millions d’euros d’économies à réaliser
Le budget prévisionnel de l’organisation pour 2026-27 a été fixé à 4,2 milliards de dollars. Pour y parvenir, l’OMS doit réduire ses dépenses de 800 millions de dollars, dont 390 à 490 millions encore à identifier d’ici la fin de l’année.
Au-delà des réductions d’effectifs, des économies de 150 à 165 millions de dollars sur les salaires, et de 140 à 260 millions sur les achats et les déplacements, ont d’ores et déjà été engagées. Mais l’effort est loin d’être terminé.
La réduction des dépenses devrait passer également par un redéploiement géographique de certaines fonctions vers des sites jugés moins coûteux, ce qui suscite des inquiétudes en interne quant à une fragmentation des capacités et une perte de cohérence fonctionnelle.
En parallèle, de nombreux employés expriment leurs préoccupations concernant l’alignement de la nouvelle organisation sur les priorités stratégiques de santé mondiale.
À l’origine du séisme : le retrait américain
Cette réorganisation d’ampleur est en grande partie dictée par l’arrêt du financement de l’OMS par les États-Unis – censé atteindre environ 600 millions de dollars pour la seule année 2025 – annoncé au début de l’année par l’administration Trump.
L’accompagnement du BCG remis en question
Selon le média en ligne Health Policy Watch, spécialiste des politiques de santé mondiale, le BCG opère sa mission auprès de l’OMS en deux temps.
Pour la seconde phase, le cabinet serait chargé d’accompagner la mise en œuvre opérationnelle de la nouvelle structure, tout en cartographiant les postes et compétences. Il appuierait aussi les transferts de fonctions entre sites, et proposerait des optimisations des processus d’achat.
Dans ce contexte de grave crise budgétaire, certains employés estiment que chaque million dépensé pour des consultants pourrait financer les activités « de 3 à 5 employés de l’OMS pendant environ un an ». D’autres, en revanche, continuent à soutenir l’intervention du BCG pour mener à bien cette transformation complexe.
Le secteur humanitaire prêt à renoncer aux conseils du BCG ?
Le responsable des opérations commerciales de l’OMS, Raul Thomas, a ainsi déclaré que l’Organisation « réévaluait le contrat en attente à la lumière des récentes informations sur l’implication de deux associés [du cabinet] dans le programme très controversé de distribution de nourriture par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), ainsi que dans un plan de relocalisation de la population de Gaza ».
De son côté, l’organisation caritative Save The Children, qui défend les droits des enfants, apporte des secours et aide les enfants des pays en développement, a suspendu un partenariat de 20 ans avec le BCG.
La décision finale de l’OMS devrait intervenir d’ici fin juillet.
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