L'ex-président de CMI rejoint une agence publique clé du système de santé
Après plusieurs décennies à accompagner les acteurs publics de la santé – notamment –, François Farhi passe de l’autre côté du miroir.

Il a rejoint l’Anap en septembre, en tant que conseiller de la direction. Une nouvelle étape pour celui qui « travaille avec l’agence depuis sa création » – comme il l’a confié à Consultor.
En effet, dès 2009, l’Agence nationale d’appui à la performance sanitaire et médico-social (Anap) avait lancé « un grand programme de performance en s’appuyant sur des équipes de conseil pour mettre en œuvre différents projets. CMI avait fait partie de l’un des trois groupements retenus ».
Un accompagnement qui s’est poursuivi dans le temps. Ainsi, il y a 2 ans, CMI a accompagné l’Anap « en animant des appuis terrain : 6 à 10 établissements ont travaillé ensemble sur un programme durant 6 mois environ, sous la houlette d’un expert du développement durable et d’un expert du conseil. CMI a donc mis à disposition des experts consultants ».
Plus largement, au sein du cabinet, François Farhi a mené de nombreux projets de transformation dans le secteur sanitaire et médico-social : réorganisation d’hôpitaux, assistance à maîtrise d’ouvrage, appui à la mise en œuvre de politiques publiques…
Du conseil au service public, « pour de vrai »
Ces derniers mois, François Farhi, qui a piloté CMI de 2017 à 2022, a estimé qu’il était temps pour lui « de prendre [sa] retraite, après avoir construit et développé le pôle Santé du cabinet, qui tourne bien ».
Et c’est à la demande du DG de l’Anap Stéphane Pardoux, avec lequel il avait eu « l’occasion de travailler dans ses différents postes [DG du CHI de Créteil et DGA de l’Institut de lutte contre le cancer Gustave Roussy notamment – ndlr], et depuis qu’il pilote l’Anap », qu’il a décidé d’ouvrir cette nouvelle page.
Son arrivée s’inscrit dans un contexte stratégique pour l’agence. Dans un an, elle devra présenter son nouveau Contrat d’objectifs et de performance (COP) à ses tutelles – pour l’État, plusieurs directions générales, ainsi que l’Union nationale des caisses d’assurance maladie, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, plusieurs fédérations représentatives des établissements de santé et médico-sociaux, la Fédération hospitalière de France et la Fédération de l’hospitalisation privée, entre autres.
« Sous l’impulsion de son directeur général, l’Anap a renouvelé son offre de services aux établissements de santé. Cela fera bientôt 5 ans, et il est important de vérifier que l’agence couvre bien leurs différents besoins de performance, et ceux du secteur sanitaire et médico-social dans son ensemble. Y a-t-il de nouvelles offres à développer ? L’utilité de certaines est-elle à challenger, soit parce que les établissements sont déjà bien équipés, soit parce d'autres intervenants couvrent les besoins concernés ? »
Une mission au cœur de la politique publique de santé
Le rôle de l’Anap ? « C’est un opérateur de l’État qui accompagne les établissements sanitaires et médico-sociaux dans la diffusion de bonnes pratiques et l’optimisation de leur performance – au sens large : performance des processus, qualité des prises en charge, organisation territoriale de l’offre de soins. »
Chaque programme de l’agence fait l’objet d’une évaluation. « Les porteurs de programmes assurent eux-mêmes une partie de l’évaluation, et quelques personnes apportent la méthode et des analyses complémentaires, précise-t-il. En revanche, il n’existe pas de structure de conseil en tant que telle au sein de l’Anap. »
Dans ses nouvelles fonctions, François Farhi pourra donc s’appuyer sur le travail dédié réalisé par les équipes de l’agence.
De multiples défis dans ce secteur clé
François Farhi identifie plusieurs chantiers majeurs.
« Le premier, c’est l’évolution de l’organisation territoriale de l’offre de soins, à laquelle tous les acteurs travaillent depuis déjà quelques années, sans que l’on soit allés au bout de l’histoire. Comment, sur un territoire de santé donné – en France, il y en a 130 à 150 – proposer une meilleure coordination de l’offre de soins ainsi que des parcours de soins gradués, et mieux répartir l’offre en fonction de l’état des ressources humaines et des besoins de la population ? La création des groupements hospitaliers de territoire a permis d’ouvrir la voie, mais il reste du chemin à parcourir. »
Autre enjeu majeur selon l’ancien président de CMI : la montée en compétences managériales des professionnels de santé. « Les établissements sont des organisations complexes. Ils réunissent des familles professionnelles différentes qui doivent fonctionner de façon coordonnée ; or, les compétences managériales ne sont pas au cœur de leur formation initiale. » De ce fait, de nombreux établissements « agissent pour améliorer les compétences de leurs managers. L’Anap doit travailler sur ces sujets, comme d’autres acteurs – le CNG par exemple [qui assure la gestion statutaire et le développement RH des praticiens hospitaliers et des directeurs de la fonction publique hospitalière des secteurs sanitaire, social et médico-social – ndlr] ».
Et si des professionnels de santé dénoncent les réorganisations opérées, à l’hôpital notamment, selon François Farhi « les programmes de développement des compétences managériales mis en place par certains établissements rencontrent, au contraire, un écho favorable auprès des principaux concernés ».
Pour transformer les établissements, il faut mobiliser l’ensemble des acteurs
Fort de ses décennies dans le conseil, François Farhi retient deux « ingrédients » essentiels à la réussite des transformations : « D’abord, apporter des données quantitatives et factuelles pour compléter les approches expérientielles ; ensuite, associer largement les professionnels et les usagers. Sans cela, on se retrouve vite dans une impasse. »
Une grande fierté quant au parcours de CMI
Interrogé sur l’évolution du cabinet, François Farhi se dit donc fier, « CMI ayant fait le choix, dès le départ, d’avoir un développement continu, et un peu moins rapide, en s’appuyant sur la confiance de ses clients. Le cabinet en accompagne certains depuis 20 ou 25 ans ! Notamment grâce aux liens très forts qu’il noue avec les dirigeants des entreprises qu’il conseille, voire, souvent, avec leurs dirigeants successifs ».
Il met aussi en avant la singularité du positionnement de CMI, « l’un des rares cabinets français à travailler depuis toujours à la fois pour le public et le privé », et son développement, « à l’international, depuis 5 ans environ, avec des partenaires allemands et l’ouverture d’un bureau en Espagne ».
Quant au secteur de la santé, il le juge plus attractif que jamais pour de jeunes consultants. « C’est un secteur doublement stimulant, d’abord parce qu’on y rencontre des personnes formidables et, ensuite, parce que les missions que l’on y mène ont un impact immédiat en termes d’amélioration sociétale ».
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pharmacie - santé
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