Arthur D. Little recrute une senior advisor chez Ipsen

Une façon, pour celle qui a dirigé des filiales d’Ipsen au Brésil et en Corée du Sud, de revenir au cœur des transformations stratégiques d’une industrie sous pression.

Et cette dimension « multi-continents » s’inscrit dans une continuité, car Audrey Schweitzer a grandi en Afrique avant d’étudier à Polytech Nice Sophia (2001), puis à l’ESSEC (Ms Marketing Management 2002) et de travailler en Europe, puis de s’envoler vers des destinations plus lointaines. Une diversité d’expériences qui lui a donné « une lecture très concrète des dynamiques de la santé » et de la façon dont les décisions politiques, économiques et/ou scientifiques « se traduisent au final pour les patients ».

Après avoir exercé des responsabilités « globales, régionales et locales » au sein du groupe biopharmaceutique Ipsen, elle a choisi de rejoindre Arthur D. Little, séduite par « la dynamique » de sa practice Sciences de la vie et « le rôle de bâtisseur » qu’elle pourra y jouer – alors que cette industrie est « en pleine recomposition ».

Le choix du conseil en stratégie, pour « sa rigueur intellectuelle et une liberté d’esprit »

Au cœur de l’industrie pharmaceutique, après 5 années marquées par la pandémie, vécues en Amérique du Sud et en Asie – avec un énorme impact, « en particulier au Brésil où 40 % des patients sont sortis du système de soins » –, Audrey Schweitzer a ressenti le besoin de « prendre du recul ».

Elle a alors renoué avec Karine Samama, fraîchement arrivée chez Arthur D. Little et avec laquelle elle avait travaillé « sur un projet stratégique en Asie », redécouvrant le cabinet, qu’elle connaissait aussi.

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Les ambitions santé d’Arthur D. Little avec une première associée dédiée en France

Karine Samama arrive au sein d’Arthur D. Little (ADL) pour piloter le pôle Santé et Sciences de la Vie en France. Cette ex-VP Global Consulting & Strategic Accounts chez IQVIA (en charge notamment du compte Sanofi) était depuis 2022 associée du segment Sciences de la Vie chez Porsche.

Et Audrey Schweitzer y a retrouvé ce qui la motive, à savoir « une rigueur intellectuelle, une liberté d’esprit, et la capacité à challenger le statu quo ». Sans parler d’équipes « où chacun apporte une diversité cognitive ou culturelle » qu’elle juge indispensable.

Cette dimension s’accorde avec sa signature professionnelle, forgée dans des rôles de transformation de filiales, de développement de régions ou de portefeuilles. « J’aime démarrer ou aider à développer des activités. Identifier où aller, fédérer les équipes, et faire en sorte que la stratégie devienne réalité. » Bien que cette dernière soit, à ses yeux, « la partie la plus facile. La difficulté, c’est l’implémentation ».

Autant d’expériences corporate qu’elle voit comme un atout majeur auprès d’équipes de consultants.

Une industrie mondiale « complètement remise en tension »

Son arrivée intervient à un moment charnière, aux lendemains « de la réélection de Trump », avec des questions « sur les prix », mais aussi « sur la relocalisation stratégique. Ce qui se passe aux États-Unis a forcément un impact sur tous les labos, qu’ils aient ou non une activité là-bas ».

Pour elle, le timing d’un engagement auprès d’un cabinet de conseil serait donc idéal.

« De nombreuses sociétés pharma ont besoin d’y voir plus clair, de prendre les bonnes décisions – rapidement, pour naviguer au mieux et préparer le futur – tout en assurant l’exécution opérationnelle de court terme. »

Dans son rôle de senior advisor, elle identifie deux types d’apports majeurs.

Tout d’abord, son expertise géographique et managériale, couvrant « les revues stratégiques de portefeuille, les modèles d’implantation, le changement organisationnel, l’accès au marché ou la stratégie d’innovation ». Elle cite notamment un projet en Corée du Sud, qui a permis d’accélérer concomitamment l’enregistrement et les négociations de prix d’un traitement en maladies rares. « En insistant sur l’urgence, en mobilisant la société savante, les associations de patients et les institutions, on peut avoir un impact concret et rapide. »

Ensuite, ses connexions inter-industries, grâce à son rôle de conseillère du Commerce extérieur, au Brésil, en Corée du Sud, puis en France. « Cela permet d’avoir des grilles de lecture sur les enjeux économiques et politiques actuels. »

En parallèle – en dehors du périmètre du conseil en strat –, la nouvelle senior advisor d’ADL s’apprête à rejoindre un conseil d’administration dont elle ne peut pas encore divulguer le nom.