En Chine, le BCG adhère « aux principes du parti communiste » pour mener une mission
L’info vient du Wall Street Journal, et elle a de quoi surprendre : le BCG n’a pas hésité à accepter les conditions imposées par les autorités de Shijingshan, un ancien quartier d’aciéries à l’ouest de Pékin, pour participer à un appel d’offres.
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La mission concernée s’est déroulée en 2023, le Boston Consulting Group ayant accompagné la transformation du district de Shijingshan historiquement industriel en un centre technologique et bancaire.
Malgré les restrictions mises en place par Washington dans le cadre de sa guerre commerciale avec Pékin d’une part, et le renforcement des exigences ou contrôles du gouvernement chinois de l’autre (interrogatoires et détention de consultants occidentaux inclus), le business des cabinets de conseil ou d’audit anglo-saxons se poursuit en Chine. Et il peut concerner des secteurs d’activités jugés sensibles par les États-Unis, des agences gouvernementales ou des entreprises contrôlées par l’État chinois ou encore, des territoires considérés par le gouvernement américain comme donnant lieu à des violations des droits de l’homme.
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Aux États-Unis, McKinsey est une nouvelle fois sur la sellette. Les républicains demandent d’exclure la firme des contrats fédéraux, en raison de son rôle – supposé – dans un groupe de réflexion ayant œuvré auprès des autorités chinoises. McKinsey dément catégoriquement. Une affaire qui se déroule à 9 mois de l’élection présidentielle américaine.
Ainsi, le BCG a signé en 2023 un contrat d’environ 530 000 dollars pour conseiller les autorités municipales de Pékin sur la mise en place d’un système de gestion de l’information, lequel repose sur la création d’un centre d’intelligence artificielle – selon une copie du contrat que le WSJ a pu se procurer. Cela alors même que le gouvernement américain tente de limiter les avancées de la Chine dans ce type de technologies.
Autre exemple, l’intervention du Boston Consulting Group sur un projet dans lequel son grand rival McKinsey s’était préalablement investi. Il s’agissait de conseiller les autorités locales quant à la création d’un centre scientifique à Pékin – le projet Huairou Science City – afin de faciliter la collaboration entre la recherche militaire et civile. En 2018, ce projet de 3 mois avait rapporté 1 million de dollars à la Firme. En 2022, le BCG aurait signé un contrat d’environ 700 000 dollars, selon les documents consultés par le WSJ.
En ce qui concerne l’appel d’offres ayant nécessité d’accepter « les principes du parti communiste », le BCG a déclaré que « son entité locale avait interprété les lignes directrices exigeant d’approuver ces principes comme nécessaires pour se conformer aux lois du pays ».
Plus globalement, le géant du conseil US estime « disposer de solides systèmes de gestion des risques et de conformité pour s’assurer que son travail respecte les lois de tous les pays dans lesquels le cabinet opère ».
Des tensions Chine/Occident peu impactantes pour le secteur ?
Les géants du conseil et de l’audit semblent avoir surmonté les difficultés générées par les tensions entre la Chine et les États-Unis en s’appuyant sur un modèle de franchise. Leurs entités locales, séparées juridiquement du siège des cabinets, partagent les bénéfices entre leurs propres partenaires, mais paient des droits de licence et d’autres redevances à leurs sièges respectifs.
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