Le nouveau dirstrat de Volkswagen a passé 9 ans chez Roland Berger
Ludwig Fazel, ancien principal au sein du cabinet allemand, avait rejoint le constructeur en 2017. Il en devient le directeur de la stratégie.
Des tensions à la tête du groupe automobile
La promotion de Ludwig Fazel intervient dans un contexte troublé dans les hautes sphères du groupe de Wolfsburg. Le précédent occupant du poste, Stefan Weckbach, vient en effet de quitter le constructeur, qu’il avait rejoint en 2023, et le bruit court qu’il s’en va chez un concurrent. Proche du CEO Oliver Blume, Stefan Weckbach avait présidé au développement de la Taycan, le premier modèle électrique de Porsche, et le président le pressentait pour prendre la tête de cette dernière marque. Les familles dirigeantes de la firme de Stuttgart avaient jugé le candidat insuffisamment expérimenté, lui préférant Michael Leiters, ancien patron de McLaren.
C’est donc sur fond de fragilisation de la présidence que Ludwig Fazel prend la tête de la stratégie Groupe, de la stratégie produit Groupe, ainsi que du secrétariat général du groupe Volkswagen. Il rapportera directement à Oliver Blume.
Diplômé en management et technologie à l’Université Technique de Munich (TUM) et à la Nanyang Business School de Singapour, Ludwig Fazel est entré en 2008, diplôme en poche, chez Roland Berger, au bureau de Munich. Spécialisé dans le secteur automobile, il est resté près de 9 ans au sein du cabinet, dont il est sorti en 2017 avec le grade de principal. Il rejoint alors le groupe Volkswagen, dans la continuité de son expertise, aux postes de directeur mondial de la stratégie de Volkswagen Group Technology (la branche R&D du groupe) et de Global Head of Platform Business pour le groupe. Début 2023, il y ajoute la fonction de directeur des opérations de Volkswagen Group Components. Il a cédé le 1er décembre 2025 ces différentes casquettes au profit de ses nouvelles responsabilités à l’échelle du Groupe.
Roland Berger et Volkswagen, deux structures familières l’une de l’autre
Volkswagen a traversé ces 10 dernières années une phase difficile de son histoire, entre les séquelles du dieselgate – 4 anciens cadres du groupe ont été condamnés cette année –, la concurrence chinoise et le défi de la reconversion à l’électrique. Roland Berger, avec son expertise automobile reconnue, fait partie des cabinets qui ont accompagné le groupe de Wolfsburg au cours du dernier quart de siècle, dans les bons et les mauvais moments. Le cabinet vient ainsi de rendre cet automne une étude sur la production d’énergie décentralisée en Allemagne, réalisée pour le compte – notamment – de Volkswagen Group Charging (Elli). Il y a un an, les consultants de Roland Berger aidaient la direction du groupe à conclure un accord avec le syndicat IG Metal, ouvrant la voie à la suppression de 35 000 postes en Allemagne.
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5 jours et 5 nuits (ou presque) auront été nécessaires au mastodonte allemand de l’automobile pour dénouer un conflit social d’une rare ampleur, tandis que les consultants de Roland Berger s’activaient à distance.
Le contexte reste incertain pour le constructeur allemand et ses différentes marques : la reprise des ventes début 2025 a depuis souffert des droits de douane américains, et le résultat opérationnel est en baisse. Dans ses nouvelles fonctions, l’ancien consultant de Roland Berger ne manquera pas de défis stratégiques à relever.
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