Le gouvernement britannique sous pression pour réduire les dépenses de conseil du secteur public
L’Institute for Government (IFG), un think tank indépendant, enjoint le gouvernement à saisir l’opportunité de l’arrivée à échéance de contrats de conseil d’une valeur de 5,4 Md£ pour réduire sa dépendance aux cabinets privés.
Si seuls les contrats « non essentiels » sont concernés, la Chancelière de l’Échiquier depuis le 5 juillet dernier, Rachel Reeves, en charge des Finances et du Trésor au sein du gouvernement travailliste, cherche à réduire de moitié les dépenses gouvernementales consacrées aux sous-traitants externes et à économiser plus d’1 Md£ au cours des deux prochaines années – selon le journal londonien spécialisé City A.M. Cela correspond à la promesse de campagne du parti travailliste.
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À l’approche des élections générales du 4 juillet au Royaume-Uni, le parti conservateur comme le parti travailliste s’engagent à économiser environ 3 Md£ de conseil externe sur 5 ans s’ils sont élus.
Depuis décembre 2019, 8 cabinets d’audit et de conseil en stratégie ou informatique ont bénéficié de 7,1 Md£ de contrats publics, à savoir : Deloitte, EY, KPMG, PwC, McKinsey, le BCG, Bain et Accenture (source : Tussel).
Les recommandations de l’Institute for Government
En ne considérant que l’année 2025, plus de 1 700 contrats de conseil d’une valeur de 2,4 Md£ arriveront à échéance.
Le think tank indépendant appelle également le nouveau gouvernement travailliste à mener des « examens ciblés » des fournisseurs auxquels le secteur public est le plus exposé ainsi qu’à publier des données « de meilleure qualité » pour améliorer le rapport qualité-prix des contrats confiés aux cabinets privés.
La loi sur les marchés publics de 2023, qui entrera en vigueur en octobre (remplaçant la législation de l’UE), va dans le même sens. Elle vise en effet à renforcer la transparence en imposant un nouveau registre en ligne des contrats pour réduire les doublons.
Les déclarations du gouvernement – et de la Management Consultancies Association (MCA)
Un porte-parole du gouvernement a précisé les intentions de celui-ci, déclarant « que des mesures sont prises pour mettre fin à toutes les dépenses de conseil gouvernementales non essentielles en 2024/25 et réduire de moitié les dépenses gouvernementales en conseil dans les années à venir, avec un objectif d’économies de 550 M£ en 2024/25 et de 680 M£ en 2025/26 ».
De son côté, Tamzen Isacsson, la directrice générale de la MCA (qui représente plus de 50 % du secteur du conseil britannique, mais très peu de stratèges en dehors des entités de stratégie des Big Four - via ces derniers – ou de Simon-Kucher) a estimé « irréaliste […] d’attendre du gouvernement qu’il emploie un grand nombre d’experts et de ressources du secteur privé », ajoutant que le secteur du conseil « est prêt à servir le gouvernement et reconnaît les contraintes financières auxquelles l’administration actuelle est confrontée ». Elle a toutefois rappelé l’importance de disposer « d’un point de vue indépendant et externe, tel qu’identifié par les clients du secteur public eux-mêmes dans des enquêtes indépendantes ».
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secteur public
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