« La Revue ne nous a fait que du bien »

 

...ou de l’intérêt d’une revue pour un cabinet de conseil

Souvent plus enclin à développer leurs ventes que leur capital intellectuel, rares sont les cabinets de conseil de taille moyenne à éditer une revue de fond. C’est cependant  le cas de Kea & Partners. Stéphanie Nadjarian, Senior Partner en charge de « la Revue », nous en dit plus.

 

 

Kea & Partners
08 Fév. 2012 à 23:27
« La Revue ne nous a fait que du bien »

 

Pouvez-vous nous donner quelques éléments génériques concernant la Revue de Kea&Partners (date de création, objet, périodicité, diffusion…) ?

Nous sommes un cabinet de conseil en stratégie et en management né avec une forte volonté d’innovation. Nous recherchons en permanence de nouvelles approches de transformation et façons de faire.

Dès 2002, soit un an après notre création, nous avons souhaité publier notre travail de réflexion et de développement. Nous avons aussi voulu donner la parole à des personnalités ayant mené des transformations majeures dans leurs entreprises.

A ce jour, nous avons publié une vingtaine de numéros de La Revue, soit 2 numéros par an, que nous adressons à près de 5 000 dirigeants et managers.

A votre connaissance, d’autres cabinets ont-ils la même pratique ?

Tous les cabinets de stratégie publient, particulièrement les anglo-saxons, et cela depuis longtemps. Leur réseau international leur permet d’avoir pléthore de sujets et d’auteurs.

En revanche, peu de jeunes pousses comme nous ont la capacité d’investir dès l’origine dans la recherche et le développement et de se lancer dans un métier d’édition à part entière.

Notre caractéristique en la matière est sans doute l’énergie collective que nous mobilisons pour produire chaque numéro.

Editer une revue, est-ce que cela demande beaucoup d’efforts et d’obstination dans une société de conseil en perpétuelle effervescence ?

Très certainement. Ecrire n’est pas notre métier premier. De plus, quand l’un d’entre nous prend le stylo et signe un article, il se fait le porte-parole d’un travail de réflexion collectif. Cela demande beaucoup de détermination et de rigueur mais aussi de l’humilité et un goût certain pour la coopération.

Pour faciliter et accompagner le processus d’écriture, nous avons créé un comité de rédaction de La Revue avec des membres permanents – garants de la ligne éditoriale – et des invités suivant les sujets traités.

La Revue est pour nous une plateforme d’innovation. Comme nous tentons d’avoir toujours un quart d’heure d’avance en matière d’approches de conseil, nous consacrons une part non négligeable de notre temps à échanger nos idées et expériences et à réfléchir aux concepts de demain. Chaque numéro de La Revueest un aboutissement de ce processus.

Un format papier, est-ce toujours adapté ?

La Revue n’est pas notre seule publication. Nous diffusons aussi des supports électroniques, comme la lettre de la sociodynamique ou les comptes rendus de nos nombreuses conférences.

Nous avons l’ambition de donner du grain à moudre aux lecteurs de La Revue. Un numéro, c’est au moins 32 pages. Les articles sont des dossiers de fond et les interviews sont également denses. Ces contenus se lisent à tête reposée ; ils ne se prêtent pas à un format de newsletter électronique qui se parcoure sur un écran. Il est vrai toutefois que certains de nos clients réclament une version électronique pour pouvoir surligner ce qui les intéresse particulièrement et prendre des notes sur leur tablette.

Qu’apporte selon vous une revue à Kea& Partners ?

La Revue est à la fois l’artisan et le promoteur d’une partie de notre travail de développement et d’innovation. Par exemple, la série des 6 premiers articles sur la transformation nous a permis de poser le socle de notre corps de méthodes et d’outils, de nourrir notre style d’intervention et dans un sens de fonder l’école de conseil qui nous caractérise.

Est-ce qu’à l’inverse, votre revue vous a déjà joué des tours, faut-il faire attention, peut-on tout dire ?

A vrai dire, La Revue ne nous a fait que du bien. Elle exprime notre personnalité sur le marché. Elle nous donne l’occasion de renforcer nos liens avec nos clients, partenaires et prescripteurs… et d’en susciter d’autres. Grâce à elle, nous collaborons avec des talents extérieurs au métier du conseil, comme le philosophe et sinologue François Jullien qui a reçu en 2011 le Grand prix de philosophie de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre.

Bien entendu, nous sommes très vigilants sur les propos que nous tenons dans les colonnes de La Revue. Dans notre métier, la discrétion est de rigueur.

Combien coute-t-elle annuellement ?

Cela représente un gros investissement. Au-delà des dépenses externes que constituent les frais de mise en page, d’impression et de diffusion, éditer une telle publication représente surtout du temps passé par les consultants les plus seniors de Kea & Partners, c’est-à-dire les Senior Partners et les Directeurs.

Au final, est-ce que le R.O.I est bon ?

Oui, c’est pour cela que nous maintenons cet effort d’investissement même lorsque le secteur du conseil est en crise.

Comme évoqué plus haut, le travail de réflexion et de rédaction nourrit nos approches et ce faisant construit notre singularité sur le marché.

Si les retombées restent difficiles à chiffrer avec précision, le R.O.I. est assurément d’une grande valeur immatérielle. Grâce à La Revue, nous développons notre capital de marque et de réputation mais aussi notre capital intellectuel et humain.

En interne, nous apportons une attention particulière à l’appropriation des contenus par nos équipes pour que chacun puisse au plus tôt développer ses compétences et adopter le style d’intervention qui nous est propre.

A l’externe, la diffusion de La Revue nous permet de communiquer sur le regard différent que nous apportons sur la transformation des entreprises. Cela maintient le lien avec nos clients et crée de nouvelles relations, enrichissant ainsi notre écosystème.

Pour finir, quels sont les prochains sujets programmés ?

Nous allons publier en février un numéro qui fait la synthèse de grands débats ayant eu lieu en 2011 : quatre cercles organisés en Europe avec les partenaires de notre alliance internationale sur le leadership du dirigeant en matière de RSE, un débat sur le développement au Brésil.

Ensuite nous travaillons sur un nouveau cycle qui porte sur l’innovation managériale. Nous y traiterons de sujets tels que le leadership des managers en situation de transformation, des structures et modes de fonctionnement nécessaires aux entreprises aujourd’hui, du management au féminin…

 

Stéphanie Nadjarian
Kea & Partners
08 Fév. 2012 à 23:27
tuyau

Un tuyau intéressant à partager ?

Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !

écrivez en direct à la rédaction !

commentaire (0)

Soyez le premier à réagir à cette information

1024 caractère(s) restant(s).

signaler le commentaire

1024 caractère(s) restant(s).
10 - 3 =

France

  • Chief of staff : un métier très consultant-compatible
    15/04/24

    Elle fait office de bras droit du CEO et de chef d’orchestre managérial. La fonction de chief of staff a débarqué en France il y a une quelques années seulement dans le monde de la tech et se développe à vitesse grand V. Un poste taillé sur mesure pour les profils de consultants en stratégie. Six d’entre eux nous font découvrir ce métier couteau suisse qui s’avère aussi un intéressant poste tremplin pour les alumni du conseil.

  • Strategy& : deux départs dans le partnership
    15/04/24

    Après l’arrivée/la promotion de 9 partners en 2023 chez Strategy&, 2 autres associés ont quitté récemment l’entité stratégie de PwC : le partner François Aubry, arrivé en 2022 (qui a rejoint Roland Berger), et le partner Guillaume Charly, depuis 2020 au sein du cabinet (qui ne communique pas pour l’instant sur sa nouvelle destination).

  • Après 34 ans chez L.E.K., Clare Chatfield tire sa révérence
    12/04/24

    La senior partner Clare Chatfield, entrée chez L.E.K. en 1990, à la tête de la practice Énergie et Environnement depuis 2000, a quitté le cabinet après près de 35 ans de carrière.

  • Un petit tour et puis s’en vont : départ de deux partners d’Oliver Wyman
    11/04/24

    Arrivé en février 2022, Henri-Pierre Vacher quitte le cabinet au sein duquel il co-pilotait la practice Private Capital. Autre départ notable, celui d’Hervé Collignon, chez Oliver Wyman depuis mars 2023 et qui œuvrait à la practice Communications, Média et Technologie du cabinet.

  • INSEAD 2023 : 7 top recruteurs sur 10 sont des cabinets de conseil
    10/04/24

    Disposant d’un campus historique à Fontainebleau et de 3 autres sites dans le monde, l’INSEAD publie chaque année ses statistiques d’emploi des titulaires de MBA. Quelles marques - de conseil en stratégie ou corporate - ont particulièrement recruté, dans quels secteurs d’activité et sur quelles zones géographiques ? Focus sur les cohortes de diplômés de décembre 2022 et juillet 2023.

  • Flashback : le partner français qui a changé la dimension de Roland Berger à Paris
    08/04/24

    En 2000, Roland Berger France est un cabinet de conseil en stratégie confidentiel en matière d’effectifs et de notoriété. En 2010, il a intégré la cour des grands. Retour sur le parcours de Vincent Mercier - avec le principal intéressé - pour une immersion en terres de conseil et de grandes entreprises, jusqu’au fameux pilotage des années folles du bureau de Paris.

  • Classement Choiseul 2024 : un bon millésime pour le conseil en stratégie
    29/03/24

    Pour cette douzième édition, ce sont 17 alumnis du conseil en stratégie qui font partie du classement 2024 des 100 leaders de moins de 40 ans de l’institut Choiseul.

  • Hakim El Karoui, l’ex de Roland Berger, lance sa bataille contre l’extrême droite
    25/03/24

    Il avait passé 4 ans chez Roland Berger de 2011 à 2016 avant de créer son propre cabinet de conseil en stratégie. Hakim El Karoui, essayiste, spécialiste de l’immigration, de l’islam et de l’islamisme, banquier d’affaires, enseignant…, vient d’être réélu président du Club 21e siècle (un club qu’il a fondé en 2004 et dont il a déjà été président jusqu’en 2010).

  • La mission de cœur du consultant de McKinsey pour les enfants confiés à la nation
    21/03/24

    Il est urgent de sortir de l’ombre les jeunes issus de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), souvent réduits à l’expression « enfants de la DDASS », en construisant leur insertion professionnelle.

Super Utilisateur
France
revue, kea & partners, conseil en stratégie, communication, recherche, publication
3279
Stéphanie Nadjarian
2021-11-09 11:28:06
0
Non
France: « La Revue ne nous a fait que du bien »