EY-Parthenon à la manœuvre sur la cession du Poudlard français à Jeannine Manuel
L’établissement en question, l’École des Roches, a été cédé par le groupe Varkey à la Société du Théâtre, spécialiste de l’enseignement privé bilingue et international à la tête de l’école parisienne Jeannine Manuel.

L’école Jeannine Manuel dispose de son côté de trois campus à Paris, Lille et Londres regroupant 4 000 élèves environ.
Pour cette transaction, EY-Parthenon a opéré son accompagnement en ajoutant à la dimension M&A, « dans l’esprit d’une intervention classique de banque d’affaires », un « support stratégie, et une vendor assistance financière », précise l’associée Stratégie Julia Amsellem à Consultor. En tout, 7 consultants ont été mobilisés – 3 sur le M&A, 4 sur l’audit financier –, et un associé pour chaque expertise.
À la tête de cette team engagée auprès du vendeur : le partner M&A Matthieu Carlier, qui fait partie « des 25 professionnels dédiés à ce métier à Paris, 2 500 dans le monde », tous travaillant « beaucoup en réseau ». Le conseil en transactions a rejoint la stratégie sous la marque Parthenon en mars 2025.
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Fin mars 2025, EY-Parthenon annonçait la réunion de ses équipes transactions et stratégie. Vivront-ils heureux, auront-ils beaucoup d’enfants ? Eux y croient, et nous expliquent pourquoi. D’autres sont plus réservés. Mais sur le fond, tout le monde est d’accord : deal et strat ont intérêt à vivre ensemble.
Du sur-mesure dans l’accompagnement
Julia Amsellem a apporté son expertise du secteur et du marché de l’éducation auprès de l’équipe M&A essentiellement. Soit une intervention « plus légère que sur une VDD commerciale traditionnelle, qui a fait gagner en temps et en pertinence », selon les associés engagés dans l’intervention.
L’associée Stratégie insiste sur « le travail en commun des professionnels du M&A, de la stratégie et de l’audit financier, qui a permis d’organiser des réunions intégrées, limitant ainsi les sollicitations du management de l’École des Roches ». Sachant que l’horizon de temps était restreint.
« Notre mandat a duré de début mars à fin juillet 2025, précise Matthieu Carlier, avec une forte pression sur les délais, l’objectif étant qu’un acquéreur se positionne avant début juillet – pour qu’il puisse prendre contact avec le management de l’établissement et organiser la rentrée 2025-26. »
Ce type d’intervention inclut « des réunions avec les actionnaires, tous les 15 jours ou tous les mois selon les projets. Nous demandons par ailleurs à nos clients d’identifier les bons interlocuteurs en local pour que notre équipe puisse avoir des interactions rapprochées plusieurs fois par semaine », partage Matthieu Carlier. Au début du projet, des sessions de travail sont établies sur des thématiques spécifiques, avec des interlocuteurs dédiés.
Quel rôle pour la stratégie ?
Concrètement, Julia Amsellem a donc « éclairé l’équipe M&A » dans la production « de l’info mémo » [le document transmis aux investisseurs, ndlr], grâce notamment à sa connaissance de l’environnement concurrentiel de l’éducation privée en France. Sachant que « les inputs stratégiques, qui doivent être les plus objectifs possibles », correspondaient parfaitement aux attentes de l’équipe M&A. Celle-ci considère « qu’être le plus clair possible, dès le départ, avec les investisseurs potentiels » est le meilleur des positionnements.
L’une des spécificités du secteur de l’éducation privée est « sa dimension réglementaire ». L’École des Roches étant une école privée sous contrat, elle doit suivre « les programmes officiels, pour le bac français général du moins [l’établissement propose aussi un bac international (IB) ainsi qu’un bac français langue étrangère, ndlr], et sa capacité est contrainte ». L’associée Stratégie a permis à l’équipe M&A « d’accélérer dans sa montée en compétences sur le secteur ». Elle l’a aussi mise en contact avec des acquéreurs potentiels du monde de l’éducation qu’elle avait côtoyés lors de précédents projets.
Julia Amsellem est essentiellement intervenue durant les 2 premiers mois de ce mandat.
L’École des Roches, un établissement de prestige, fragilisé
Fondée en 1899, l’École des Roches est un internat international situé en Normandie. L’institution met en avant un environnement bilingue et multiculturel, articulé autour « de l’ambition académique, de l’ouverture internationale et du développement personnel ». Elle comporte plusieurs « maisons » et organise un « challenge inter-maisons » chaque année.
Des personnalités, telles que l’acteur Vincent Cassel ou le producteur Thomas Langmann, l’ancien président gabonais Ali Bongo Ondimba ou le défunt roi du Maroc Hassan II, font partie des alumni de l’école. Les familles Peugeot, Rothschild et Bolloré, entre autres, ont confié leurs enfants à l’établissement.
Malgré son prestige, l’École des Roches, qui a été reprise en 2013 par Gems Education (filiale du groupe dubaïote Varkey), a connu une période difficile de 2016 à 2021. Outre des difficultés financières, plusieurs directeurs se sont succédé à la tête de l’établissement. En 2017, un collectif de parents d’élèves a dénoncé la gestion du groupe Gems, jugée centrée « sur le marketing et les infrastructures au détriment du pôle pédagogique ».
En contrepoint, Matthieu Carlier rappelle que l’École accueille « 97 nationalités différentes », ce qui la rend « sensible aux tensions géopolitiques ». Pour l’associé, il faut retenir que Gems Education a investi « une quarantaine de millions d’euros dans l’établissement, avec la construction d’un bâtiment de cantine très moderne et la rénovation de l’ensemble des “maisons” accueillant les pensionnaires ». Il souligne la présence « d’une équipe pédagogique de premier rang et d’un niveau très élevé de prestations, avec plus d’une vingtaine d’activités (tennis, boxe, équitation…) – sur un campus d’une cinquantaine d’hectares qui a été bien entretenu par l’actionnaire historique Gems Education ».
Depuis 2022, l’École des Roches a retrouvé une phase de croissance, « avec une augmentation de 14 % du nombre d’élèves sur la période et un chiffre d’affaires, en 2024, d’environ 10 millions d’euros ».
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