Chez Stellantis, politique zéro consultant
Carlos Tavares, le patron-flingueur à la tête de Stellantis redouté pour ses méthodes de réduction des coûts, en fait un principe : chez lui, pas de consultants en stratégie qui vaillent.
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« Pour [Carlos Tavares], si un manager a besoin de faire appel à un conseiller en stratégie, c’est que c’est un mauvais manager et que le problème à régler c’est lui ! » dixit un consultant cité dans une longue enquête de L’Express sur les méthodes redoutées de cost-killer du patron nommé à la tête de PSA en 2014. Carlos Tavares est connu pour avoir sorti de l’ornière le groupe automobile avant d’opérer les spectaculaires acquisitions d’Opel en 2017, et surtout de signer la méga fusion avec Fiat Chrysler en 2021.
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Aux côtés des féroces renégociations des contrats de fournisseurs, des ratios financiers généralisés à tous les étages, des départs poussés aux quatre coins du groupe, les frais de consultants sont un des pivots de ces réductions de coûts.
Celui qui participe à des courses automobiles en amateur, et donne à ses plans stratégiques des noms toujours évocateurs de sa passion pour les soupapes (« Back in the race » [« de retour dans la course »], « Push to pass » [« coup d’accélérateur »]), fait du non-recours aux consultants un principe.
« Hormis pour certains événements exceptionnels, Tavares refuse de faire appel à des cabinets de consulting », raconte encore l’ancien consultant cité anonymement par L’Express. Un des leviers qui explique en petite partie l’insolente bonne santé de Stellantis (14 marques, 88 milliards d’euros de CA au S1 2022, marge opérationnelle de 14,1 %, un niveau historique dans le secteur selon les analystes).
Une politique qui a probablement quelques exceptions. Une, pas petite, est du moins de notoriété publique : McKinsey est intervenu dans le cadre de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler.
Renault est à l’exact opposé de cette sobriété revendiquée en consultants : la marque au losange s’est fait connaître ces dernières années pour des recours jugés parfois excessifs aux consultants, tout particulièrement auprès du BCG – une des raisons qui avaient coûté sa place à l’ancien directeur général Thierry Bolloré.
Des achats dispendieux en conseil dont Tavares – qui est l’ancien numéro 2 de Renault – a peut-être gardé quelques leçons. Il rappelait en tout cas sans ménagement les chemins divergents pris par Stellantis et Renault : « Avec tout le respect que j’ai pour Renault, notre chiffre d’affaires est quatre fois supérieur et notre rentabilité douze fois supérieure : aujourd’hui, on ne joue pas dans la même ligue », cinglait-il lors du dernier Mondial de l’Auto.
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