Retournement : McKinsey contraint à davantage de transparence
Fin décembre, la justice par la voix d’un juge spécialiste des faillites à Houston a approuvé le retrait de McKinsey du dossier de restructuration de Westmoreland Coal, le producteur de charbon du Colorado, au terme d’un procès de quasi un an – qui fut interrompu pendant plusieurs mois du fait du covid.
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Cet accord prévoit que McKinsey se contraigne à davantage de transparence dans la communication de possibles conflits d’intérêts en amont de ses mandats de conseil en retournement, ainsi que le prévoit la législation américaine. Le cabinet renonce également par cet accord à huit millions de dollars d’honoraires de conseil en restructuration et renonce à ce mandat.
Le U.S. Trustee, un département du ministère américain fédéral de la Justice (DOJ) chargé de superviser les cas de banqueroutes d’entreprises, qui était également partie du procès, abandonne en retour les charges selon lesquelles McKinsey ne se serait pas mis en conformité avec la loi dans le dossier Westmoreland.
Ce procès démarré en février 2020 était l’aboutissement de la bataille judiciaire que Jay Alix, le fondateur éponyme de la société éponyme AlixPartners (dont il détient aujourd'hui 35 %), mène contre ce qu'il juge être des pratiques illégales de McKinsey dans le développement de ses activités de retournement (relire notre article).
Depuis le démarrage de l’action de Jay Alix à l’encontre de McKinsey, le cabinet a conclu des accords à l’amiable totalisant 40 millions de dollars, selon le site Institutional Investor.
L’accord à l’amiable trouvé devant le tribunal de commerce de Houston a été interprété comme une victoire par les deux camps. Jay Alix estime qu’elle est une victoire après plusieurs années d’action judiciaire.
Mar-Bow, le véhicule juridique créé par Jay Alix qui était l’une des parties du procès à Houston, estime toutefois que les engagements pris par McKinsey en faveur d’une plus grande transparence dans ses prochaines missions sont insuffisants et souhaitait que le juge poursuive son instruction au-delà de l’accord passé avec McKinsey.
Une poursuite de l’instruction que le juge a estimé impossible, tout en conjurant McKinsey de faire siennes de nouvelles règles de transparence dans ses interventions dans le conseil en retournement. Le juge a averti que si de nouveaux écarts devaient lui être rapportés, il se montrerait très ferme.
De son côté, Gary Pinkus, le président de McKinsey pour l’Amérique du Nord, considère que l’accord reflète la volonté de McKinsey d’adopter de nouveaux standards de transparence en ce qui concerne ses missions de conseil en restructuration et met un terme à une action biaisée et déloyale à l’endroit du cabinet.
Déjà en mars 2019 un accord avait été trouvé entre le United States Trustee et McKinsey (relire notre article).
Adobe stock : Cour d'appel de justice de Houston, Adobe Stock.
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