Priorité à la carrière de son épouse : démission tonitruante à la tête de Zalando

 

L’Allemand Rubin Ritter, 37 ans, senior associate de McKinsey&Company jusqu’en 2010, l’un des trois patrons de Zalando depuis son départ du cabinet, prend une décision des plus rares, des plus avant-gardistes, voire des plus féministes.

 

22 Déc. 2020 à 05:00
Priorité à la carrière de son épouse : démission tonitruante à la tête de Zalando

 

Il annonce sa démission de son poste dès 2021 pour, dit-il, « donner une nouvelle direction à sa vie » afin de faciliter l’accomplissement pro de son épouse, une juge.

Rubin Ritter était pourtant sous contrat jusqu’en 2023 dans l’une des plus grandes sociétés européennes de vente en ligne : près de 5 milliards de CA en 2018, 1,85 milliard pour le seul troisième trimestre 2020, en hausse de 22 % sur un an, 3 000 marques de chaussures et de vêtements, 14 000 employés dans 17 pays européens.

Rubin Ritter a justifié son choix dans un communiqué de presse de Zalando : « Ma décision est le résultat de plusieurs mois de réflexion approfondie. Après plus de onze années incroyables où Zalando a été ma priorité, je sens qu'il est temps de donner à ma vie une nouvelle direction. Je veux consacrer plus de temps à ma famille grandissante. Ma femme et moi avons convenu que pour les années à venir, ses ambitions professionnelles devraient être prioritaires. Et concernant mon propre avenir, j'ai hâte de me donner le temps d'explorer de nouveaux intérêts au-delà de Zalando. »

Diplômé de l’école supérieure de management WHU-Otto Beisheim à Vallendar en Allemagne, doublé d’un MBA de l’université d’Austin au Texas en 2007, Rubin Ritter avait débuté sa carrière dans le conseil chez McKinsey, où il a été promu jusqu’au grade de senior associate au cours de ses trois années de consultant au sein du cabinet.

Cette décision de quitter ces hautes fonctions peut paraître plus que surprenante pour celui qui endossait la responsabilité de la stratégie et de la communication dans un directoire très largement masculin, et dans un pays, où comme en France d’ailleurs, la proportion de postes de direction occupés par des femmes est faible (12,8 % des CA des trente plus grandes sociétés cotées) et les écarts de salaires entre hommes et femmes s’élèvent à 20 %.

La présidente du conseil de surveillance de Zalando, Cristina Stenbeck, a soutenu officiellement cette décision rarissime : « Si le conseil de surveillance regrette clairement la décision de Rubin, nous avons le plus grand respect pour la motivation personnelle et nous apprécions grandement sa transparence et son ouverture à donner au conseil et à la société suffisamment de temps pour sécuriser les prochaines étapes de cette transition managériale. » L’entreprise annonce aussi à cette occasion vouloir continuer à travailler en étroite collaboration avec l’ex-stratège.

 

Crédit photo : LinkedIn

 

McKinsey
22 Déc. 2020 à 05:00
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commentaires (3)

JP
05 Jan 2021 à 11:25
La classe!

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Lepreachan
23 Déc 2020 à 06:29
Effectivement, un fin stratège...

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M.Martial
22 Déc 2020 à 21:33
Superbe exemple que l’on espère bientôt être si fréquent qu’il ne sera plus l’objet d’article. Merci pour le partage !

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