Pharma 3.0 pour l’alumni du BCG
Emmanuelle Martiano, 9 années au BCG, COO d’Aqemia, annonce une deuxième levée de fonds de 30 millions d’euros pour la deeptech qu’elle a cofondée avec Maximilien Levesque, docteur en physique quantique (CEA, Oxford, Cambridge, CNRS/ENS).

« Aqemia est un moteur à inventer des médicaments de façon super efficace (nous sommes un spin-off de l’ENS avec douze années de travaux de recherche fondamentale) grâce à une technologie qui combine physique théorique et IA. Lorsqu’on veut guérir une maladie, il faut repérer des cibles thérapeutiques et inventer des candidats-médicaments afin de les bloquer. Nous sommes en fait une usine à candidats-médicaments », partage à Consultor la COO d’Aqemia.
Après une levée d’un million d’euros en 2019 pour la phase d’amorçage avec Elaia Partners (société de capital-risque dédiée au digital et à la deeptech) et quelques business angels VIP, Aqemia a ainsi réussi une deuxième levée de fonds de série A (qui intervient pour optimiser les leviers de tractions) avec des investisseurs, des entreprises de capital-risque : Elaia Partners, toujours, mais aussi Eurazeo et Large Venture de BPI France.
Cette plateforme de création de candidats-médicaments – et son ambition de devenir la pharma 3.0 – promet de diviser par deux la phase de R&D (4 ans au lieu de 10), mais aussi de proposer de meilleurs candidats-médicaments qui auront plus de chances de succès en essais cliniques. « Grâce à cette levée de fonds, nous allons pouvoir démultiplier le nombre de projets et les amener plus loin. Le plus important pour nous, c’est de pouvoir développer nos propres projets jusqu’au stade vivo, les essais thérapeutiques sur les souris. Aujourd’hui, nous avons douze projets en cours et nous voulons en développer plusieurs douzaines ! » anticipe l’ancienne consultante du BCG, où elle s’était spécialisée dans les secteurs pharma et software BtoB. La deeptech, aujourd’hui avant tout centrée sur l’oncologie, qui collabore déjà avec plusieurs gros laboratoires pharmaceutiques (notamment Servier, Sanofi, Janssen), compte bien aussi se diversifier. « Nous avons déjà créé notre valeur et avons permis de générer plusieurs millions d’euros de chiffre d’affaires. Lorsqu’un projet de recherche arrive en phase 2 d’essais, il peut valoir jusqu’à un milliard d’euros », assure l’ex-BCGer.
Ingénieure de CentraleSupélec (2009), et titulaire d’un Master of science Transport et business management de l’Imperial College de Londres (2010), Emmanuelle Martino était entrée au BCG en 2010, consultante durant 9 ans dans ce cabinet où elle a été promue Principal en 2017. Elle a quitté le conseil en stratégie pour fonder Aqemia en 2019.
Les start-ups sont bel et bien des viviers à consultants. Chez Aqemia, qui compte 50 collaborateurs, ils ne sont pas moins de 4 ex-consultants, du BCG : Emmanuelle Martiano donc, la COO, Magali Beffy, CTO d’Aqemia depuis 2021, lead data scientist du BCG Gamma, Jean-Charles Bodet (ESCP 2015, au BCG jusqu’en mars dernier) et Anselme Coulomb (ESSEC 2014, au BCG entre 2015 et 2021).
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Depuis 2008, le géant pharmaceutique a noué une relation prédominante avec le cabinet de conseil. Dont l’ampleur suscite parfois interrogations et irritations en interne. Des interventions de consultants que l’entreprise juge normales et nécessaires.
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