Le géant suisse ABB refuse les consultants
Le patron du conglomèrat industriel s’est affirmé vigoureusement opposé au recours à des cabinets de conseil.

« Non, non, non ! » : interrogé par le magazine économique suisse Bilan, qui lui demandait s’il avait recouru à des consultants en stratégie, le CEO de la multinationale zurichoise ABB, Björn Rosengren a répondu pour le moins clairement. Le dirigeant a complété sa réponse sur la même ligne : « Nous avons tellement de cadres compétents à l’interne, pourquoi voulez-vous que nous fassions appel à des consultants externes ? En tout cas, depuis que je suis à la tête d’ABB, plus aucun consultant en stratégie n’a franchi le seuil de notre porte. »
C’est une rebuffade de taille pour les cabinets de conseil en stratégie : acteur majeur de l’automatisation et de l’électrification, ABB avait dégagé un chiffre d’affaires de 28,9 milliards de dollars en 2021.
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Carlos Tavares, le patron-flingueur à la tête de Stellantis redouté pour ses méthodes de réduction des coûts, en fait un principe : chez lui, pas de consultants en stratégie qui vaillent.
Pour Björn Rosengren, est-ce aussi un pied de nez à son prédécesseur ? Le CEO actuel a en effet succédé à une enfilade d’anciens consultants. L’Allemand Ulrich Spiesshofer, à la tête d’ABB de 2013 à 2019 qu’il a quitté brusquement sans explications, avait passé 11 ans chez Kearney où il a fini MD de la branche suisse, avant de rejoindre Roland Berger comme senior partner entre 2002 et 2005. Un autre ex-CEO d’ABB (2004-2008), Fred Kindle, s’est aussi formé chez McKinsey où il a passé son début de carrière entre 1988 et 1992.
Björn Rosengren, lui, n’a jamais versé dans le conseil. Il a toujours travaillé pour de grandes sociétés industrielles, notamment le constructeur de générateurs électriques et de moteurs de bateaux finlandais Wärstila où il a officié comme CEO entre 2011 et 2015, puis le fabricant de machines-outils et d’outils industriels suédois Sandvik où il a occupé les mêmes fonctions.
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