Casino condamné à verser plus de 4 millions d’euros de success fees à AlixPartners
La Cour d’appel de Paris a donné raison au cabinet de conseil en confirmant le paiement des honoraires liés aux résultats.
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Rappel des faits : en février et mars 2023, alors que le groupe Casino est en proie à de graves difficultés financières (qui conduiront à l’adoption d’un plan de sauvegarde en février 2024), la direction encore conduite par Jean-Charles Naouri mandate AlixPartners, spécialiste de l’amélioration de la performance, des fusions-acquisitions et de la restructuration d’entreprises.
Le cabinet doit évaluer les synergies potentielles entre trois des enseignes du groupe : Distribution Casino France, Monoprix et Franprix.
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Mardi 5 décembre, les salariés de Casino appelaient à la grève jusqu’au 31 décembre, inquiets des cessions opérées par le groupe aux 9 107 magasins et 55 000 salariés en France pour réduire son endettement, et des réorganisations préparées par les nouveaux actionnaires. En coulisses, nombre de cabinets de conseil en stratégie sont mandatés.
Un contrat conclu avant le changement de gouvernance
Sur la base « des opportunités d’économies identifiées lors de cette phase de diagnostic », un contrat portant sur « un programme global de mise en œuvre des leviers identifiés » est conclu entre les deux parties, pour une période allant d’avril 2023 à fin octobre 2023.
En décembre de la même année, un avenant est signé, fixant le montant total des honoraires liés aux résultats – les fameux success fees – à 5,5 millions d’euros hors taxes.
Un litige majeur après le passage de témoin à Daniel Kretinsky
Quelques mois plus tard, le changement d’actionnariat marque un tournant : le consortium emmené par le milliardaire tchèque Daniel Kretínsky, associé à la holding Fimalac de Marc Ladreit de Lacharrière et au fonds britannique Attestor, prend le contrôle de Casino. La nouvelle direction remet alors en cause, notamment, l’engagement liant Casino à AlixPartners.
Le cabinet de conseil saisit donc la justice pour obtenir le règlement de près de 4,3 millions d’euros hors taxes, correspondant à trois prestations réalisées, mais restées impayées.
Casino, qui avait réglé une première mission, refuse d’honorer le montant des trois autres, invoquant des résultats insuffisants et des hypothèses de gains bien trop optimistes.
L’arrêt du 30 octobre 2025 consacre la validité du contrat
Dans son arrêt, la Cour d’appel de Paris confirme la décision de première instance et rappelle notamment que l’avenant, conclu après « plusieurs semaines de négociation » au cours desquelles Casino « a défendu ses intérêts financiers de manière argumentée », a permis à la fois de fixer définitivement les honoraires échus et d’assurer la poursuite des prestations complémentaires confiées à AlixPartners.
En effet, comme en témoigne un échange mail produit par le cabinet, alors que, dans un premier temps, AlixParners souhaitait obtenir 9,9 millions d’honoraires de résultat, le cabinet a réduit ses prétentions à 6,5 millions. Casino a ensuite proposé de les fixer à 4,5 millions d’euros, AlixParners faisant in fine une proposition à 5,5 millions d’euros, acceptée par Casino et reprise dans l’avenant.
Du fait de ces négociations et de l’accord qui en a résulté, et sur la base de l’article 1165 du Code civil, la contestation du groupe quant à la validité du contrat initial – pour « indétermination du prix de l’honoraire de résultat » – n’a pas été jugée « sérieuse » par la Cour d’appel.
Les magistrats ont condamné Casino à verser à AlixPartners près de 4,3 millions d’euros hors taxes, assortis des intérêts légaux.
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