La réaction d'OC&C France à la sécession du Benelux
Suite au départ des équipes Benelux du réseau OC&C, 59 consultants dont 6 partners partis rejoindre E&Y, nous avons interviewé Guy-Noël Chatelin sur la réaction de l' équipe française.
Consultor : Que s’est-il passé ? Comment expliquez-vous que vos collègues du Benelux aient choisi de rejoindre EY ?
Guy-Noël Chatelin : OC&C est une partnership indépendante, où chaque bureau est une entité juridique à part entière. Le bureau hollandais a choisi de se vendre, c’est sa décision. Je pense que l’un des déclencheurs est peut-être l’avancée rapide du processus d’intégration dans lequel nous sommes engagés. Nous nous dirigeons vers un modèle de « one firm » et plutôt que de faire partie d’une société indépendante, ils ont préféré rejoindre un grand groupe.
Bien sûr, nous aurions préféré qu’ils demeurent dans le nouveau OC&C, mais leur départ n’est pas un problème majeur pour le réseau. Le marché hollandais est un petit marché dans le conseil, et les Pays-Bas ne constituent que très rarement une priorité pour nos clients. De fait, les différents bureaux ne réalisaient que très peu de cross business avec Rotterdam. Ce départ n’est pas très gênant pour notre activité ou notre avenir. Au contraire, cela a conforté les quatorze autres bureaux dans l’idée de continuer le processus d’intégration déjà bien enclenché.
Consultor : Comment la nouvelle du départ des équipes des Pays-Bas a-t-elle été accueillie par les équipes à Paris ?
Guy-Noël Chatelin : Nous avons communiqué de manière très transparente sur le sujet dès que l’on a pu le faire. Forcément, les consultants ont posé beaucoup de questions, la nouvelle n’était pas très réjouissante. Mais les réactions ont été très saines, très réfléchies. Les consultants savent que nous sommes dans un processus d’intégration. Ils sont également bien plus attentifs au développement du cabinet aux États-Unis ou en Chine et en Asie qu’à la situation des Pays-Bas. D’ailleurs, il faut bien le dire, se rendre à Rotterdam ne les motivait que rarement (sourire).
Consultor : Une question que l’on ne peut pas s’empêcher de se poser : le départ des équipes de Rotterdam n’est pas le premier, qui sera le prochain ? La France ?
Guy-Noël Chatelin : Les bureaux britannique, français et allemand sont les bureaux historiques du réseau. Cela fait vingt-cinq ans que nous travaillons ensemble et sommes par conséquent très soudés. Ce qui s’est passé aux Pays-Bas n’arrivera pas dans nos bureaux les plus importants, et d’autant plus que nous avançons sur le processus d’intégration sur le modèle du « one firm » qui mettra un terme définitif à ce risque. Les bureaux anglais, allemand, français, US et chinois devraient fonctionner comme une business unit unique au 1er mai 2017, les autres bureaux devraient suivre dans les douze mois.
À l’issue de ce processus, en devenant une entreprise unique, et pas seulement un réseau de pays indépendants, nous allons nous donner les moyens de notre développement international, et notamment des moyens financiers. Quand vous demandez à quatorze bureaux de « mettre au pot », vous pouvez solliciter une contribution plus importante en tant que « one firm ». Nous avons ouvert des antennes en Turquie et en Pologne récemment. Avec une entreprise unique, nous pourrons ouvrir encore d’autres bureaux plus facilement.
Ce qu’il est donc important de retenir, c’est que pour nos clients, le départ du bureau de Rotterdam ne change rien – mis à part la présence physique d’un bureau aux Pays-Bas. Sur Le fond de notre travail, de ce qui fait notre spécificité par rapport à la concurrence reste identique. Nous sommes un cabinet indépendant, nous le restons et travaillons à consolider cette position. Nous sommes une structure mondiale qui sert les plus beaux clients de façon indépendante, nous ne sommes pas une filiale ou une branche d’un grand groupe de conseil et n’aspirons pas à le devenir. OC&C restera dans les années à venir une marque forte et une alternative aux grands groupes de conseil.
Un tuyau intéressant à partager ?
Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !
commentaire (0)
Soyez le premier à réagir à cette information
Monde
30/10/25Clay Heskett, qui a commencé sa carrière à Boston avant de rejoindre le bureau londonien de L.E.K. Consulting en 2011, vient d’être réélu pour un second mandat de CEO Monde.
29/10/25Le BCG a également nommé un nouveau Chief Risk Officer, après la controverse provoquée par la participation de l’une de ses équipes à la mise en place de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF).
28/10/25Alexander De Croo, ancien premier ministre belge et alumni du BCG, s’apprête à être nommé administrateur du Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD).
17/10/25À 886 millions de dollars, le chiffre d’affaires mondial d’Oliver Wyman au T3 2025 progresse de 8 % par rapport au même trimestre de 2024 – et de 1 % par rapport au T2 2025.
09/10/25Sur ces 9 collaborateurs sur 10, la moitié utilise des outils d’IA tous les jours. C’est ce que révèle une enquête de Business Insider.
06/10/25Roland Berger est confronté à un départ collectif d’envergure dans l’une de ses practices moyen-orientales. Le cabinet accuse un ancien associé d’en avoir été l’instigateur, peu avant de rejoindre Kearney.
22/09/25Le cabinet annonce de nouvelles règles internes pour encadrer son action dans les zones de conflit – afin de regagner la confiance de ses clients, voire de ses propres équipes.
12/09/25Selon une enquête du Wall Street Journal, les cabinets de conseil ne se montrent pas toujours à la hauteur de leurs promesses en matière d’IA.
03/09/25Alvarez & Marsal prévoit de tripler les effectifs de son centre mondial de services (Global Capability Centre) installé à Gurugram, près de New Delhi, d’ici à 2028.