Covid-19 : aux États-Unis, le bilan mitigé de l’aide des consultants
Depuis le début de la pandémie, au moins 25 États, ainsi que des villes et des agences fédérales américaines se sont appuyés sur des cabinets de conseil pour soutenir un système de santé débordé.
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Leur rôle (relire notre article) : aider les autorités à instaurer des dépistages massifs, optimiser l’approvisionnement en masques, respirateurs et gels hydroalcooliques, mettre en place des outils de suivi ou encore, depuis le printemps 2021, mener la campagne de vaccination.
Seulement voilà, alors que le pays vient de dépasser, mardi 14 décembre 2021, les 800.000 morts – soit le bilan officiel le plus élevé au monde – les critiques fusent : les millions de dollars dépensés ont-ils été utiles ?
D’après le Washington Post, ce soutien du privé n’a démontré que peu de résultats concrets durant les premiers mois de la campagne de vaccination. Le contrat passé entre les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) – les agences fédérales de santé aux États-Unis – et le Boston Consulting Group (BCG) pour piloter la planification de la distribution et de l’administration des vaccins, signé à 4,9 millions de dollars en septembre 2020 et prolongé pour 4,7 millions de dollars en mars 2021, n’a pas eu d’effets visibles. Ainsi, en février 2012, les deux tiers des Américains n’étaient pas satisfaits de la stratégie vaccinale du pays (sondage Gallup). Idem en Californie, l'État qui a été le plus loin dans la sous-traitance de la crise sanitaire au privé. Les contrats passés avec la compagnie d’assurance Blue Shield of California (15 millions de dollars) et McKinsey (13 millions de dollars) « n’ont pas tenu leurs promesses », dénoncent des responsables de l’État et des experts en santé publique. L’objectif était notamment d’aider à vacciner les minorités éloignées de l’accès aux soins. Mais début décembre, les disparités vaccinales ne s’étaient toujours pas résorbées avec 62,5 % des Blancs éligibles complètement vaccinés, contre 51,4 % des Noirs et 52,7 % des Hispaniques (données de l’État de Californie).
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Les consultants seraient de plus en plus présents dans le secteur de la santé, est-il ressorti d’une récente audition de la commission d’enquête du Sénat sur les consultants dans le secteur public.
Certains critiques avancent par ailleurs un manque de transparence dans l’attribution de tels contrats à plusieurs millions de dollars sans appel d’offres, ainsi que des problèmes d’organisation et de répartition des rôles sur le terrain entre cabinets et autorités de santé.
D’autres soulignent que cette aide du privé a aussi contribué à masquer les faiblesses du système de santé publique des États, pointant les meilleurs résultats obtenus par des États comme le Vermont, le Colorado et le Nouveau-Mexique qui n’ont pas eu recours à des soutiens extérieurs et dépensent plus dans la santé publique que leurs voisins.
Du côté des cabinets, en revanche, le discours diffère. Le porte-parole de McKinsey, Neil Grace, a déclaré au Washington Post : « notre travail a aidé les décideurs des États à évaluer rapidement les facteurs clés ayant un impact sur la distribution efficace des vaccins », estimant avoir contribué à sauver des vies en soutenant des fonctionnaires dépassés.
Ces dix dernières années, le budget des CDC a diminué de 10 % et son budget pour la préparation nationale et locale en matière d’urgence de santé publique a été réduit d’un tiers entre 2003 et 2019 (rapport Trust for America’s Health).
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